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Poutine promet une réponse “militaire et technique” en cas de menaces occidentales

Le président russe Vladimir Poutine a promis mardi une réponse “militaire et technique” si ses rivaux occidentaux ne mettent pas fin à leur politique jugée menaçante, sur fond de tensions croissantes autour de l’Ukraine.

“En cas de maintien de la ligne très clairement agressive de nos collègues occidentaux, nous allons prendre des mesures militaires et techniques adéquates de représailles”, a-t-il déclaré devant la fine fleur de l’armée et du ministère de la Défense.

“Nous en avons parfaitement le droit”, a-t-il dit.

Pour le Kremlin, les Etats-Unis et l’Otan renforcent leur présence aux frontières russes en armant l’Ukraine, en la soutenant politiquement, en y menant des manoeuvres et en déployant des forces en mer Noire.

“On est sur le pas de notre porte, nous ne pouvons pas reculer”, a lancé M. Poutine.

Le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou a renchéri en accusant Washington de préparer des “provocations” en Ukraine, organisant notamment l’envoi “d’un composant chimique indéterminé” sur le front du conflit entre forces ukrainiennes et séparatistes pro-russes.

Selon lui, 120 membres de sociétés militaires privées seraient en outre dans la région pour former “les forces spéciales ukrainiennes et des groupes radicaux à des actions de combat”.

Les Occidentaux accusent au contraire Moscou de velléités agressives, l’armée russe ayant massé des dizaines de milliers de soldats à la frontière avec l’Ukraine, pays dont la Russie a déjà annexé une partie du territoire.

Les pays nordiques, région voisine de la Russie, ont à leur tour exprimé dans un document commun leur “grande inquiétude” face à l’activité militaire russe aux portes de l’Ukraine.

Rencontre en janvier ?
Comme il l’avait fait lors d’un entretien avec son homologue américain Joe Biden, le dirigeant russe a réclamé que Washington donne à la Russie des garanties en signant des traités interdisant tout élargissement futur de l’Otan.

Vladimir Poutine a assuré ne pas vouloir d’un “conflit armé, d’une effusion de sang” et préférer une “solution politico-diplomatique”.

La Russie a présenté la semaine passée deux traités, l’un destiné aux Etats-Unis et l’autre à l’Otan, résumant ses exigences pour une désescalade.

Ces textes interdisent l’élargissement de l’Otan, à l’Ukraine en particulier, et limitent la coopération militaire occidentale en Europe de l’Est et en ex-URSS, sans imposer de mesures similaires à la Russie.

La secrétaire d’Etat américaine adjointe chargée de l’Europe, Karen Donfried a dit mardi s’attendre à ce que le dialogue au sujet de l’Ukraine et de la sécurité en Europe démarre en janvier, tout en prévenant Moscou que certaines de ses exigences étaient “inacceptables”.

Elle a aussi souligné que les pourparlers devront à terme inclure ses alliés européens et de l’Otan, alors que les Russes semblent vouloir un face-à-face avec les Etats-Unis.

“Mon impression est que vous verrez du mouvement sur tous ces canaux au mois de janvier”, a précisé Karen Donfried.

Frustration ukrainienne
Parallèlement, Américains et Européens menacent Moscou de sanctions économiques sans pareil en cas d’offensive en Ukraine. Ils n’envisagent cependant pas d’envoyer de troupes à la rescousse.

Ces menaces de sanctions ont donc été accueillies à Moscou par un haussement d’épaules, d’autant qu’aucune mesure de rétorsion n’a jamais amené le Kremlin à reculer.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est lui offusqué mardi de la réticence occidentale à fixer un calendrier pour ses adhésions à l’Otan et à l’Union européenne.

“Nous ne pouvons pas accepter l’idée (…) d’une (adhésion à) l’UE dans 30 ans et (à) l’Otan, dans une cinquantaine d’années”, a-t-il dit.

L’Ukraine voient ces alliances comme essentielles à sa survie face aux ambitions russes.

En réplique à une révolution pro-occidentale, Moscou a déjà annexé la Crimée en 2014, tout en étant largement considéré, malgré ses dénégations, comme le parrain des séparatistes pro-russes en guerre avec Kiev depuis bientôt huit ans.

Le Kremlin juge les Occidentaux responsables de la rupture de confiance, l’Otan s’étant élargie à l’Est à partir des années 1990, violant, selon Moscou, des promesses faites après la chute de l’Union soviétique.

La Russie marque en décembre les trente ans de la fin de l’URSS, épisode qualifié de “plus grande catastrophe géopolitique du XXe siècle” par Vladimir Poutine.

AFP
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