« La communauté internationale a montré son unité face à l’Ukraine » a dit mercredi 2 février Emmanuel Macron. Un peu plus tôt, l’ONU avait adopté à une écrasante majorité une résolution exigeant que la Russie arrête les combats. Malgré tout, dans ce concert de soutiens, on entend quelques notes discordantes de la part de gouvernements qui soutiennent Vladimir Poutine.
La liste n’est pas excessivement longue, mais le régime russe n’est pas complètement isolé, il a encore des alliés. Au premier rang, son voisin biélorusse, évidemment, qui lui sert de base arrière. Avec cette guerre l’autocrate Loukachenko a signé des deux mains sa soumission officielle au Kremlin.
La Syrie fait aussi partie des fidèles : ce sont les bombardements russes qui ont permis à Bachar el Assad de garder l’avantage militaire et de rester au pouvoir. Vue de Damas, la guerre est légitime. C’est même « un rétablissement de l’équilibre de l’ordre international » selon le dictateur syrien. Dans le même sac ajoutez la Birmanie, l’Iran – très remonté contre l’Otan – et le Venezuela où le chaviste Nicolas Maduro multiplie les déclarations pro-Poutine.
« J’ai senti » chez le président « de la sérénité, de la sagesse et de la force morale » disait-il mardi après l’avoir eu au téléphone. Caracas avait déjà soutenu Moscou lors de l’invasion de la Géorgie en 2008 ; mercredi 2 mars l’actuel chef de l’État a qualifié de « crime » et de « folie » les sanctions occidentales contre la Russie. Il y a aussi des pays plus ambigus comme le Brésil, où le président Jair Bolsonaro ne cache pas son admiration pour Vladimir Poutine, tandis que ses ambassadeurs sont sur une ligne radicalement opposée. À ce stade ce n’est plus de l’ambiguïté, c’est carrément de la cacophonie !
La Chine est un cas d’école : elle approuve l’offensive russe mais du bout des lèvres. Pékin dit « comprendre » Moscou mais en même temps entretient avec l’Ukraine des relations commerciales très importantes, le pays fait partie des nouvelles routes de la soie, projet économique majeur pour Xi Jinping qui nécessite beaucoup d’infrastructures et que la guerre pourrait remettre en cause.
La Chine veut donc continuer à cultiver le lien étroit avec Moscou. Mais toujours pour des raisons commerciales, elle ne veut pas non plus se laisser entraîner dans un conflit qui pourrait par rebond affecter ses relations déjà compliquées avec les États-Unis et les Européens.
Source: France info