Le Consortium d’organisation de la Société civile du Mali comprenant le Conseil national de la Société civile (Cnsc), le Forum des organisations de la société civile (Fosc), la Coordination des associations et organisations féminines du Mali (Cafo), le Conseil national de la jeunesse du Mali (Cnj-Mali) et la Plateforme des femmes leaders du Mali (Pfflm) a rendu public, le 22 août 2023 un mémorandum sur la relance de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger.
Pour expliquer le contenu du mémorandum sur la relance de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, le Consortium d’organisation de la Société civile du Mali a animé un point de presse. Lequel a eu lieu après un panel de haut niveau sur les enjeux et défis liés à la mise en œuvre de l’Accord issu du processus d’Alger dont l’objectif était d’harmoniser les positions communes des Osc.
Le Consortium d’organisations de la Société civile du Mali note des contraintes majeures comme la mauvaise foi et le manque d’engagement ferme de certaines parties à l’Accord, la persistance de l’insécurité liée aux attaques des groupes terroristes, narcotrafiquants et bandits, l’insuffisance des ressources financières mobilisées en faveur de la mise en œuvre de l’Accord. S’y ajoutent le problème de coordination des interventions des différents acteurs concernés par la mise en œuvre et le suivi de l’Accord, l’insuffisance d’informations et d’appropriation de l’Accord par les institutions de la République et aussi par les autres régions du pays pensant que l’Accord est fait pour celles du nord.
Le Consortium d’organisations de la Société civile propose la relance du processus de paix sur la base de l’article 65 de l’Accord qui détermine les modalités de sa relecture entre les parties signataires. Cette relecture prendra en compte les dispositions majeures contenues dans la Constitution promulguée le 22 juillet 2023. Il plaide pour un « Accord Inter-malien» dont les représentants des instances seront choisis sur la base de la représentativité et de la légitimité.
Il propose d’impliquer les autorités et légitimités traditionnelles, les femmes, les jeunes. Aussi, note-t-il la nécessité d’accélérer le volet Démobilisation, Désarmement et Réinsertion-Ddr (en prenant en compte les femmes) avec un calendrier et des objectifs assignés pour renforcer le dispositif sécuritaire à travers les bataillons du Mécanisme Opérationnel de Coordination (Moc) de Gao, Kidal, Tombouctou et Ménaka et le déploiement graduel des unités des Forces Armées et de Sécurité sur toute l’étendue du territoire. Il appelle à diligenter la réalisation des projets/programmes structurants dans les régions nord du Mali pour réduire le déséquilibre de développement économique et social et à renforcer et accélérer le transfert des compétences et de ressources aux collectivités territoriales.
Le Consortium des organisations de la Société civile du Mali, précise le Mémo, lance un appel aux autorités de la transition pour faire de cet accord, « un accord inter malien » dont les instances et les organes seront présidés par des Maliens avec les représentants de la Communauté Internationale comme observateurs.
« Les acteurs et parties prenantes de l’Accord sont unanimes sur les principes de base comme l’intégrité, la souveraineté, la forme républicaine de l’Etat, la laïcité, il y a lieu d’activer les leviers socioculturels dont dispose notre pays pour travailler à la cohésion et la réconciliation entre les filles et les fils du pays gage de paix et de stabilité pour le Mali». Pour le Consortium, « les autorités de la transition doivent poser des actes de mise en confiance des parties prenantes pour relancer le processus de mise en œuvre afin de donner la place au dialogue, base de la paix, de la stabilité et de la réconciliation nationale ».
Ousmane Tangara
Le Challenger