« L’Education ne doit pas être un luxe, même en temps de crise. Là où l’insécurité n’a pas empêché la tenue d’élections, on doit pouvoir aller à l’école. Les Communautés du Centre du Mali ne cherchent pas des alliés. Elles veulent la Paix ». Voilà, entre autres, préoccupations des membres de la Plateforme Savons la Région de Mopti (P.S.R.M.), évoquées à travers une conférence de presse tenue le dimanche dernier au siège de l’ARCA-Mali sis à Faladiè. La conférence était principalement animée par Mama Samassekou, Coordinateur de la Plateforme, qui avait à ses côtés, Ibrahim Kassé, Secrétaire administratif, Bakaty Témé, entre autres. Ils ont salué la visite récente du Président de la République auprès des populations à Koulogon, et souhaité que les propos tenus soient traduits en acte.
D’entrée de jeu, le conférencier Mama Samassekou a expliqué que cette Plateforme se veut représentative des associations et mouvements de jeunes de la 5ème région administrative du Mali. Il a ensuite précisé que la Plateforme n’analyse pas le problème sous le prisme de l’Ethnie, mais plutôt des aspects de la géographie. Selon lui, il faut s’interroger pour appréhender les problèmes auxquels les populations de la région de Mopti font face ces dernières années.
« En tant qu’humains, nous ne pourrons rester impassibles devant la recrudescence de la violence dans notre région. L’Etat malien sur lequel nous comptions tous pour ramener la paix, doit montrer qu’il est de bonne foi et qu’il a réellement la volonté de mettre un terme à la crise la plus violente et barbare de notre histoire et qui, si l’on ne bouge pas, risque d’entamer la cohésion nationale si essentielle à l’édification d’une nation forte », s’indigne-t-il.
Pour lui, Mopti est un pont qu’il faut préserver à tout prix. Car, assure-t-il, c’est le « cordon ombilical » qui lie le sud au nord du Mali. Il a salué la visite du Président de la République à Koulogon. Pour lui, il s’agit d’un acte politique fort symbolique qui doit constituer le début de la fin véritable de l’impunité et de la violence entre les différentes communautés du centre, de Ténénkou à Koro, en passant par Douentza, Youwarou, Bandiagara, Bankass, Mopti et Djenné. « Il s’agira donc d’aller très vite au désarmement de toutes les milices ou groupes armés ethniques pour stopper la circulation illégale des armes de guerre », ont réclamé les membres de la Plateforme.
Aujourd’hui, ils veulent que les débats soient dépassionnés et que chacun puisse faire quelque chose pour que la paix revienne dans les villages. Pour la Plateforme, l’objectif est que le conflit soit arrêté et que les populations vaquent à leurs occupations.
Le drame que vit la région, dit-il, est en effet humanitaire. Il affecte les échanges commerciaux, l’école, les récoltes et les animaux. Il faut noter que les principales victimes de cette crise sont les personnes âgées, les enfants, les civils innocents et les femmes. C’est pourquoi, la Plateforme a invité les autorités politiques et administratives, la classe politique, les leaders religieux et communautaires, la société civile et la communauté internationale à travers la MIUSMA, à venir en aide pour un retour à la paix, pour soigner et donner à manger aux populations qui vivent dans une véritable prison à ciel ouvert.
D. Keita
Source: Le Rayon