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Redéploiement de l’Administration: le processus est compromis

L’accélération du processus de redéploiement de l’administration pour le recouvrement de l’intégrité territoriale de notre pays entamé depuis quelque temps est désormais compromise par les menaces, attaques ciblées et enlèvements qui se multiplient contre les représentants de l’État. Suite aux derniers événements survenus à Diré avec l’enlèvement du préfet du cercle et du sous-préfet de Dangha, le Syndicat autonome des Administrateurs civils (SYNAC) et le Syndicat des Travailleurs du Ministère de l’Administration territoriale (SYLTMAT) ont décidé, en toute responsabilité, de demander à leurs militants de replier dans les zones sécurisées.

 

Les Comités exécutifs nationaux du Syndicat autonome des Administrateurs civils (SYNAC) et du Syndicat libre des Travailleurs du Ministère de l’Administration territoriale (SYLTMAT), au cours d’une réunion conjointe extraordinaire le 22 juin 2020, portant sur les conditions sécuritaires des représentants de l’État en ont décidé ainsi. En effet, les responsables des deux syndicats ont constaté une dégradation de la situation sécuritaire des représentants de l’État ce, malgré la déclaration du 18 juin 2018 et le communiqué conjoint n° 001/CEN-SYNAC-SYLTMAT du 18 juin 2019. Au sortir de cette réunion, les deux syndicats, à travers un communiqué conjoint, ont tiré la sonnette d’alarme, en informant l’opinion publique nationale et internationale que les représentants de l’État continuent de faire l’objet d’intimidations, de menaces de mort et d’enlèvements dans l’exercice de leur fonction. Ils ont également condamné les enlèvements, en cours de mission, des sous-préfets de Hombori, de Tilemsi, de Farako, du de Gourma-Rharous, du sous-préfet central de Diré et du sous-préfet de Dangha avant de rappeler aux autorités nationales : « conformément aux dispositions des articles 73 et 74 de l’Ordonnance n° 2018-0018/P-RM du 31 juillet 2018 portant statut du corps préfectoral, l’État a l’obligation de protéger ses représentants contre les attaques dont ils peuvent faire l’objet dans l’exercice de leur fonction ».
Face au non-respect de ce dispositif conduisant à la multiplication des menaces et attaques ciblées contre les représentants de l’État et en attendant l’application des points d’accord du procès-verbal de conciliation du 26 mai 2020, les CEN-SYNAC et SYLTMAT « appellent les représentants de l’État se sentant en insécurité, sur l’ensemble du territoire national, à rejoindre les localités sécurisées les plus proches ».
Toutefois, les CEN-SYNAC et SYLTMAT en appellent à la responsabilité individuelle et collective des militantes et militants face aux enlèvements et réaffirment la volonté et disponibilité à servir l’État dans un cadre de travail sécurisé.
Joint par nos soins, le secrétaire général du SYNAC, Ousmane Christian Diarra, confirme la décision. « Nous avons demandé avec beaucoup de peine à nos camarades qui se sentent menacés de se replier dans les localités où ils se sentent sécurisés. Oui, nous avons fait le serment de servir partout où le devoir nous fera appel, c’est pourquoi, nous sommes les premiers déployés en période de paix (retour de l’administration ou présence effective de l’État) et les derniers à quitter en temps de conflit (abandonnés sans défense, sans moyens), mais nous ne sommes pas des suicidaires. Nous voulons continuer à servir l’État quand il prendra conscience que nous (préfets et sous-préfets) nous sommes les symboles à la fois de l’existence (si nous sommes présents) et de la déchéance de l’État (si nous sommes absents) », a-t-il déploré.
Pour rappel, lors de la visite du Premier ministre Moussa Mara à Kidal, des préfets sont tombés sous les balles des terroristes. L’hécatombe a continué avec des attaques ciblées des bureaux et résidences des préfets et sous-préfets (Hombori, koro, Nara, keniba, etc.) Aussi, les administrateurs civils gardent-ils en mémoire les enlèvements des représentants de l’État (Makan Doumbia libéré, Aly Cissé, Drissa Sanogo (toujours en otage) et récemment Sekou Sidiya Coulibaly, Oumar Traoré (libérés).
Les responsables des deux syndicats ont fréquemment informé les autorités nationales des menaces verbales et des agressions physiques dont leurs militants sont victimes, à cause de l’incapacité de l’État à assurer la sécurité de ceux qui sont chargés de le représenter en temps de paix comme en temps de guerre.

Par Sidi DAO

Source : INFO-MATIN

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