Le parti Sadi et son président Oumar MARIKO ne sont pas sur la même longueur d’onde sur la situation de Kidal où l’armée a gaillardement pris position le 14 novembre dernier, mettant ainsi fin à une occupation de fait de la ville par les rebelles. Si pour le parti, c’est une victoire, quant à Oumar MARIKO, la reconquête ne peut « être ni objet de réjouissance ni de fierté, encore moins une occasion de manifestation de dignité ou d’honneur perdus ». Entretenant cette confusion, à travers sa déclaration, au sein de son parti, Oumar MARIKO confirme son statut d’éternel opposant.
Le mardi 14 novembre 2023, les Forces armées maliennes qui ont quitté Gao sont arrivées dans la ville de Kidal, après plusieurs jours de combat contre les membres de la CMA opposés à l’occupation des emprises de la MINUSMA par notre armée. Cette entrée des FAMa, dans ce fief des séparatistes est saluée et célébrée en liesse puisque marquant, pour bon nombre de population, la fin d’un statut particulier ‘’accordé aux rebelles par la France’’ qui défient l’autorité de l’Etat.
A cet effet, plusieurs partis politiques, des personnalités influentes du pays ainsi que des responsables politiques du Niger, de la Russie et du Burkina Faso ont salué et félicité les autorités de la transition pour cette prouesse. Aussi, cette étape marque un moment historique pour notre pays.
Ainsi, le parti Sadi, à l’image d’autres formations politiques, n’a pas caché son enthousiasme de voir l’armée à Kidal soulignant avoir « appris avec soulagement la rentrée des Forces Armées Maliennes dans la ville de Kidal » dans un communiqué signé le 16 novembre par le secrétaire général, Al Hadj Mohamed AG AKERATANE.
Saluant l’engagement patriotique, le courage et l’esprit de sacrifice des FAMa dans leur mission régalienne de restauration de la sécurité et de l’intégrité territoriale du pays ; Sadi recommande au gouvernement de transition d’entreprendre le processus de dialogue, car la solution réside dans un dialogue politique constructif et autonome entre tous les fils du pays dans l’objectif de créer un Etat nouveau répondant effectivement aux aspirations légitimes de changement exprimées par notre peuple.
En dépit de cette position sans équivoque de son parti, dont le premier leader, Oumar MARIKO en fuite hors du pays, dans une déclaration, choisit de nager contre le vague et le contrepied de ladite formation politique.
Ainsi, contre vent et marée, le leader politique du parti Sadi a déclaré : « Cette situation dite de Kidal ne peut être pour moi ni objet de réjouissance ni de fierté, encore moins une occasion de manifestation de dignité ou d’honneur perdu ».
Également si pour le bureau politique du parti Sadi, cette rentrée des Forces Armées Maliennes (FAMa) dans la ville de Kidal constitue une étape dans le processus de retour de l’Etat sur l’ensemble du territoire national ; la focalisation sur Kidal rentre dans la série de la grosse manipulation politique, a indiqué de son côté Oumar MARIKO.
« Je ne souscris donc en aucun cas sous quelque prétexte que ce soit à cette violence musclée sur Kidal des forces étrangères sous l’autorité de la junte et de ses soutiens politiques », a ajouté M. MARIKO.
L’actualité sur la présence de l’armée à Kidal a mis à jour les rancœurs du leader politique du parti Sadi contre les autorités de la transition qui le cherchent pour avoir diffamé les FAMa à Mourrah. Une inimitié manifeste nourrie par MARIKO qui crée un conflit entre lui et son parti.
Est-ce à dire que le bureau politique du parti Sadi n’est plus en phase avec son président ?
Ces deux positions qui se contrastent laissent apparaître un malaise au sein de cette formation politique ou sûrement les décisions sont prises sans concertation. En tous cas, celui dont les désirs étaient des ordres semble perdre de notoriété au sein de son parti.
PAR SIKOU BAH
Info Matin
