Arhamatou Maïga (ménagère) :
“Pour moi, c’est une bonne chose de reporter les élections car il faut d’abord laisser le temps aux autorités de mieux les organiser pour éviter des problèmes à l’avenir. Sécuriser toute l’étendue du territoire car on ne peut pas organiser les élections seulement dans une seule partie du pays”.
Mahamar Chagaïbou (ingénieur du génie civil) :
“Selon moi, ce n’est pas une prolongation de la Transition. C’est juste un décalage de quelques mois tout comme les élections du référendum pour justement permettre aux Maliens de s’enrôler pour pouvoir voter et surtout donner la chance aux plus jeunes de choisir leur futur président. C’est aussi donner le temps à l’Aige à prendre des dispositions pour mieux organiser les élections dans de bonnes conditions”.
Moussa Maréga (gestionnaire) :
“Non, je ne suis pas d’accord avec ce report. Mais en réalité, il le fallait pour mettre en place tous les mécanismes nécessaires pour une bonne organisation des élections. Pour le moment, c’est la situation sécuritaire au nord qui m’inquiète. Il y a eu assez de morts, de milliers de blessés et surtout des déplacés. Donc le pays doit d’abord être sécurisé pour qu’on puisse organiser les élections tranquillement”.
Houssein Maïga (Malien de l’extérieur) :
“Oui, on doit organiser des élections, mais il faut s’assurer de réunir les conditions pour des scrutins transparents et inclusifs. On doit éviter que la France ne vienne installer encore un autre larbin à la tête du pays. Ce sont des choses qui prennent du temps. Il vaut mieux être en retard avec un travail bien fait que de faire un travail bâclé. C’est vrai que le report des élections donne l’occasion aux détracteurs de la Transition de faire de critiques, mais je pense que la Transition doit aussi s’arranger à organiser les élections en 2024. Peu importe la date. Les gens pensent qu’on peut obtenir en trois ans des résultats qui n’ont pas pu être obtenus en dix ans. Les problèmes auxquels les pays du sahel sont confrontés dont le cas du Mali sont complexes. Comment contrôler toute cette vaste étendue de millions de km2 sans sécurité ?”
Foutamata Mariko (étudiante) :
“Cette histoire de Transition est compliquée. Tantôt on nous donne un chronogramme, tantôt on le change sans donner de nouvelles dates précises. Franchement, nous sommes épuisés par ces changements interminables”.
Rassemblés par
Fatty Maïga
(stagiaire)
Mali Tribune