La salle de conférence du Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique (MESRS) a servi de cadre, le vendredi 17 mai 2019, sous la présidence du Ministre de tutelle, Pr Mahamadou Famanta, à la présentation des conclusions des experts de la Banque Mondiale sur l’évaluation 2019, du PADES (Projet d’appui au développement de l’enseignement supérieur, concernant quatre Instituts d’enseignement supérieur au Mali : L’Institut Polytechnique Rural de Katibougou (IPR/IFRA de Katibougou), l’Ecole National d’Ingénieurs (ENI), Université des sciences techniques et technologies de Bamako (Usttb), Université de Ségou. Etaient présents, le coordinateur du PADES, Pr Bakary Cissé, le Directeur général de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Pr Abdoulaye Salim Cissé, etc.
Comme les trois précédentes évaluations, l’évaluation de cette année a porté sur les deux grands indicateurs, la gouvernance institutionnelle et des offres de formation de qualité, soutenus par une mobilisation de ressources propres. Selon le chef d’équipe des évaluateurs, Pr Abdoulaye Barry, l’analyse de ces deux indicateurs et des sept résultats qui y sont liés a porté d’abord sur la mise à disposition par les IES (Institut d’Enseignement Supérieur) de toute la documentation requise à l’exécution de leurs contrats de performance. « Les évaluateurs ont accordé l’attention nécessaire au processus ayant conduit aux résultats obtenus. Ils ont enfin interrogé les acteurs des IES et leurs partenaires sur leurs perceptions quant aux performances des IES. Étant donné que les décaissements sont liés aux résultats obtenus par les IES, l’évaluation permet aux évaluateurs de proposer la mise à la disposition des IES les montants indiqués dans le tableau ci-dessous, conformément au protocole de suivi des indicateurs », a déclaré le Pr Abdoulaye Barry.
Au sortir de l’évaluation qui tire le PADES vers sa fin, des observations et recommandations ont été faites par les évaluateurs pour améliorer l’existent au sein des IES et l’élargir à toutes les IES du Mali.
A l’adresse des IES, accroitre la présence des partenaires du privé au sein des CA (conseil d’Administration) /CU (conseil d’Université) et poursuivre les démarches auprès du ministère de tutelle pour qu’il reconnaisse leur contribution importante à la qualité de la formation et de la recherche ainsi qu’à l’ancrage des institutions dans la société. A cet effet, que le ministère modifie les textes réglementaires en conséquence ; compléter le Manuel de Procédures existant en incluant une section qui systématise le processus d’élaboration des programmes et filières et qui s’inspire des meilleures pratiques d’AQ. Le faire adopter par le CPS et le CA/CU ; Améliorer la communication interne afin de rejoindre toutes les composantes de la communauté académique en diversifiant les modes de communication et en les utilisant de manière régulière ; Mettre en place un Service ou une Cellule clairement identifié dans l’organigramme institutionnel, dédié aux partenariats avec les secteurs privés et parapublics, ayant comme mission l’augmentation du répertoire des milieux de stage, du bassin de futurs employeurs des finalistes et la croissance des ressources propres ; Valoriser les équipes de recherche et les laboratoires performants par l’implication et le soutien concret du rectorat ou de la direction générale pour l’obtention de certifications nationales et internationales ; Élaborer un plan de développement de la recherche qui dresse l’état des lieux et fait ressortir les forces et faiblesses des différents secteurs afin de fournir un cadre qui établit les priorités, oriente les activités et précise les moyens selon un échéancier ; associer étroitement les membres du CA/CU ainsi que les différentes composantes de la vie académique à la planification du prochain plan stratégique.
Au niveau de la formation, ils ont suggérer se doter d’un plan de recrutement des enseignants pour combler les déficits actuels et préparer la relève. Ce plan de recrutement devra servir de base de négociation avec le ministère de l’enseignement supérieur ; accroitre les investissements en matériel et équipements de laboratoires ; assurer la maintenance des équipements et matériels par la présence de personnel qualifié ; se doter d’une connexion internet de qualité au sein de l’ensemble des IES de manière à faciliter l’accès aux ressources documentaires à des fins d’enseignement et de recherche ; développer les bibliothèques physiques.
Au niveau des ressources générées, l’équipe des évaluateurs a demandé d’accroitre les perspectives de mobilisation de ressources propres en prenant davantage d’initiatives en direction des secteurs privé et parapublic par des propositions de plans concrets et attractifs (petites équipes dédiées, ressources performantes, retombées concrètes pour solutionner des préoccupations sociales et économiques, …); accorder une importance particulière à la génération de ressources propres dans le prochain plan stratégique par la définition d’actions prioritaires devant faire l’objet de plans d’affaires convaincants ; à l’adresse du ministère de tutelle et de l’Unité de gestion du programme (UGP), etc.
Sur le plan de la Gouvernance, ils ont demandé de revoir en profondeur le processus actuel d’habilitation des programmes afin de le rendre efficace et efficient ; modifier les textes constitutifs des IES dans le but d’accroître leur autonomie et faire ressortir les spécificités de chacune.
A rappeler que l’objectif du PADES du Mali est d’améliorer la pertinence des programmes d’enseignement supérieur sélectionnés et la gestion du système d’enseignement supérieur au Mali.
Le Pr Mahamadou Famanta a remercié la Banque Mondiale d’avoir financé ce projet, pris note de recommandations formulées et de s’engager à tout mettre en œuvre pour qu’il y ait d’autres Pades financés soit par la Banque Mondiale ou autres partenaires de même que la part de l’Etat malien, pour rehausser l’image de l’enseignement supérieur au Mali.
Hadama B. Fofana
Source: Le Républicain