Depuis quelques jours, des informations faisant état d’engagement d’une procédure judiciaire pour corruption au pôle économique de Bamako contre Issiaka Sidibé, ex-président de l’Assemblée nationale sous IBK, Mamadou Diarrassouba, ex-questeur de l’hémicycle non moins membre du CNT présentement et Mamoutou dit Bavieux Touré, ancien comptable et présentement président de la Fédération malienne de football distillent dans le pays. Sur la question, le ministre de la Justice et des Droits de l’homme, Mamoudou Kassogué annonce que des détails seront bientôt donnés aux Maliens par le procureur du pôle économique et financier de Bamako.
Des sources concordantes confient que les trois responsables ordonnateurs des dépenses de l’hémicycle du Mali, entre 2013 et 2020, devraient être auditionnés, le vendredi 14 juillet dernier, par un juge d’instruction. Une situation s’expliquant par le fait que des enquêtes seraient ouvertes sur leur gestion comprenant la période 2013 et 2020. Notons qu’Issiaka Sidibé, président de l’AN avait été élu député dans la circonscription de Koulikoro. Il fût alors président de l’hémicycle durant le premier mandat quinquennal du feu Ibrahim Boubacar Keïta. Quant à la deuxième personnalité, c’est-à-dire Mamadou Diarrassouba, elle a été élue dans la circonscription électorale de Dioïla avant d’être coopté comme questeur de l’AN. Issu de la famille fondatrice de Bamako, Mamoutou dit Bavieux Touré a été, au moment des faits, comptable au sein de la même Assemblée nationale du Mali avant son élection à la tête de la Femafoot (Fédération malienne de Footbaal). Alors que son mandat arrive à terme en août 2023, précise-t-on, cette affaire se trouve devant la justice au moment où Bavieux s’apprête à briguer un second mandat à la tête de la Fédération. Peut-on alors parler d’une éventuelle embûche pour l’empêcher d’être candidat ou d’un vrai dossier de corruption ? En tout état de cause, le ministre Kassogué rassure que le procureur du pôle tiendra, dans les jours à venir, une sortie pour éclairer la lanterne des Maliens sur le dossier. Comme d’ailleurs annoncé depuis sa prise de fonction, plus personne n’est lourde ou petite pour répondre de ses actes devant la justice. À la tête du département de la justice depuis l’arrivée du colonel Goïta au pouvoir, Mamoudou Kassogué et son équipe seraient dans une logique d’assainir le secteur et de combattre, sans état d’âme, les auteurs et complices des crimes financiers au Mali. Le cas des personnalités citées dans la présente affaire serait une parfaite illustration. Il s’inscrit en droite ligne de la nouvelle directive conférée par les plus hautes autorités de la transition. Le ministre Kassogué s’est exprimé sur le dossier dominant du jour à l’occasion de la cérémonie solennelle d’installation, le jeudi 20 juillet dernier, du premier président et du procureur général près la cour d’Appel de Bamako. « Nous allons bientôt donner des précisions par rapport au dossier concernant ces personnalités. Le procureur du pôle économique et financier va bientôt sortir pour donner plus d’information sur ces dossiers », informe Kassogué. Mettant l’occasion à profit, le ministre dogon a invité l’ensemble des juges du pays à assurer une bonne et saine distribution de justice en appliquant scrupuleusement les textes sur toute l’étendue du pays. Visiblement résolu pour faire bouger les choses, le magistrat ministre réitère vouloir « une justice moderne et rapide. Une justice qui, dit-il, respecte les droits de l’homme ». Il s’agit d’une justice qui fera en sorte que les citoyens puissent être satisfaits. « C’est ce que nous rêvons par rapport au Mali Kura. Nous avons tout engagé pour que nous puissions atteindre cet objectif », tels sont ses mots.
Affaire à suivre
Mamadou Diarra
Source : LE PAYS