La cour constitutionnelle a publié ce mercredi 8 août 2018, les résultats définitifs du scrutin du 29 juillet 2018 pour le 1er tour de l’élection du président de la république. Elle a, au terme de cette proclamation, validé fondamentalement les résultats du premier tour de l’élection présidentielle communiqués par le ministère de l’Administration territoriale. Ainsi, un second tour aura lieu le 12 août prochain entre Ibrahim Boubacar Keita (41,70%) et son challenger Soumaïla Cissé (17, 78%).
Aucun candidat n’ayant obtenu la majorité absolue des suffrages exprimés au premier tour du scrutin, un deuxième tour sera organisé entre les deux candidats qui ont obtenu le plus grand nombre de suffrages au premier tour.
Selon les résultats de la Cour, le candidat Ibrahim Boubacar KEITA a obtenu 1 331 132 voix, suivi du candidat Soumaila CISSE 567 679 voix. Ces deux candidats ont été déclarés candidats au deuxième tour du scrutin du 12 août 2018 de l’élection du président de république.
Résultats
proclamés
Nombres d’inscrits : 8 000 462
Votants : 3 416 218
Bulletins nuls : 224 069
Suffrages exprimés : 3 192 149
Taux de participation : 42,70%
1. Ibrahim Boubacar KEITA : 1 331 132 voix, soit 41,70 %
2. Aliou Badra DIALLO : 256 404 voix, soit 8,03%
3. Choguel Kokala MAIGA : 68 970 voix, soit 2,16%
4. Harouna Sangaré : 607 406, soit 1,80%
5. Housseini Amion Guido : 3,90%
6. Mamadou Oumar SIDIBE : 54 274, soit 1,70%
7. Soumaila CISSÉ : 567 679 voix, soit 17,78%
8. Dramane Dembélé : 18 737 voix, soit 0,59%
9. Moussa Sinko Coulibaly : 30 232 voix, soit : 0,95%
10. Cheick Modibo Diarra : 236 025 voix, soit 7, 39%
11. Niankoro Yeah Samaké : 16 632 voix, soit 0,52%
12. Modibo Koné : 72 941 voix, soit 2,29%
13. Daba Diawara : 22 991 voix, soit 0,72%
14. Mamadou Igor Diarra : 36 124 voix, soit 1,13%
15. Mohamed Ali Bathily : 17 712 voix soit 0,55%
16. Mamadou Traoré : 15 502, soit 0,49%
17. Modibo SIDIBE : 45 453 voix, soit 1,42%
18. Amadoun Touré : 17 087, soit 0,54%
19. Modibo Kadjoké : 30 479, voix soit 0,95%
20. Adama Kané : 26 084, soit 0,82%
21. Kalifa Sanogo : 38 892 voix, soit 1,22%
22. Madame Djènèba N’Diaye : 12 275 voix, soit 0,38%
23. Oumar Mariko : 74 300, soit 2,33%
24. Mountaga Tall : 20 312 voix, soit 0,64%
Le total des voix est de 3 192 149.
Pas de grand
bouleversement
Rappelons que les résultats provisoires du ministre de l’Administration territoriale, Mohamed Ag Earlaf, avaient donné presque les mêmes chiffres pour les deux candidats 41, 42 % pour IBK et 17, 80 % pour le chef de file de l’opposition.
Sur les résultats proclamés hier par la Cour, IBK gagne encore 0,28% et obtient 41,70%. Quant à Soumaïla Cissé, il perd 0,02% et obtient 17,78% contre un gain de 0,08% pour Aliou Diallo, qui remonte à 8,03%. Cheick Modibo Diarra, de son côté, perd 0,07%, mais conserve toujours sa 4e position avec 7,39%.
Le duel du second tour sera le même que lors de la dernière présidentielle de 2013. Mais en cinq ans, l’écart entre les deux adversaires s’est creusé.
Par ailleurs, la Cour constitutionnelle rejette dans son arrêt le recours de récusation de six de ses membres intenté par le chef de file de l’opposition.
Les requêtes
La Cour a rejeté les 22 requêtes déposées par 6 candidats à l’élection, comme lors du précédent scrutin présidentiel de 2013.
Les demandes de récusation de la Cour Constitutionnelle ont été déclarées irrecevables, car elles ne reposent sur aucune base légale et constitutionnelle.
C’est donc plus d’une vingtaine de réclamations relatives aux différentes étapes des opérations de vote qui ont été rejetées pour forclusion.
Selon l’Article 57 de la Loi électorale, la Cour Constitutionnelle procède au recensement général des votes, à la rectification et au redressement des résultats. À cet effet, le MATD lui transmet les PV des opérations. Procédant en ce qui concerne le recensement général des votes, la CC après avoir fait le décompte des voix par bureaux de vote, tant au niveau du territoire national qu’au niveau des ambassades et consulats, a opéré diverses rectifications matérielles et des redressements qu’elle a jugé nécessaires.
Elle a examiné 224 069 bulletins déclarés nuls pour les motifs suivants : Bulletins blancs, désignation insuffisante du candidat ; bulletins ou enveloppes comportant des signes autres que ceux prévus par la loi électorale.
Après examen desdits bulletins sur la base des critères définis à l’article 95 de la loi électorale, il est apparu que certains d’entre eux ont été annulés quand bien même le choix de l’électeur ne prêtait à aucune équivoque (cas de l’empreinte apposée sur la photo du candidat ou sur sa coiffure). Ainsi, elle a validé 1 176 bulletins qui avaient été annulés lors du dépouillement et répartis ensuite entre les candidats. À la suite de cette même opération, la CC a constaté que le reste, soit 222 893, l’ont été à juste titre en ce qu’ils étaient surchargés blancs ou portaient des signes autres que ceux prévus par la loi électorale.
La maturité
d’un peuple
Selon le mandataire du candidat ‘’Ensemble pour le Mali’’, le Dr Bocary TRETA, cette réussite de ce premier tour de la présidentielle est une grande victoire pour le peuple malien.
« Ce verdict de la Cour est la manifestation de la soif du peuple de s’inscrit dans la tradition démocratique. À continuer à ancrer notre peuple dans la démocratie. Convaincu qu’il est ait, que c’est par la voie des urnes que les mandats présidentiels sont renouvelés. C’est aussi notre forte quête pour la paix. Dieu merci, nous avons connu des mois de violence, de forts moments de troubles.
Aujourd’hui, Dieu merci, la paix est revenue, et nous nous battons pour le retour de la sécurité des personnes et de leurs biens. C’est un grand moment de fierté pour notre peuple. Et c’est notre peuple qui a gagné. La réussite de cette élection est la victoire du peuple du Mali », s’est réjoui le Dr Tréta à la suite du verdict de la Cour.
Le pays, dit-il, est dans la tradition démocratique. Il s’agit de perpétuer notre tradition démocratique, de manifester sa foi en la paix.
« Je voulais profiter de cet instant pour saluer tous les candidats. J’attends de chacune et de chacun de tirer les leçons de cette proclamation de la Cour constitutionnelle. Je souhaite quand même que l’atmosphère de sérénité et de paix qui a donc régné pendant tout le processus, qui se maintient avec la proclamation des résultats. Je crois honnêtement que ce que nous avons entendu du verdict de la Cour constitutionnelle, on peut dire que les choses se sont bien passées correctement. C’est normal, quand il y a une élection, qu’il ait des plaintes. Et je constate comme vous que pour la plupart dans plaignant, les requêtes ne sont pas arrivées dans les délais », a dit le mandataire d’IBK.
« Je souhaite vivement que ce dont les résultats n’ont pas été performants et ne seront pas au second tour aient la compréhension, la sagesse dire que, peut-être, Dieu n’a pas voulu. Car dans notre tradition, le pouvoir est avant tout d’ordre divin. Et peut-être quelque part, les efforts n’ont pas été suffisants et donc se préparer très sérieusement pour les prochains rendez-vous. Je souhaite que la paix règne toujours sur le Mali et que Dieu inspire les Maliens.
Il faut saluer le gouvernement, le gouvernent qui a fait beaucoup d’effort. Par ce que, quand le Premier ministre lançait, il y a 4 mois de cela, le scrutin présidentiel pour le mois de juillet, beaucoup d’entre nous avait pensé que c’était de l’illusion. Aujourd’hui, Dieu merci, c’était une réalité. Le 29 juillet a eu lieu, espérons que le 12 août se passe dans les mêmes conditions que le 29 juillet », a-t-il conclu.
Le camp CMD prend acte
Modibo KELLY, mandataire du candidat Cheick Modibo DIARRA ne se plaint pas des 7,39% des suffrages obtenus par son candidat.
« C’est normal, si l’on essaye d’extrapoler ça pour les élections législatives, je crois qu’on peut avoir plus qu’un groupe parlementaire à l’Assemblée nationale. Donc, on va travailler dans ce sens pour les échéances futures. On n’a pris acte des résultats, on apprécie. Après la Cour constitutionnelle, il n’y pas d’autres recours. On va se contenter de ce que la Cour a publié, on n’a régressé de seulement 0,10%. Ce n’est pas très significatif. Mais le rang est toujours intact, si l’on avait amélioré, ce ne serait pas mal. Pour le moment, on va essayer de travailler sur ça. Il y a un deuxième tour, pour le moment, on attend, fera une déclaration sur la conduite à tenir pour la suite.
Nous avons tenté de joindre en vain, le mandataire de Soumaïla Cissé.
Au regard de leur score, au moins 5% des suffrages, la Cour autorise le remboursement, à Ibrahim Boubacar Keita, Soumaïla Cissé, Aliou Diallo et Cheick Modibo Diarra, 50% de leur caution.
Par Abdoulaye OUATTARA
Info-matin