Parti en mai 2013 avec quelque quatre députés à l’Hémicycle, le Parti Alliance pour la solidarité au Mali/convergence des forces patriotiques (ASMA/CFP) s’est très vite classé troisième force politique au Mali et deuxième force parlementaire, jusqu’à la veille des dernières législatives. Mais le jugement du tribunal des législatives de 2020 réserve un triste sort au parti de l’ancien Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga, qui fait un retour catastrophique à la case de départ avec 4 élus de la nation. N’est-ce pas un vrai coup ASMAtique, pardon asthmatique pour cette formation politique qui disputait désormais le leadership au Parti au pouvoir ?
La chanson composée par Jean-Christophe Boies pour parler directement aux jeunes Québécois de 16 à 24 ans afin qu’ils réduisent leur vitesse sur les routes ‘’De Héros à Zéro’’, dans les années 2000 peut être d’une belle inspiration pour nombre de formations politiques au Mali. Ces partis, une fois au pouvoir, enchainent des succès sur l’arène politique nationale, mais leur désagrégation commence également avec la perte des privilèges des affaires publiques.
À la veille des dernières législatives de notre pays, le parti ASMA, dont le président avait été tout puissant Premier ministre et homme de confiance du Président de la République, enregistrait à son compteur 28 députés à l’Assemblée nationale, soit 19% des élus de la nation, dont la quasi-totalité était des transhumants. Il ne se mesurait désormais qu’au RPM qui comptabilisait 32 députés, à la veille des dernières législatives. Comment l’ASMA est-il arrivé à avoir ces 28 députés ? Par le simple jeu de la transhumance politique. En effet, ce parti, à travers son président qui était annoncé être le successeur d’IBK, avait phagocyté les élus Tisserands et ceux d’autres formations politiques de la place. Par ce même jeu de chaise musicale, le président de l’ASMA, qui a entre temps perdu la Primature, subira une affligeante défaite aux dernières législatives. Ainsi, de 28 députés à la veille des élections, il se retrouve à la case de départ de 2013, avec 4 députés.
Comme le disent les Bambara, « Ni ye muso ta fléfièyorola, ni fléfiè wèrè damina, i bè jôrô dè » (quand tu chipes une femme d’autrui lors d’un festival, dès la veille de l’anniversaire d’un tel rendez-vous tu ne peux que t’inquiéter).
C’est pour dire que l’assise politique d’un parti, contrairement à ce qu’on le croyait à l’ASMA, est loin d’être une course de vitesse, mais une course de fond.
Lancé officiellement en mai 2013, le Parti ASMA/CFP est arrivé très vite à se classer troisième force politique au Mali et deuxième force parlementaire. Si cette montée spectaculaire du Parti était un défi relevé, le plus difficile était de se maintenir. Malheureusement, la réalité du terrain présente un autre visage de l’ASMA qui reçoit une véritable correction de ses adversaires à l’issue des législatives de mars et avril 2020.
La mauvaise nouvelle ces derniers jours est la démission d’un député fraichement élu de l’ASMA après la proclamation définitive des résultats des législatives le 30 avril 2020.
Par Sidi DAO
INFO-MATIN