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PRESIDENTIELLE 2018 : Les partis politiques du Mali dans l’œil du cyclone Macron

Les élections du 23 avril 2018 ont enseigné à la scène politique internationale une autre surprise à savoir le passage d’Emmanuel Macron et de Marine Le Pen au second tour en France.

koulouba palais bamako mali

Cette surprise est le 2è du genre après l’accession de Donald Trump aux commandes du navire de la 1re puissance économique mondiale. Ces faits qui ont sauté à tous les pronostics et sondages d’intentions de vote prouvent qu’aucun parti politique ne doit s’arroger le droit de penser qu’il est providentiel. Aujourd’hui, sur la scène politique africaine les partis politiques doivent comprendre qu’il faut désormais compter avec les jeunes audacieux. Deux faits marquent les esprits à l’issue du 1er Tour des élections présidentielles françaises du 23 avril 2017 : le 1er est que les partis politiques classiques ont montré leurs limites, le 2è est qu’un jeune de 39 ans de par son audace va tenir la boussole de l’une des plus vieilles démocraties au monde à savoir la France. Comme pour attester un adage français : Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années.

Le soir du 23 avril 2017, les résultats des présidentielles françaises ne sont pas tombés dans l’oreille de sourd. Ils ont été accueillis avec enthousiasme dans bien de milieux de jeunes (Grin, cyber Café…). Au Mali, bon nombre de jeunes croyaient en ce jeune bourré de courage, de hardiesse et d’habileté mais les résultats distillés par les sondages avaient plombé les espoirs et l’enthousiasme chez les jeunes. Aujourd’hui c’est clair pour tout le monde que Macron est sur une pente favorable pour tenir le gouvernail de la barque de notre métropole (France). Cet état de fait prouve à suffisance qu’il est place pour tous au rendez- vous de la conquête comme le dit Aimé Césaire « Aucune race ne possède le monopole de l’intelligence et de la beauté ».

Comparaison n’est pas raison, les résultats de ce 1er tour des présidentielles françaises est un signal fort pour les partis classiques du paysage politique mondial en général et de celui du Mali en particulier.

Dans notre pays les évènements Janvier et de mars 1991, ont ouvert l’ère de la démocratie et du pluralisme. Les bienfaits de cette démocratie sont l’émanation d’une lutte acharnée menée par des hommes assoiffés de libertés et de démocratie contre une tyrannie monstrueuse qui n’a jamais eu d’égal dans le catalogue des crimes de l’histoire de notre pays. Au lendemain de cette victoire de la démocratie plusieurs formations politiques ont vu le jour. Le pouvoir a 4 fois (Apha- ATT- Dioncounda- IBK) changé de main. 26 ans après, soit plus d’un quart de siècle le refrain reste le même pour le bas peuple, celui du regret de l’ancien (Hier vaut mieux qu’aujourd’hui). Pour rappel, quand Alpha Oumar Konaré, prenait dignement le pouvoir en 1992, Macron avait 15ans et sous peu ce jeune, décidera du sort d’une nation de plusieurs millions d’âmes et de bien d’ états francophones d’ Afrique tenus pour la plupart par des septuagénaires (Vieux de 70 ans).

Les résultats engrangés par MACRON ont coiffé bon nombre de partis politiques classiques français au poteau. Des hommes politiques de grands gabarits comme Fillon, Melenchon et autres ont subi des échecs. Par cette victoire Macron a confirmé ce passage de Frantz FANON qui dit que : « Chaque génération a une mission c’est à elle de l’accomplir ou de la trahir ». Il appartient aux jeunes politiques du monde en général et surtout du Mali de faire une introspection et de prendre leur destin en main.

Aujourd’hui la scène politique est truffée de plus 70 partis politiques, les plus emblématiques sont l’Adema qui a été cisaillée en 4 morceaux (MIRIA en 1994, le RPM en 2000, l’URD en 2003 et l’Adema), la Codem, le Parena, Fare, CNAS Faso Hèrè, le Cnid, SADI, UDD et bien d’autres…

L’analyse politique nous laisse entendre que 4 des 5 premiers partis politiques du Mali à l’hémicycle sont dirigés par les sexagénaires (60 ans). Ce qui montre qu’au Mali, le temps d’accession des jeunes de la classe d’âge des Macron, des Soro au pouvoir n’est pas pour demain.

Les élections de 2018 qui pointent à l’horizon au Mali doit être le grand fora qui permettra à la jeunesse de montrer qu’elle est un génie capable. L’expérience nous montre que 1992 à nos jours les candidats qui avaient plus de 56 ans doublaient ceux qui avaient moins de 42 ans. La vague de Terrassons de Fougères actuel Lycée Askia n’a pas encore fini d’enseigner à la jeune génération le cachet de solennité de la nostalgie du temps vécu à Paris, à Dakar et les moments glorieux de l’ouverture de l’ère démocratique d’où le souvenir du bon vieux temps de Mars 1991. Certains jeunes estiment : « Il ne s’agit plus pour les héros de 1991 de nous dire d’où est ce que nous venons mais de préciser d’où est ce qu’on va ». Et surtout que ce combat pour la démocratie et la liberté a été mené devant les jeunes qui sont les pièces maîtresses de certains partis politiques d’aujourd’hui. Ils étaient là en 1991, Oumar Mariko de la Sadi, Ousmane Ben Fana du PCR, Ousséini Amion Guindo de la Codem, Dramane Dembélé de l’Adema PASJ, Amadou Koita du PS Yelen Coura et bien d’autres.

Aux élections de 2018 qui seront une grande fête de la démocratie, les partis classiques risqueront de se voir coiffer au poteau car ils auront devant une nouvelle race d’hommes politiques qui pourrait bien prendre le pouvoir devant les partis traditionnels. A titre d’exemple les élections législatives de 2007 sont une illustration frappante, le jeune Moussa Mara de la Commune IV a failli administrer à l’actuel locataire de Koulouba, président sortant de la 3è législature un échec cuisant. L’apport des partis amis du RPM avec en tête l’Adema sous la houlette d’un certain Moussa Soussin Dembélé paix à son âme ! a sauvé de justesse la situation.

Aujourd’hui les faits sont hallucinants, nos partis politiques actuels ont pour la plupart échoué dans la propagation du projet de société (absence politique de la formation des militants, absents dans les grands débats parce qu’ils ne proposent rien au gouvernant, leur apanage est la compétition électorale à savoir chercher et exercer le pouvoir parfois sans programme à tous les niveaux Mairie….)

Le succès de Macron est loin d’être et la réalité de son triomphe est qu’il a un programme cohérent et bien concis qui fascine les français et force du coup leur adhésion. En 2018, le peuple malien peut par surprise connaître un scénario qui mettra en difficulté les partis politiques sinon les administrer un fiasco. Et cela est possible du fait de la confusion totale de la scène politique, des comportements versatiles de la direction de certains partis politiques surtout de la CMP tels que l’Adema dont le Comité Exécutif peine à mettre en œuvre les résolutions de la conférence nationale du 25 mars 2017 en tranchant la fameuse question de la candidature aux présidentielles de 2018. S’agissant de la CMP, les partis membres ont pour la plupart du plomb dans les ailes du fait de la course effrénée pour les places. Les partis politiques de l’opposition URD, FARE, CNAS Faso Hèrè qui animent leur compartiment sont mal compris et du coup perçus par bon nombre de citoyens comme des apatrides.

Le drame qui pourrait surgir de cette tonitruante confusion en 2018 risquera d’être l’intrusion d’un homme nouveau dans le jeu qui pourra surprendre les partis politiques qui se croient providentiels et imbattables. Comme le dit un adage Zoulou « La seule chose nécessaire au triomphe du mal c’est l’inaction des gens de bien ».

Alors, les partis politiques traditionnels qui se croient indomptables et imbattables à vos marques sinon le réveil risquera d’être douloureux!

Fabou Diarra

Secrétaire politique du bureau national

De la jeunesse Adema PASJ

 

Source: lesechos

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