Depuis la 13e session extraordinaire de la Commission Technique de Sécurité (CTS) qui s’est tenue le 24 janvier dernier, dans la capitale, le plan de déploiement des Forces de Défense et de Sécurité Reconstituées (FDS-R) a été ficelé. Mais des contractions apparaissent entre l’État-major général des Armées du Mali et la Coordination du Mécanisme opérationnel de coordination MOC au sujet des moyens, tout comme de la dotation des éléments. De quoi s’agit-il ?
l’ouverture de cette session extraordinaire de la CTS, le Coordinateur du MOC a rappelé que conformément à la 44e réunion de la CTS, le Bureau de coordination du MOC a été chargé d’assurer la supervision de la mise en place du Bataillon des Forces de Défense et de Sécurité Reconstituées (FDS-R) qui doit être déployé à Kidal. C’est dans cette optique, a-t-il fait savoir qu’une équipe du MOC et de l’EMOV-SE a effectué une séance de travail le 23 janvier dans le but de contrôler la mise en place du personnel et des moyens dudit Bataillon.
Il a ainsi fait le point du Personnel FDS-R redéployé à Kidal : FAMa : 176 éléments, 0 absent, dont 28 éléments de soutien (Génie, santé, Trans, GATA, et Prévôté) ; CMA : 116 éléments, 47 absents ; Plateforme : 127 éléments, 44 absents ; inclusivité : 9 éléments, 0 absent. Soit un effectif total de 428 éléments, sur lequel 91 éléments formés manquent à l’appel. Selon le secrétariat de la CTS, la hiérarchie FAMa gagnerait à poser problème au niveau politique ‘’dans l’optique de prendre des sanctions négatives’’.
Face à l’absence d’une centaine d’éléments, des explications s’imposaient. Ainsi, le Coordinateur du MOC a précisé que pour des raisons liées aux absences, l’effectif présenté n’est pas définitif et pourrait faire l’objet de modifications dans la mesure où le principe des quotas n’a pas été respecté. En effet, certaines absences pourraient être complétées par des éléments FAMa.
De plus, pour certains emplois particuliers, les spécialistes (les équipes EOD, santé, Prévôté) ne pourraient être fournis que par les FAMa.
Au niveau des moyens à mettre en œuvre, les discours sont discordants. Le Coordinateur du MOC présente le tableau suivant :
Moyens roulants : sur 60 engins annoncés, 23 KIA sont sur place à Gao ;
Matériels HCCA : tous les éléments ont été dotés d’un gilet et d’un casque lourd ;
Habillement et couchage ont fait l’objet d’une demande adressée aux autorités.
Moyens de communication : des besoins en matériels optiques, transmission, EOD, et matériels spécifiques ont fait l’objet d’une demande adressée aux autorités ;
Carburant : de même, le Bataillon n’a toujours pas reçu la dotation de carburant pour le déplacement de Kidal.
Par contre, selon le représentant du CEGMA, en ce qui concerne les moyens roulants, tous les conducteurs ont déjà été transportés sur site et les véhicules KIA sont déjà dotés d’équipements de transmission.
Concernant l’armement collectif, des armes neuves ont été réalisées par le gouvernement malien et ont déjà été attribuées au Bataillon. De plus, tous les éléments du Bataillon ont été dotés d’équipements individuels.
C’est vrai qu’il omet d’évoquer la dotation de carburant, mais c’est clair qu’il prend le contre-pied des constatations du MOC. S’agit-il d’un malentendu ? Manifestement, les deux acteurs ne sont pas au même niveau d’information quant à l’équipement des FDS-R.
Par ailleurs, des dates ont été fixées pour le redéploiement des Forces de Défense et de Sécurité Reconstituées. Ainsi, pour Kidal, ce sera le 1er février 2020 ; Gao : le 25 février 2020 ; Tombouctou : le 15 mars 2020 ; Ménaka : le 30 mars 2020.
Après le déroulé du chronogramme de redéploiement les Mouvements signataires (CMA et Plateforme) ont soulevé deux objections : le non-respect de la règle du 1/3 ; l’impasse sur le principe d’attribution du commandement comme indiqué dans le chapitre 9 de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali.
En définitive, le Coordinateur du MOC a rappelé l’importance du redéploiement du Bataillon qui constitue une étape déterminante dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix. Néanmoins, la mise à disposition de moyens nécessaires, notamment la dotation initiale reste cruciale, a-t-il souligné.
Parant au plus pressé, le représentant du CEGMA compte procéder au redéploiement avant les dates fixées, surtout pour les bataillons de Gao et Tombouctou et la Compagnie de Ménaka qui sont logiquement moins lourds à soutenir.
PAR BERTIN DAKOUO
Source : Info-Matin