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Prague : les vestiges d’un camp de travail découverts près d’une statue de Staline

Des archéologues ont exhumé les fondations d’un camp au beau milieu d’un parc situé près du cœur historique de Prague, relate « The Guardian ».

iosques proprets, terrasses de cafés gorgées de soleil, vue imprenable sur la ville… Le parc de Letná, immense bande de verdure qui domine Prague, constitue le lieu idoine pour flâner loin du brouhaha de la capitale de la République tchèque. Mais un étrange sanctuaire niché dans ce havre de paix rappelle toutefois aux badauds les tristes heures de la «  guerre froide  » : l’emplacement abritait autrefois une statue colossale de Joseph Staline, jusqu’à sa destruction lors de la déstalinisation en 1962. Et une récente découverte mise à jour par des archéologues risque d’ajouter encore un peu de lourdeur à ce lieu. L’équipe a en effet repéré les restes d’un ancien camp de travaux forcés, qui abritait les ouvriers assignés à la construction en toute hâte de l’imposante statue, comme le relatent nos confrères du Guardian, dimanche 28 mars 2021.

L’existence de ce camp avait jusqu’alors échappé à l’attention des historiens tchèques. Et pour cause, toutes les traces du bâtiment avaient été minutieusement effacées avant l’inauguration le 1er mai 1955 — deux ans après la mort de Staline — de la statue de 14 200 tonnes, officiellement baptisée «  Monument à l’amour et à l’amitié  ». Mais les chercheurs de l’Académie tchèque des sciences, mandatés par la mairie avant la construction d’un lac artificiel sur le site, ont pu révéler au grand jour ce triste secret.

Ils ne voulaient laisser aucune preuve, à l’instar d’un criminel ordinaire qui efface ses propres tracesJan Hasil, archéologue

«  C’est typique des camps construits par les régimes communistes ou nazis : dès que le régime décide de démolir, il le fait avec minutie (…) Ils ne voulaient laisser aucune preuve, à l’instar d’un criminel ordinaire qui efface ses propres traces  », explique l’archéologue Jan Hasil, membre de l’Académie tchèque des sciences. En se plongeant dans les archives de la municipalité, le chercheur a toutefois pu mettre la main sur les plans originaux de l’édifice, ainsi que des photos aériennes prouvant son existence.

Trois casernes en bois, pouvant chacune abriter 40 détenus, se trouvaient à proximité du pharaonique chantier, qui dura plusieurs années. Cuisines rudimentaires, salles de bain non chauffées… Les malheureux travailleurs s’entassaient à huit dans des pièces spartiates. Des bouteilles de vin ou de bière figurent parmi les objets déterrés, ce qui montre que les détenus étaient autorisés à consommer de l’alcool. Une place centrale faisait office de lieu névralgique du baraquement, comme dans les camps de concentration de l’époque. Les gardes y faisaient notamment l’appel, une routine destinée à intimider et humilier les détenus.

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D’après l’équipe d’archéologues, le camp était habité par des soldats et ouvriers jugés «  politiquement peu fiables  » par les autorités communistes, qui assignaient souvent aux opposants politiques des tâches manuelles. Si les ouvriers étaient autorisés à sortir ponctuellement du camp, ils n’avaient guère le choix que d’y travailler sans relâche. «  Ces personnes auraient pu étudier, avoir des emplois satisfaisants ou fonder une famille, mais au lieu de cela, elles ont été contraintes de construire un monstre planant au-dessus de Prague  », se désole Jan Hasil dans les colonnes du Guardian.

Source: lepoint
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