Il y a deux semaines, le ministre Bathily devait aller en mission dans la région de Sikasso : Bougouni, Kadiolo, Zegoua et Sikasso ville. L’argent pris au niveau de l’Office malien de l’habit, pour cette mission, même annulée, n’a été pas reversé. Par ailleurs, les bâtiments de l’Etat sont vendus clandestinement (sans appel d’offres) en toute violation de la loi et à vils prix aux privilégiés commerçants du ministre qui sont en train d’élever des bâtisses au centre commercial de Bamako, à la grande surprise des citoyens. Pendant la période de suspension des délivrances des titres fonciers, le ministre a ordonné plus de 2000 dérogations à Bamako et environs, si bien que la pyramide légale s’est renversée : les exceptions sont devenues le principe. La fraude et le vol légalisés. Mais comment le ministre peut-il justifier toutes ces dérogations et qui en sont les bénéficiaires et à quel prix ? Il y a en outre une déréglementation du foncier à Dio ; les ventes et les acquis sont mis en cause créant des incidents à la mairie de la ville. Le ministre Bathily, soi-disant ministre du peuple, est source d’insécurité juridique. Par sa faute, l’Etat fut condamné à payer des milliards de Fcfa aux victimes des démolitions ordonnées à Souleymanebougou et autres.
Le général Takokelen
Sur sa page, Tapa Konté donne son avis sur la démission de Moussa Sinko Coulibaly dit général Takokelen. «Je ne connais pas personnellement Moussa Sinko Coulibaly et je ne manifeste aucune sympathie ou antipathique personnelle à son égard. Mais je ne comprends pas pourquoi l’on jette en pâture sa démission qui, de surcroît, est un dossier confidentiel adressé au président de la République. Quelle est la motivation réelle de cette fuite et qui est derrière ? C’est quoi ce genre de méthodes d’un autre temps ? La République est délabrée à ce point que les bijoux de famille se trouvent exhibés sur la place publique ? De quoi avons-nous peur pour les conséquences de cette démission au point de le délivrer à la vindicte populaire ? Un haut cadre m’avait dit un jour que si l’on trouve le contenu d’un document dans le marché de Bamako, il suffit d’écrire dessus secret défense. Cela se justifie aujourd’hui. Je ne crois pas du tout que la personne responsable de cela soit monsieur ou madame tout le monde. Il s’agit de quelqu’un qui a accès aux dossiers sensibles de la République… Ce n’est d’ailleurs pas la première fois, car on a vu le Mnla à Koulouba ! Comment voulez-vous que la République puisse s’en sortir ainsi alors qu’elle couvre les criminels financiers… Qu’on ne dise pas qu’il s’agit d’une fuite orchestrée par l’intéressé lui-même, car il serait un grand adepte du machiavélisme pour cela. Sinon, il aurait été simple pour lui de convoquer la presse à cet effet. Mais bon, en République du Mali aujourd’hui, quand on croit avoir atteint le fond, et bien on dégringole encore !»
Couvre-feu à Ménaka
Le gouverneur de Ménaka a instauré un couvre-feu dans la ville après plusieurs braquages à main armée. Les patrouilles communes entre les groupes armés et les soldats maliens ont également repris dans la foulée. La coordination des ONG internationales de Ménaka a frappé un grand coup en suspendant toutes les activités humanitaires un peu plus tôt dans la semaine, et ce pendant deux jours pour protester contre un énième braquage à main armée. Le gouverneur de Ménaka, Daouda Maïga, a pris des mesures : un couvre-feu est désormais en vigueur de 20h à 5h du matin dans la ville. Et les patrouilles communes associant deux groupes armés, le MSA et le Gatia, ainsi que les soldats de l’armée malienne ont repris. Elles avaient été arrêtées depuis août dernier, lorsque les ex-rebelles de la CMA étaient revenus dans la ville. C’est d’ailleurs depuis cette date que la situation a basculé. Joint par téléphone, Daouda Maïga ne veut stigmatiser aucun belligérant. Il précise que «tous les groupes sont par définition source d’insécurité, car ils constituent une armée sans salaire», avec tous les problèmes que cela engendre. Il appelle à l’accélération du processus de désarmement et surtout au cantonnement des groupes armés.
Daffé et Igor font la paix
En marge de la rencontre UA-UE à Abidjan, le monde des banques de l’Afrique de l’Ouest, pour ne pas dire la zone UEMOA, était en conclave dans la capitale ivoirienne. Leurs travaux ont été sanctionnés par une grande soirée de Gala. Cette soirée a réuni le gotha des banquiers, une soirée de distinctions et de récompenses d’anciens et de nouveaux banquiers. Mamadou Igor Diarra, en sa qualité de directeur général de la Banque Of Africa-Sénégal, était à Abidjan pour la remise des Prix de reconnaissance par le GIM UEMOA. Abdoulaye Daffé, premier président de l’Assemblée constitutive du GIM, a reçu son prix, des mains de Mamadou Igor Diarra, directeur général de la Banque OF Africa Dakar (BOA). On se souvient que c’est quand Mamadou Igor Diarra était ministre des Finances du Mali, qu’Abdoulaye Daffé, ex-PDG de la BDM- SA, a fait valoir ses droits à la retraite. Une mise à la retraire qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive. Parce qu’Abdoulaye Daffé ne voulait pas quitter son poste. On peut dire que la soirée d’Abidjan a été une occasion pour les deux hommes de se réconcilier…
Anti-Mawlid
Les djihadistes, qui ont enlevé le président du Tribunal Soungalo Koné, ont envoyé un message aux autorités de Niono, pour les prévenir qu’après le juge, ils entendaient enlever et punir le CB de la gendarmerie. Prises de peur, nos autorités en charge de la défense n’ont trouvé autre moyen que de muter ledit CB. Et savez-vous où le CB a été muté pour être sauvé ? Ironie du sort : dans la région de Mopti, nid des djihadistes. Au fait, les djihadistes de la région de Ségou sont mécontents de l’arrestation d’un des leurs par les éléments de la gendarmerie de Ségou et de son incarcération par le juge Soungalo Koné. Ils exigent sa libération. Ce qui explique les représailles contre ces deux représentants de l’ordre public. Pour l’heure, aucune nouvelle du juge Soungalo Koné et de ses ravisseurs.
Des amis divisés
Le samedi 2 décembre 2017, la salle de conférence de la Maison de la presse a refusé du monde. Et pour cause : le Parti pour le développement économique et social (PDES) organisait une conférence de presse sur le retour de l’ancien président de la République du Mali, Amadou Toumani Touré. En plus des journalistes, la salle était bondée de membres du parti PDES, d’amis, d’admirateurs et sympathisants d’ATT. Après s’être soumis aux questions des journalistes, sans détour, les conférenciers ont exprimé leur engagement de tout entreprendre pour un retour du président Touré, y compris des démarches auprès des plus hautes autorités maliennes et de la Cédéao. Avant le PDES, c’est le MCATT (de Bittar et compagnons) qui avait donné une conférence sur le même thème, étalant du coup leur division sur la place publique. En effet, depuis la création du MCATT, on sentait une adversité entre le PDES et cette formation politique dirigée par Jeanmille Bittar, qui a été vice-président du PDES. En tout cas, le retour d’ATT divise ses partisans.
Les provocatrices de Kidal
Des femmes de Kidal, venues à Bamako pour prendre part à un forum pour la paix, ont porté le prétendu drapeau du Nord du Mali lors d’une rencontre au Mémorial Modibo Keita. Avec le même drapeau-chiffon, au vu et au su des forces de l’ordre, ces femmes sont entrées à l’Assemblée nationale. Du moins, l’une d’entre elles. C’est au moment où le président de l’Assemblée nationale s’apprêtait à les recevoir, que la femme en question a été chassée du parlement. Elle n’a jamais été reçue par le président de l’Assemblée nationale. Avant la cérémonie, elle et 4 autres femmes ont été mises hors de la salle ainsi que de l’enceinte de l’AG. Pour le département de la femme, cette rencontre consistait à monter à chaque femme du Mali son statut d’artisan de la paix. Au moment où tout cela se passait à Bamako, certains jeunes sur les réseaux sociaux, à Paris et Bruxelles, faisaient passer ces images en direct. Dans la plus grande manipulation des images avec des montages pour montrer combien certaines femmes, nourries et logées par le régime, sont prêtes à tout contre le même régime. Ces femmes de Kidal sont très fortes en provocation. Pendant que l’opportunisme tient la corde ici, celles-ci se battent pour une même cause, même si elles savent que c’est une cause perdue.
Gao contre Barkhane
Des habitants de Gao ont battu le pavé, le jeudi 30 novembre, pour exprimer leur indignation contre les forces françaises de l’opération Barkhane. Les manifestants ont tenu ainsi à exprimer leur mécontentement contre les détonations produites soit par la destruction d’engins explosifs ou l’utilisation d’armes lourdes par les soldats français près de la ville. C’est à cause des déflagrations, qui sont fortement ressenties à l’intérieur de la ville. Parfois, les détonations sont si fortes qu’elles entraînent la vibration des portes et fenêtres. Très souvent, elles vont même jusqu’à fissurer des murs en banco (très utilisé dans la construction à Gao) causant ainsi l’effondrement de certaines maisons. Alors que le camp des Français fait de béton ne ressent pas ces explosions. Lesquelles sont dues soit à la destruction d’engins explosifs saisis en brousse ou l’utilisation d’armes lourdes par les forces françaises. Informé, le nouveau gouverneur de région a saisi les forces françaises et les casques bleus de la Minusma. Lesquels avaient promis de trouver une solution dans les meilleurs délais. La situation reste donc très préoccupante et les jeunes de Gao ont promis de redescendre dans la rue si une solution n’était pas trouvée.
Se sécuriser
Créé en juillet dernier, le mouvement armé Dan Nan Ambassagou vient de poser un acte salutaire dans la sécurisation des personnes et de leurs biens. Ce nouveau groupe armé évolue seulement au pays dogon ; il est aussi uniquement composé de chasseurs dogon avec comme mission la paix et la sécurité. Les populations maliennes, laissées à elles, avec l’abandon de l’Etat, s’organisent pour assurer leur propre sécurité. Dan Nan Ambassagou, c’est le nom d’un nouveau groupe armé. Le chef des combattants de ce mouvement est Youssouf Toloba. Lui et quelques responsables ont permis la réconciliation entre les communautés dogon et peulh de la zone de Djoungani, cercle de Koro. Sans faire trop de tapage, les chasseurs dogon œuvrent inlassablement dans la sécurisation des populations et de leurs biens. Très actifs, ils ne donnent plus de chance à des aventuriers de franchir les portes du pays. Ledit mouvement occupe présentement la zone de Wo vers la frontière burkinabè.
Ces Guinéens de malheur !
Des dizaines de morts à la frontière Mali-Guinée. Parmi les victimes, côté malien, il y a 3 civils et 4 gendarmes. C’est le bilan des affrontements entre des chasseurs guinéens et des orpailleurs maliens dans la zone de Nieouleni. Plusieurs cases des orpailleurs maliens ont été saccagées par les Guinéens. Depuis quelques jours, les villes de Yanfolila et Sélingué, pour ne pas dire tout Tchakadougou, sont remplies de jeunes orpailleurs qui ont fui leur site à la suite des affrontements entre Maliens et Guinéens dans la zone de Nieouleni. Selon plusieurs jeunes revenus des sites d’orpaillages de Kangaba, ce sont des militaires guinéens déguisés en tenue de chasseurs traditionnels, qui ont attaqué plusieurs sites d’orpaillage. Informée la gendarmerie a envoyé un convoi. Lors de leur riposte 4 gendarmes maliens ont été tués dans une embuscade, plusieurs autres blessés. Avant 3 civils avaient perdu la vie. Parmi les victimes, il y a une notabilité de la zone. Les Guinéens, de leur côté, ont enregistré 5 morts. Un témoin, qui a filmé ces affrontements, affirme que les Guinéens ont brûlé une case où se trouvait un homme malade. En tout cas, il urge que les gouvernements des deux pays prennent les mesures nécessaires pour mettre fin à cette violence.
Source: Le Reporter