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Santé en milieu carcéral malien: La DNAPES et le CICR s’activent pour une meilleure prise en charge sanitaire de la population pénitentiaire

Dans l’optique de faciliter l’accès aux soins de santé en milieu carcéral, la Direction Nationale de l’Administration Pénitentiaire et de l’Education Surveillée (DNAPES) et le Comité International de la Croix-Rouge (CICR) ont organisé, hier, à l’Hôtel Millenium de Bamako, un atelier pour vulgariser l’arrêté interministériel fixant les modalités de prise en charge de la population pénitentiaire dans le cadre du service public hospitalier.

 

A la faveur d’une quatrième table ronde sur la dissémination de l’arrêté interministériel fixant les modalités de prise en charge de la population pénitentiaire dans le cadre du service public hospitalier, organisée, hier, à l’Hôtel Millenium de Bamako, la DNAPES et le CICR militent pour l’amélioration des conditions de vie des détenus.

Cette rencontre, qui a regroupé une soixantaine d’acteurs socio-sanitaires et de l’administration pénitentiaire des différentes régions, visait à favoriser une bonne compréhension des rôles et responsabilités de chaque partie prenante dans la mise en œuvre de l’arrêté interministériel.

A cet effet, le Directeur de la DNAPES, Tounkara Ibrahima, a rappelé que l’accès à la santé est une prescription de la Loi fondamentale du Mali, qui stipule que  » chaque citoyen a droit à la santé « .  » Nous sommes tous obligés d’appliquer cette Constitution. C’est dire que tous les agents sanitaires sont obligés de faciliter l’accès aux soins à chaque citoyen, qu’il soit en liberté ou en détention. Il est important de rappeler cela, parce que le défi majeur de notre administration pénitentiaire reste la prise en charge sanitaire. C’est un droit qui appartient au détenu « , a-t-il révélé.

Insuffisance d’agents de santé dans les  centres de détention

Et de poursuivre :  » Nous disposons d’infirmeries au niveau de nos centres de détention. Mais il faut reconnaitre que seulement 20% de ces centres disposent  d’une infirmerie. Nous avons, à ce jour, 8.000 détenus environ sur le territoire national pour 22 agents de santé, dont 2 médecins. Déjà, avec cet état des lieux, on est engagé dans la dynamique de la violation renouvelée de notre Constitution ».

Pour renverser cette tendance, il a notamment lancé une invite à tous les citoyens maliens, en l’occurrence, les décideurs.  » Lorsque les conditions de détention sont améliorées, l’Etat de Droit est renforcé. Le défi, il est énorme. Nous avons tous l’obligation de porter assistance aux détenus. C’est triste de le dire, mais nul n’est à l’abri de la prison. N’attendons pas qu’on y soit pour qu’on pense aux soins de santé. Beaucoup de gens ont eu l’occasion d’aider les détenus, ils n’ont rien fait. Mais, lorsqu’ils se sont retrouvés entre les quatre murs, ils se sont plaints parce que le plateau technique n’est pas à hauteur des souhaits. Pendant que nous en avons la possibilité, réfléchissons aux meilleures solutions pour faciliter le séjour carcéral « , a-t-il plaidé.

Une meilleure compréhension des magistrats sollicitée 

Tout en exhortant à une meilleure compréhension des magistrats.  » Il y a souvent une incompréhension entre les autorités judiciaires et l’administration pénitentiaire. Ce qu’il faut comprendre, c’est que l’administration pénitentiaire ne peut prendre des décisions que lorsque les condamnés sont à son ressort. En revanche, lorsqu’il s’agit des détenus provisoires, ils relèvent de la responsabilité des juges qui ont décerné mandat contre eux « , a expliqué le DNAPES.

Avant de préciser,  » en conséquence, nous ne pourrons jamais leur faciliter l’accès aux soins. Ils ne pourront donc jamais sortir sans l’autorisation de ces magistrats. Mais souvent, ceux-ci pensent que nous voulons juste permettre aux détenus de sortir. Et c’est pourquoi, un refus catégorique nous est opposé, malheureusement. Je pense que c’est l’occasion de partager avec les magistrats tout ce que nous vivons et leur demander de nous comprendre, car nous n’avons pas d’autre ambition que de faciliter l’accès aux soins « . 

Soutenant  que  cette quatrième table ronde est une opportunité pour aller un peu plus en détail, afin de comprendre  » la quintessence de l’arrêté interministériel « , le médecin de détention du CICR, Dr. Popol Lobo, a salué la participation des médecins chefs des districts. A ses dires, les Districts sanitaires ou les CSREF seront  » le socle dans la prise en charge des détenus en milieu hospitalier.  Et les infirmeries de prison doivent être considérées  désormais comme des CSCOM, qui vont dépendre des CSREF « .

Il faut noter que cette table ronde était présidée par le représentant du ministère de la Justice et des Droits de l’Homme, Diakariaou Doumbia. Celui-ci a exprimé la gratitude  de son département à l’endroit du CICR et du ministère de la Santé pour leurs appuis et accompagnements constants pour les détenus.

Sory I. COULIBALY

Source: l’Indépendant

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