OPINION. Les manifestations dans la rue en faveur des putschistes au Niger, et avant au Mali ou au Burkina, sont le signe d’une fatigue généralisée d’expériences démocratiques heurtées qui n’ont pas réussi, écrit l’historien Nicolas Bancel
Au cours des années 1990-2010, l’Afrique de l’Ouest francophone avait connu une poussée démocratique dynamisée par l’appétence de la société civile, avec les cas, notamment, du Mali, du Burkina Faso ou du Niger. Certes, les soubresauts avaient été nombreux. Le Niger, par exemple, avait vu en 1993 se dérouler des élections présidentielles considérées comme régulières, avant que le régime de Mamadou Tanja ne s’accroche au pouvoir en truquant les élections de 1995. Le coup d’Etat de 1999, mené par une partie de l’armée, restaure provisoirement la démocratie. Mais en 2010, un nouveau coup d’Etat militaire met fin au pouvoir et restaure à nouveau la démocratie en organisant des élections régulières en 2011, mettant au pouvoir Mahamadou Issoufou, réélu en 2016 alors que l’opposition boycotte l’élection. C’est donc en 2020 que Mohamed Bazoum est élu président du Niger. Il est renversé trois ans plus tard par un nouveau coup d’Etat militaire. Ce putsch fait suite, comme on sait, à celui au Mali (2021), puis au Burkina Faso (2022).
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