Une semaine après sa dernière émission de Bons et Obligations assimilables du Trésor (BAT et OAT), le Mali était à nouveau sur le marché des titres publics de l’UMOA, le 21 août 2024, pour lever des fonds dont nous ne saurions préciser l’utilité.
Et pour un objectif de de 25 milliards, Bamako n’a réussi à lever que 8,13 milliards FCFA (12,6 millions d’euros), soit un peu plus d’un tiers de son besoin initial. Ainsi, à la différence des autres pays de la confédération de l’Alliance des Etats de Sahel, qui continuent d’exploiter ce créneau à la hauteur de leurs attentes, le Mali peine à concrétiser ses ambitions et justifie de ce fait les interrogations des observateurs sur la solvabilité de Bamako dans la sous-région.
En tout cas, selon plusieurs sources concordantes, la moisson trop infructueuse du Mali sur le marché de l’Uemoa résulte pour une large part par un retard de paiement d’au moins deux sur les services de la dette.
Ainsi, par-delà les problèmes de liquidités au niveau des banques maliennes et les craintes des investisseurs régionaux après l’évaluation des risques inhérents aux prochaines échéances électorales maliennes, les rumeurs de la création d’une nouvelle monnaie véhiculées par de célèbres activistes pourraient expliquer ce manque d’engouement pour l’emprunt obligataire malien. En effet, les investisseurs affichent tout simplement de la prudence et de la réserve sur la capacité du Mali à honorer ses engagements en cas de nouvelle monnaie aux contours flous, alors que le pays croule déjà sous une dette abyssale de plusieurs milliers de milliards de francs CFA.
En plus de ces incertitudes économiques, la situation politique et sécuritaire du Mali ne contribuent pas non plus à le rendre attractif auprès des investisseurs.
Amidou Keita