Le Mali s’est retiré officiellement du G5 Sahel après avoir noté que tout était fait pour empêcher qu’il exerce la présidence de l’institution. Force est d’admettre que cette décision justifiée met à nu plusieurs aspects qui ont attiré notre attention.
Sur les antennes de l’ORTM, le Colonel Abdoulaye Maïga a dit que le pays est censé occupé les commandes du G5 depuis 3 mois. Une révélation du porte-parole du gouvernement qui aura secoué l’opinion qui ignorait ce qui se tramait dans cette entité née de l’initiative du défunt président IBK.
À l’issue des travaux de la 7ème session ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat en février 2021 au Tchad, sous feu Idris Deby tout fut conclu : la 8ème session ordinaire du G5 serait à Bamako, en février 2022. Des assises qui mettaient fin au sommet controversé de Pau où le continent dénonçait l’immixtion de la France dans le Sahel, et ont vu Emmanuel Macron zapper le rendez-vous.
Un trimestre après, soit le 15 février 2022, rien n’a été fait, ce que la junte de Bamako fustige. Il serait mis en avant la situation transitionnelle or le Tchad est dirigé par un putschiste. À voir de près les affinités entre le numéro 1 de N’Djamena et la France pourrait bien expliquer les choses.
Mieux, ce dernier a dirigé le G5 suite au décès de son vieux sans que personne ne bronche quoi que ce soit. Y compris le Niger dont l’actuel leader tient parfois des écarts de langage à l’endroit de Bamako, occupant la posture du réel valet de l’occident.
Bamako refuse donc d’être un ” sous État ” selon le Colonel Abdoulaye Maïga qui a donc décidé de se passer de l’hypocrisie sahélienne pour assumer son destin. Plus d’une fois des lettres furent envoyées pour que le sommet de février à Bamako se tienne mais les réponses donnent froid dans le dos : la situation nationale ne permettrait pas au pays de prendre les commandes du G5.
Une insulte au Mali quand on sait que tous les membres du G5 vivent une situation sécuritaire délicate avec des mouvements armés au Nord. Pire, les armées n’ont jamais été ensemble après plus de 4 ans d’existence. Aussi le centre du Mali s’est détérioré des mois durant alors que le peuple avait sommé le G5 de rallier Mopti comme base au lieu d’une chic retraite à la rue princesse de Badalabugu.
Il est donc clair que les relations bilatérales du pays vont prévaloir en matière de défense suite à ce retrait amplement justifié. L’isolement de cette nature ne peut que faire du bien au Mali qui au fil des mois décèle ses vrais amis…. au dedans ou au dehors.
Idrissa KEITA
Source: Le Soft