L’hôtel de Granada Amitié de Bamako a servi de cadre, le mardi 16 mai 2023, au lancement d’un atelier de formation de cinq (05) jours de l’ONG l’Aide de l’Eglise Norvégienne à l’intention de seize (16) femmes et quatre (04) coordinateurs de paix dans les réponses aux conflits inter et intra-communautaires au Mali. C’était en présence de la Directrice de l’aide de l’église Norvégienne (AEN) MALI, Mme Anne Cathrine Seland, de l’ambassadeur du Royaume de Norvège au Sahel, Rigmor Elianne KOTI, du représentant du ministre de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, Harouna SAMAKE et plusieurs autres invités. L’objectif outiller les femmes afin qu’elles puissent s’impliquer dans la recherche et résolution de conflits à travers la médiation communautaire.
Renforcer la compréhension des dynamiques de conflits intra et intercommunautaires au Mali ; d’outiller les actrices communautaires sur l’agenda femme, paix et sécurité et partager les obstacles à l’implication des femmes dans la résolution de ces conflits ainsi que les opportunités, les bonnes pratiques et leçons apprises sont entre autres l’objectif de cette formation de 5 jours à l’intention de seize (16) femmes et quatre (04) coordinateurs de paix dans les réponses aux conflits inter et intra-communautaires au Mali. Une initiative de l’ONG, aide de l’église Norvégienne (AEN) MALI qui vise à impliquer les femmes, premières victimes des conflits pour la plus part, dans la résolution des conflits, à la recherche de la paix, la stabilité et la cohésion sociale.
Présente au Mali depuis 1984, l’ONG l’Aide de l’Église norvégienne (AEN) intervient habituellement dans les secteurs de l’eau, hygiène et l’assainissement, les violences basées sur le genre et la santé de la reproduction, mais à cause de la crise sécuritaire sans précédent que connaît le Mali depuis une décennie, la consolidation de la paix et de la cohésion sociale s’est ajoutée à l’agenda déjà très garni de l’ONG l’Aide de l’Eglise Norvégienne. Il faut rappeler que parmi les nombreuses initiatives de l’ONG l’AEN, il a été a mise en place d’une structure locale de paix pour la prévention et la transformation des conflits communautaires ainsi qu’un pôle de formatrices sur le contenu de l’accord d’Alger.
Pour bon nombres d’observateurs, la situation actuelle du Mali tire en grande partie son origine de la crise du Nord dont l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale, issus du processus d’Alger est un élément clé pour le retour de la paix et de la cohésion sociale.
C’est pourquoi dira le représentant du ministre de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, Harouna SAMAKE que cette initiative de l’AEN cadre bien avec les actions mises en œuvre par les plus hautes autorités du pays dans la recherche d’un retour de la paix en général et l’implication et la participation des femmes à toutes les instances du processus de recherche de solution en particulier. « Le département encourage cette initiative qui s’inscrit dans le plan d’action de la résolution 1325 des Nations unies » a-t-il indiqué tout en signalant à l’ONG AEN « qu’une chose est de former, une autre est d’opérer au sein de la société pour amener les uns et les autres à se faire confiance. Que cette résilience soit renforcée à tous les niveaux », a réitéré le représentant du ministre Harouna SAMAKE. Par ailleurs il a réaffirmé la disponibilité de son département à accompagner toutes les initiatives pour la paix au Mali.
De son côté, l’ambassadeur du Royaume de Norvège au Sahel, Rigmor Elianne KOTI également présente à la cérémonie d’ouverture a, elle, situé l’importance de la femme au-delà des frontières maliennes. Elle a mis l’accent sur le rôle des femmes dans la société africaine en générale. « Au Mali j’ai vu des femmes ministres, des femmes députés, des femmes maires, des femmes entrepreneures… Ces femmes se prononcent sur des thématiques difficiles. Elles font partie des femmes courageuses » s’est-elle réjouit tout en signalant par ailleurs que ces femmes font très souvent l’objet de discrimination d’où l’importance de telle initiative de l’Aide de l’Eglise Norvégienne. En outre, elle a évoqué la stratégie de la Norvège pour la région du Sahel dans laquelle la bonne gouvernance et la question du genre occupent une bonne place.
Dans la même logique la Directrice de l’ONG l’Aide de l’Eglise Norvégienne (AEN) a rappelé que son organisation travaille avec les populations les plus marginalisées en vue d’améliorer leurs conditions de vie dans divers domaines. Mais à propos de cette formation concernant la paix et la cohésion sociale, l’objectif, selon elle, est de permettre aux actrices directement concernées et touchées par la crise de chercher et résoudre par elles-mêmes ces conflits auxquels elles sont confrontées. « Nous avons beaucoup travaillé sur les approches paix et cohésion sociale pour que les gens puissent résoudre les conflits par eux-mêmes. Nous faisons en sorte que les femmes participent à la résolution des conflits au niveau local et national. Quand les femmes veulent, elles peuvent », a déclaré Cathrine SELAND.
Issa Djiguiba
Source : LE PAYS