L’armée malienne a contesté une partie du rapport, tout en ajoutant qu’elle enquêtait sur un certain nombre d’attaques et d’allégations.
L’armée a été accusée d’abus contre des civils dans le sud-ouest et le centre du Mali alors que les soldats tentent d’endiguer la violence des combattants djihadistes qui organisent des attaques depuis près d’une décennie.
« Les victimes, pour la plupart exécutées sommairement, comprennent des commerçants, des chefs de village, des chefs religieux et des enfants », a indiqué l’organisation dans son rapport.
Les extrémistes islamiques sont responsables du meurtre d’au moins 36 civils depuis décembre, selon le rapport.
« Il y a eu une augmentation spectaculaire du nombre de civils, y compris des suspects, tués par l’armée malienne et les groupes islamistes armés », a déclaré Corinne Dufka, directrice du Sahel à Human Rights Watch. « Ce mépris total pour la vie humaine, qui comprend des crimes de guerre apparents, devrait faire l’objet d’une enquête et ceux qui sont impliqués doivent être punis de manière appropriée. »
Depuis la crise malienne de 2012, les civils continuent de payer le prix de la guerre, avec plus de 320 000 personnes déplacées, selon HRW.
Des centaines de civils ont été tués, des extrémistes, des rebelles, des milices ethniques et des forces de sécurité étant impliqués, a indiqué l’organisation. La plupart des meurtres ont eu lieu dans le centre du Mali, l’épicentre du conflit depuis 2015, a-t-il ajouté.
Les djihadistes ont également ciblé et tué des centaines de membres des forces de sécurité.
Un pic de violence survient alors que l’armée française a commencé à retirer ses troupes du Mali. Beaucoup craignent que les djihadistes ne puissent maintenant regagner du territoire alors que la France continue de retirer ses soldats au cours des cinq prochains mois.
La France est intervenue pour la première fois en 2013, menant une opération militaire pour chasser les extrémistes islamiques du pouvoir dans les villes du nord du Mali. Mais dans les années qui ont suivi, ces militants ont mené des dizaines d’attaques contre l’armée malienne et les Casques bleus de l’ONU.
Le rapport sur les droits intervient alors que la Mauritanie voisine accuse l’armée malienne d’abus récurrents contre ses civils sur le territoire malien. Le ministère mauritanien des Affaires étrangères a également convoqué l’ambassadeur du Mali. Dimanche, le procureur près le tribunal militaire de Bamako a annoncé l’ouverture d’enquêtes sur les allégations de la Mauritanie.