Depuis les premières heures de la matinée, le Monument de l’Indépendance, lieu du rassemblement, était déjà encerclé par des forces de l’ordre en surnombre. Policiers, gendarmes, éléments de la garde nationale, sapeurs-pompiers, et même des militaires en armes, étaient massivement présents, occupant tous les axes menant au centre-ville. Le dispositif s’étendait bien au-delà. Depuis l’entrée du deuxième pont de Bamako jusqu’aux abords de l’ENSUP, les forces de sécurité étaient visibles à chaque carrefour. Des patrouilles militaires circulaient également à travers la ville, témoignant d’un état d’alerte maximum.
À l’heure prévue du rassemblement, 14 heures, aucune manifestation n’a eu lieu.
Comme annoncé par les organisateurs, l’événement a été effectivement reporté à une date ultérieure. Toutefois, nombreux sont ceux qui, dans la population, doutaient de la véracité de cette annonce, soupçonnant une stratégie de diversion. Par précaution, beaucoup avaient préféré éviter le centre-ville, redoutant des débordements ou une répression.
Cette journée marque un épisode de plus dans le bras de fer entre les partis politiques d’opposition et le pouvoir en place.
Si le meeting n’a pas eu lieu, la démonstration de force sécuritaire reste, elle, bien réelle et un signal fort adressé par les autorités à ceux qui entendent contester leur légitimité dans la rue.
Drissa Togola
Source: Le Challenger