Les responsables du Collectif pour la refondation du Mali (COREMA) ont animé, ce mercredi 22 juin 2022, une conférence de presse sur le processus d’élaboration de la nouvelle Constitution lancé par le Président de la Transition , ainsi que la nouvelle loi électorale adoptée au Conseil national de transition (CNT), le 17 juin dernier.
A l’entame de son propos, le porte-parole du COREMA, Aboubacar Sidiki FOMBA, a fait observer une minute de silence à la mémoire des victimes des dernières attaques terroristes survenues dans le cercle de Bankass et dans la région de Ménaka.
Ces attaques lâches et barbares, a-t-il fait savoir, visent à discréditer la montée en puissance de notre vaillante armée. Au passage, il a présenté les condoléances du COREMA aux familles endeuillées, et à la nation toute entière.
L’honorable FOMBA a indiqué que notre pays vivait un moment véritablement historique et que le sort du Mali était en train de se dessiner maintenant.
Après une analyse approfondie, le COREMA estime que le gouvernement est entièrement responsable du fiasco médiatique autour de l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE).
Selon le Collectif, le Gouvernement aurait dû retirer le projet de loi électorale après l’annonce du Président de la création d’une commission d’élaboration d’une nouvelle Constitution afin d’adosser les textes y afférents au nouveau dispositif constitutionnel.
Le porte-parole a déploré le fait que la date du dépôt du projet de texte soit antérieure à la tenue des ANR et de la révision de la Charte.
Ainsi, pour lui, le caractère institutionnel de l’AIGE étant basé sur la Constitution de 1992, est une contradiction fondamentale des Assises nationales de la refondation.
Ce qui fait croire à Aboubacar Sidiki FOMBA que l’AIGE adoptée au CNT, le 17 juin dernier, est différente de celle préconisée par les Assises nationales de la refondation (ANR).
Car, dit-il, le gouvernement a voulu créer par une loi ordinaire l’AIGE sur la base d’une Constitution tant décriée par les Maliens.
Pire, aucune campagne n’a été initiée par le gouvernement pour expliquer les enjeux de cette loi aux Maliens avant de saisir le CNT.
«La complexité de la tache de la refondation du Mali est incompatible avec la petite politique », a dit Aboubacar Sidiki FOMBA.
En cette période critique pour notre pays enquête de souveraineté, le Gouvernement et l’Etat, dit-il, ne peut pas se complaire dans les incohérences politiques, diplomatiques et économiques.
Au regard du déchainement médiatique parfois sans courtoisie entre le CNT et le Gouvernement, M. FOMBA trouve que certains n’ont toujours pas compris la dimension de l’imbroglio géopolitique et stratégique dans lequel se trouve notre pays.
De son avis, l’espace géographique du Mali, sans son peuple, alimente les fantasmes les plus tordus de certaines forces.
Pour lui, l’heure n’est absolument pas au jeu vicieux de la quête du pouvoir. Quoi qu’il arrive, soutient-il, le Président a réellement toutes les cartes en main parce que l’ultime décision pour la nouvelle orientation de notre Nation lui appartient. Le Collectif demande au Président de la transition de ne pas promulguer la nouvelle loi électorale en l’état. Il réclame une relecture avant sa promulgation.
Par Abdoulaye OUATTARA
Source : Info-Matin