Les membres du Comité de pilotage (représentants des ministères, structures techniques de l’Etat, Conseil national de la société civile et PTF) ont tenu, hier lundi, au ministère des Affaire étrangères et de la coopération internationale, la revue annuelle de la coopération Mali-Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) qui avait pour objectif d’évaluer le chemin parcouru à travers l’examen du rapport des activités de 2017 et du plan d’actions de 2018.
La cérémonie d’ouverture de la rencontre était présidée par le ministre des Affaire étrangères et de la coopération internationale, Tiéman Hubert COULIBALY, en présence de Mme Lucia ELMI, représentante de l’UNICEF au Mali ; du directeur de la Coopération multilatérale, l’Ambassadeur Modibo TRAORE.
Notre pays avec l’appui de l’UNICEF met en œuvre le Programme de coopération couvrant la période 2015-2019, visant la promotion et la protection des droits des enfants au Mali.
La contribution de l’UNICEF pour la mise en œuvre dudit programme est estimée à 328 410 000 dollars américains soit environ 180 milliards FCFA sur 5 ans. Déjà, des résultats probants, ont été réalisés en 2017 grâce à la mobilisation de près de 55 millions de dollars.
Ainsi, dans le domaine de l’éducation, 208 158 enfants en situation d’urgence non-scolarisés ou déscolarisés ou à risque d’abandon scolaire ont bénéficié d’opportunités d’intégration dans l’enseignement formel et non-formel et 50 950 enfants ont participé au programme d’éducation à la paix.
En matière de nutrition 4 998 065 enfants (soit 199%) de 6 à 59 mois ont été supplémentés en vitamine A, et 4 592 816 (99%) de 12-59 mois ont été déparasité à l’albendazole.
Dans le domaine de la santé, la capacité de stockage des vaccins a été renforcée grâce à installation de 15 chambres froides et 559 réfrigérateurs solaires. Toute chose qui a permis au Mali de ne pas connaître de rupture de vaccins de routine au niveau central en 2017.
De même, toutes les structures de santé ont été approvisionnées en intrants nutritionnels pour le traitement de la malnutrition aiguë sévère (PCIMAS), et 120 510 cas de malnutris sévères ont été dépistés et pris en charge.
Le taux de couverture vaccinale selon les antigènes, témoignent les responsables sanitaires, varie de 73 à 100%.
Dans les 10 districts sanitaires soutenus par l’UNICEF pour la prévention du paludisme sur 634 715 enfants à moins de 5 ans ciblés, 586 851, soit 92%, ont bénéficié d’un traitement préventif de paludisme au premier tour et 601 452 (95%) au deuxième tour de la campagne de chimio-prévention contre le paludisme.
Par ailleurs, sur 943 800 femmes enceintes attendues, plus de 797 718 femmes ont bénéficié d’une consultation prénatale (84%). De même, sur 830 544 accouchements attendus, 605 056 accouchements ont lieu dans les formations sanitaires (73%).
Dans la même dynamique, soutiennent-ils, 684 sites assurent de nos jours la prise en charge de la Transmission mère-enfant du VIH et 140 structures font la prise en charge pédiatrique du VIH et presque toutes les femmes enceintes séropositives (96%) et les nouveau-nés de femmes infectées par le VIH (100%) ont reçu une prophylaxie antirétrovirale.
En matière de protection, environ 215 000 personnes (y compris les autorités et leaders locaux et nationaux) ont été sensibilisées pour l’abandon des mariages précoces et des mutilations génitales féminines/Excision (MGF/E).
La transmission de données d’état civil en temps réel par SMS est effective grâce au mécanisme RapidPro dans les régions de Sikasso, Mopti et Bamako.
En ce qui concerne l’eau, hygiène et assainissement, 353 nouveaux villages ont été certifiés «Fin de défécation en l’air libre» (FDAL) dans les régions de Koulikoro, Sikasso, Mopti.
Malgré les résultats probants réalisés en 2017, les responsables sont convaincus que bien des efforts restent à faire. Pour preuve: environ un million d’enfants souffrent de malnutrition chronique et notre pays figure parmi les 10 pays avec les taux de mortalité néo-natale les plus élevés du monde.
Pour changer la donne, le Mali et ses partenaires entendent mobiliser 100 millions de dollars pour la période 2018-2019 pour la réalisation des activités visant à assurer aux enfants leurs droits fondamentaux que sont : l’accès à l’éducation, la nutrition, la survie, l’eau, hygiène et assainissement, et la protection de l’environnement.
La représentante de l’UNICEF au Mali a salué les relations de bonne collaboration qui existent entre son organisation et notre pays.
«Grâce à nos engagements communs, d’importants progrès ont été enregistrés en 2017 en faveur des enfants et des femmes, y compris ceux vivant dans des zones affectées par la crise», a-t-elle dit.
Ainsi, a-t-elle rappelé, le renforcement des capacités des structures de santé a permis de vacciner plus de 7 millions d’enfants durant chaque passage lors des journées nationales et locales de vaccination en 2017, et de traiter ceux souffrant de malnutrition aiguë sévère à travers le pays.
Le chef de la diplomatie malienne a exprimé toute la reconnaissance du gouvernement du Mali à l’ensemble des PTF pour leur accompagnement de qualité. En particulier, il a salué l’UNICEF) pour son engagement continu en faveur des enfants, des femmes, etc.
Faisant l’état des lieux, il a souligné que la situation actuelle demeure préoccupante en raison d’énormes disparités persistantes dans les secteurs de l’éducation primaire, de la santé et de la protection des enfants.
«Le gouvernement du Mali ne ménagera aucun effort pour la mise en œuvre des conclusions de cette réunion», a-t-il conclu.
Par Abdoulaye OUATTARA
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