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Sahel : Plus de 30 millions de personnes en besoin d’assistance

Selon un communiqué du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha) publié ce lundi, plus de 30 millions de Sahéliens, dont la plupart des femmes et des enfants, ont besoin d’une assistance et d’une protection vitale. 

 Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha) a tiré la sonnette d’alarme sur le risque de famine au Sahel. Selon son dernier communiqué publié hier lundi 27 juin 2022, 30 millions de Sahéliens ont besoin d’assistance et d’une protection vitale. « En période de conflit, la violence porte atteinte aux systèmes éducatifs et entraîne le déplacement des populations. En conséquence, un grand nombre d’enfants se retrouvent sans éducation et sont confrontés à de graves problèmes de protection. Les attaques contre les écoles sont en augmentation, affectant les élèves, les enseignants et les communautés. Environ 7 900 écoles sont fermées au Sahel en raison de la violence, soit une augmentation de 56 % depuis 2021 ». Tels sont propos de Marie-Pierre Poirier, directrice régionale de l’Unicef pour l’Afrique occidentale et centrale, rapportés dans le communiqué. A l’en croire, « Lorsque les enfants réfugiés et déplacés ne sont pas scolarisés, ils deviennent de plus en plus vulnérables à l’exploitation et aux abus. Les cas rapportés de recrutement, de meurtres et de mutilations d’enfants, et de violences sexuelles par des groupes et forces armées sont en augmentation ; les mariages d’enfants et les grossesses précoces chez les filles en âge d’être scolarisées risquent de s’aggraver davantage par l’impact socio-économique de la pandémie de Covid-19 et du changement climatique ».

Selon Ocha, les besoins croissants au Sahel sont exacerbés par la réduction constante de l’espace humanitaire. « Bien que les besoins ne cessent d’augmenter, atteindre les personnes dans les zones touchées par les conflits est un défi permanent en raison de la criminalité croissante, des enlèvements et de l’augmentation de la violence », déclare Maureen Magee, directrice régionale du Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) pour l’Afrique centrale et occidentale qui ajoute que «l’insécurité et la violence privent les communautés touchées de services de vitaux, notamment l’accès à la santé, à l’éducation et aux services d’eau, d’hygiène et d’assainissement, ce qui entraîne un cercle vicieux de vulnérabilité. Les travailleurs humanitaires sont de plus en plus en danger et ont été enlevés et tués ».

Elvira Pruscini, directrice régionale adjointe du Programme alimentaire mondial (PAM) pour l’Afrique de l’Ouest, s’est, elle aussi, prononcée sur la question. « Alors que les besoins atteignent des sommets dans tout le Sahel, les ressources sont au plus bas, et le coût de la réponse monte en flèche, ce qui nous oblige à fournir des demi-rations dans de nombreux pays du Sahel », a-t-elle déclaré.

Selon Mamadou Diop, représentant régional pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre de l’organisation internationale Action contre la faim (ACF), « entre juin et août 2022, plus de 18,6 millions de personnes (15% de la population totale de la région devraient connaître une insécurité alimentaire sévère, dont 2,1 millions de personnes connaissant des niveaux d’urgence d’insécurité alimentaire ».

Comme solution, il propose « la prévention et les solutions à long terme de la malnutrition infantile passent par l’amélioration de l’accès équitable à des aliments nutritifs et à des services de santé de qualité, et par la facilitation de l’accès à l’eau potable, à l’hygiène et à l’assainissement, ainsi que par la promotion de pratiques appropriées en matière de soins aux nourrissons et aux jeunes enfants ».

« Alors que le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha) et ses partenaires lancent l’aperçu des besoins humanitaires et des fonds requis pour le Sahel en 2022, ils appellent à une action immédiate pour faire face à la situation critique », a-t-on précisé dans le communiqué en date du lundi dernier.

Ces organisations humanitaires estiment que le manque de financement reste l’un des principaux obstacles à la fourniture d’une aide efficace. « Il est urgent de sécuriser l’aide humanitaire pour les plus vulnérables alors que des millions de personnes luttent chaque jour. Sans ressources suffisantes, la crise va encore s’aggraver, érodant la résilience des communautés et mettant en danger les enfants, les femmes et les hommes », a prévenu  le chef du bureau Afrique de l’Ouest et du Centre d’OCHA, Charles Bernimolin qui a précisé qu’en « juin, seuls 15% des 3,8 milliards de dollars nécessaires ont été reçus pour soutenir les plans de réponse humanitaire 2022 pour le Burkina Faso, le nord du Camerou, le Tchad, le Mali, le Niger et le nord-est du Nigeria. C’est insuffisant ».

Boureima Guindo

Source: LE PAYS

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