Sommé dans certains cieux, et interpellé par la classe politique, à jouer le rôle de pionnier dans la defense des acquis du 26 mars, le parti Adema/Pasj entend relever ce challenge historique en ces moments exceptionnels de l’histoire du Mali. D’où la multiplication des initiatives du comité exécutif de la ruche à rassembler la grande famille de l’Adema sous l’impulsion du Pr Marimantia Diarra.
Pour ce faire, la stratégie nourrie est le rappel des faits de sa gestion au sommet de l’Etat sous le Président Alpha Oumar Konaré. L’objectif est de recadrer certaines allégations en cette période de tentatives de réécriture, de falsification et de confiscation de l’histoire récente du pays.
C’est pourquoi, ce samedi dernier 11 juin 2022, le directoire de la ruche a donné rendez- vous aux forces vives de la nation au Mémorial Modibo Keïta pour rehausser l’éclat de la cérémonie de présentation du livre-bilan de l’Adéma-Pasj de 1992 à 2002, intitulé « Une ambition pour le Mali ». Cet évènement s’inscrit dans le cadre de la mouvance de la commémoration du 30ème anniversaire de l’accession de l’Adéma au pouvoir, un 8 juin 1992. En effet, la rencontre aura brillé par la forte mobilisation de la crème de la classe politique, et des secrétaires généraux des sections du District de Bamako, de Kati, de l’intérieur du pays et de la diaspora du part. En témoigne la présence de l’ancien Premier ministre Modibo Keïta, président des Fare An Ka Wuli, du General Moussa Sinko Coulibaly de la plateforme pour le Changement, de Djiguiba Keïta, alias PPR, secrétaire général du Parena, Amadou Koïta du PS Yelen Kura, des représentants du RPM, de l’URD, de l’Asma-CFP, de la Codem. Pour ne citer que ceux-ci. Les absents n’étaient pas nombreux. La présence de ses barons à cette cérémonie confirme la démonstration de force que la ruche a faite comme pour donner un signal fort aux multiples critiques à lui adressées. Au demeurant, cette retrouvaille est un message fort qui traduit la volonté de la classe à l’unisson. En publiant ce livre, les héritiers du Président Konaré ont voulu décrire ce que leurs devantiers ont pu réaliser durant leur parcours difficile et périlleux, pour construire cette province africaine du Mali.
Un ouvrage scientifique, politique et journalistique
A l’exercice de se soumettre à une présentation brève et succincte dudit livre-bilan, le secrétaire general de l’Adéma Pasj, Yaya Sangaré, a indiqué que l’ouvrage ainsi édité par IMPRIM-SERVICES compte 334 pages réparties entre cinq chapitres avec plus d’une soixantaine de secteurs d’activités développés. Selon lui, l’Adema-PASJ a travaillé avec acharnement pour y apporter des réponses à la dimension des attentes et des espoirs exprimés. Sur le plan de l’Education, le nombre d’écoles de l’Enseignement Fondamental qui était de 1943 (en 1992) est passé à 7 831 (en 2002), dont 6 858 écoles du 1ercycle, 606 du 2ème cycle et 367 écoles à cycle complet. Le nombre de salles de classe est passé de 9516 en 1992/93 à 27.601 salles de classe en 2001/2002 dont 22.912 au 1er cycle, 3.350 au second cycle et 1.339 dans le cycle complet. Cette progression marque les efforts appréciables réalisés dans la construction des salles de classe et une plus grande mobilisation des partenaires au développement, des communautés et des collectivités territoriales. S’agissant des effectifs scolaires, ils sont passés de 509.169 élèves en 1992 à 1.674.707 en 2001/2002, dont 1.461.087 pour le premier cycle et 213.620 pour le second cycle. En ce qui concerne le personnel enseignant. Si en 1992-1993, environ 11.995 enseignants évoluaient dans les classes, en 1998-1999, ils étaient au nombre de 16.507 et 29.647 en 2001/2002, dont 21.756 au premier cycle et 6.937 au second cycle. Les femmes représentent 21,6% de l’effectif du personnel enseignant. Elles sont un peu plus nombreuses au premier cycle où elles représentent 23,3% contre 17% au second cycle. L’amélioration de la proportion des femmes enseignantes favoriserait la scolarisation des filles. En ce qui concerne De l’enseignement supérieur, il faut retenir que l’Université du Mali”, créée en 1996, avec l’appellation Université de Bamako, comportait quatre (4) Facultés, trois (3) Grandes Ecoles et deux (2) Instituts. Elle a accueilli au cours de l’année universitaire 2001- 2002, 23.205 étudiants et en 2002-2003 28.910 inscrits.
Pour ce qui est des Forces Armées et de Sécurité, le livre-bilan de la ruche révèle qu’au lendemain du 26 mars 1991, la situation de l’Armée était caractérisée par l’état de délabrement, voire de ruine, de toutes les casernes militaires, par le très bas niveau de rémunération du personnel, par l’état vétuste du matériel et enfin, par l’effritement de la discipline, facteurs ayant entraîné la révolte de la troupe. Sur le plan des équipements militaires, les efforts consentis dans ce domaine se sont traduits par la réalisation de plus de deux cent cinquante-sept (257) véhicules utilitaires, cent dix-huit (118) véhicules de transport, treize (13) véhicules de fonction, cinq (05) engins de reconnaissance et plus de soixante-treize (73) motos pour les Forces Terrestres. Quant à l’Armée de l’Air, sa flotte s’est enrichie de deux (02) avions de transport, de deux (02) avions de liaison, de deux (02) hélicoptères polyvalents et bien d’autres. Des logements pour sous-officiers et hommes de rang, la construction et la réhabilitation des casernes et des brigades de gendarmerie initiés par feu Boubacar Sada SY, à cheval sur la discipline militaire. Dans son bilan, la 3ème République a réussi à relever le défi de la Paix au Nord de notre pays, en cultivant le dialogue, et la concertation dans un cadre démocratique. Il faut s’en féliciter et poursuivre l’œuvre de consolidation de cette paix. Ainsi, l’organisation de la « Flamme de la paix » à Tombouctou, pour conforter la paix retrouvée, aura fortement contribué à la résolution du problème du Nord de notre pays. Comme quoi, seul un pouvoir démocratique peut réussir à ramener la paix dans notre pays. L’un des axes évocateur du livre, c’est le gigantesque projet de développement à travers les actions entreprises dans le cadre de l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations de football, CAN 2002. Lesquelles ont servi de tremplin pour le rayonnement d’une image positive de notre pays à travers le monde, en terme de respect et de confiance qui ont été les véritables points d’appui pour le lancement d’un tourisme économique favorable à la rentabilisation des investissements dans le domaine de l’hôtellerie. La construction de nouveaux aéroports à Sikasso et Kayes ainsi que l’acquisition et l’installation d’équipements aéronautiques dans les aérodromes de l’intérieur (Kéniéba, Yélimané, Nara, Hombori, Ménaka, Kidal et Goundam).
Le devoir de vérité, la responsabilité de témoigner
Ancien ministre de l’Education nationale sous le Président Konaré, Adama Samassekou a reconnu que malgré des efforts louables, les effets des politiques d’ajustements imposés par le FMI n’ont pas permis de relever le défi de la qualité au niveau de l’enseignement. Il a cependant insisté sur le bien-fondé du Prodec (projet de développement de du secteur de l’éducation) qui visait la refondation de l’école et la mise en œuvre de la politique d’hiérarchisation du personnel enseignant. Parlant de l’enseignement supérieur, Pr Moustapha Dicko a laissé entendre que la gestion de la qualité, des bourses et des effectifs a été durant les 10 ans de l’Adema au pouvoir une préoccupation majeure et une équation extrêmement difficile à résoudre. Au niveau de la santé, l’ancien Premier ministre Modibo Sidibé qui a la charge de diriger le département de la santé, et des personnes âgées a expliqué les contours de la création des Cscom, des Csréf et des hôpitaux pour faciliter l’accès des populations aux soins de Santé. Selon, c’est sous le régime de l’Adema que les équipements de dernières génération comme le scanner, l’appareil de dialyse et la valorisation des médicaments DCI sont devenus une réalité. Dans le domaine de la diplomatie, le président des Fare qui a géré le ministère des affaires étrangères a souligné : « je suis fier d’avoir Alpha comme Président de la République pour sa vision de l’ancrage démocratique et d’intégration souveraine des peuples de l’Afrique. Sa vision est d’actualité ». Au niveau du développement rural, l’ancien ministre Modibo Traoré a vanté les efforts faits pour l’aménagement de 30 000 hectares dans la politique de l’autosuffisance et la sécurité alimentaire. Abordant les efforts de la ruche dans la promotion de la jeunesse, l’ancien commissaire à la promotion des jeunes, Adama N Diarra a mis l’accent sur deux projets majeurs. Il s’agit de la création du corps des volontaires en 1996 avec l’appui du Pnud et le projet d’insertion des jeunes en milieu rural. S’agissement du développement social, il a rappelé la création de l’ACI 2000 où la parcelle était vendue à 300 000 fcfa. A cette occasion, le doyen Ali Nouhoum Dia llo a salué cette initiative et a encouragé le Pr Marimantia Diarra à rassembler la grande famille Adema. A ce titre, il a déclaré : « Arrêtez de trembler. Unissez-vous. Alors vous serez les plus forts ». Pour clore la rencontre le président de l’Adema a fait comprendre que ce livre-bilan donne l’opportunité à la génération actuelle de tirer des leçons et enseignements politiques pour savoir ce qui s’est réellement passé
Jean Goïta
Source: La Lettre du Peuple