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Réformes politiques et institutionnelles au Mali / L’Association ” Ir Ganda” de plain-pied dans le débat

L’Association des communautés de culture Songhay en mouvement “Ir Ganda” ne veut pas rester en marge des réformes politiques et institutionnelles en cours au Mali.  C’est ainsi qu’elle a organisé, le samedi 20 février 2021 au Palais de la Culture Amadou Hampâté Ba, une journée d’échanges sur plusieurs thèmes : “La problématique de la sécurité” ; “Réformes en cours : réorganisation territoriale et les circonscriptions électorales, Loi électorale, Charte des partis politiques, organisme unique des élections”, “la Décentralisation : le développement régional et local, le développement des zones arides” ; “Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger” ; “Le service public dans les régions du Nord, état des lieux et propositions de solutions : cas des écoles et de la santé” ; “Dialogue, paix, cohésion sociale et la prévention et gestion des conflits”.

Les thèmes, développés respectivement par Ibrahima Sylla, Mohamed Saliha Alhoudrou, Tibou Fayinké, Pr. Kaourou Doucouré, Mahamane Alassane Maïga et Ario Issoufa Maïga, ont été débattus avec les participants de la journée. Mais auparavant, à l’ouverture du séminaire, l’ancien Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga (Président de l’Association) a fait le tour d’horizon de la situation sécuritaire du Nord du Mali. Il a fait savoir que depuis des décennies, le Nord du Mali est sous l’emprise de violences, de tragédies ayant impacté négativement la vie socioéconomique et culturelle de cette zone.

“La situation s’est particulièrement aggravée depuis 2012 marquée par une crise complexe caractérisée par une constellation de violences sous différentes formes, notamment des rébellions armées aux finalités séparatistes, des organisations armées extrémistes sur un fond d’idéologie religieuse et djihadiste.

Naturellement, il en est découlé des drames et des traumatismes humains, la destruction du tissu économique, la dislocation des liens sociaux, la paupérisation des populations et leur déplacement massif vers d’autres contrées, l’altération de la riche culture locale et finalement l’angoisse et la peur ont pris la place de la confiance, de l’assurance et de la fraternité.

L’insécurité totale, la méfiance et la défiance ont pris la place au détriment du bon vivre ensemble qui caractérisait nos terroirs, berceau d’une douce civilisation séculaire rapportée jusqu’à nous par les récits anciens. A tout cela, s’ajoute le risque de partition du pays par la volonté affichée de séparatistes qui veulent créer l’Etat de l’Azawad sans aucune consultation préalable de l’écrasante majorité des populations du Nord”, a-t-il décrit la situation au Nord du Mali.

“L’Accord pour la paix et

la réconciliation au Mali issu

 du processus d’Alger n’a pas apporté les assurances nécessaires à l’ensemble des Maliens”

Connu pour son franc-parler, l’ancien Premier ministre a laissé entendre que l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger n’a pas apporté les assurances nécessaires à l’ensemble des Maliens dont l’adhésion est cependant nécessaire. Dans ce contexte caractérisé par le fracas des armes et les échos des discours politiques et religieux aux relents souvent haineux, a-t-il dit, Ir Ganda a pu briser les cloisons psychologiques qui se dressaient entre les différentes composantes  du Nord du Mali, en optant pour la recherche de la compréhension mutuelle, source de paix et de cohésion sociale avec comme armes irréfutables, infaillibles et incontournables, de combat, le dialogue, la culture à travers leurs multiples vertus et une constante dynamique de construction de tous propos excessifs, trop partisans et haineux. Ce qui a permis à Tabital Pulaaku et Ginna Dogon de briser le mur d’incompréhension et de s’orienter ensemble vers la recherche de solution au drame du Centre du Mali.

“Fort de cette posture, le fondement constant de notre discours est de convaincre tous les acteurs de la crise qui frappe si durement les régions du Nord du Mali en leur rappelant que nul d’entre nous dans la situation actuelle ne se sauvera sans les autres. Nous gagnerons ensemble ou nous perdrons tous ensemble. […] Ne pas aimer la guerre, n’est pas une attitude poltronne car personne n’a jamais tout gagné à la guerre. Depuis le début de la crise, sous l’impulsion d’Ir Ganda, toutes les communautés ont scellé un Pacte moral de fraternité, de partage et de dialogue franc et constructif […]. La présente journée d’échanges se situe dans ce cadre et répond aux préoccupations concrètes d’Ir Ganda et de ses communautés pour une cohésion sociale véritable”, a-t-il signalé. Il a invité les participants à s’inspirer des travaux antérieurs d’Ir Ganda sur le découpage territorial, la loi électorale, l’organisation du territoire, le développement des terroirs, les questions sécuritaires, le dialogue, la paix, la cohésion sociale, la prévention et la gestion des conflits dont les conclusions ont été adressées au gouvernement.

Il a assuré que les conclusions de la journée d’échanges seront portées à la connaissance des membres et sympathisants d’Ir Ganda, le samedi 27 février 2021 à la Maison des aînés.

Siaka DOUMBIA

Source: Aujourd’hui-Mali

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