Celui que nombre de Maliens ne prenaient pas très au sérieux pour occuper ce si stratégique, juteux et prestigieux poste, a déjoué, quasiment, tous les pronostics et s’est hissé au perchoir. Jusqu’au bout, il aura résisté. Contre vents et marrées, pourrait-on dire.
Il faut dire que, quand on s’en tient à ces dernières législatives, à l’ambiance et aux ambitions dans son parti, ce n’était pas évident. Nous n’allons pas, ici, revenir sur tout ce qui s’est passé pour que l’ancien leader estudiantin Moussa Timbiné soit «perché» à ce poste, mais il est essentiel, à notre avis, de revenir, brièvement, sur certains faits récents dans le cadre des deux tours.
Malgré son statut de premier vice-président de l’Assemblée nationale, il faut dire que l’élection de Timbiné à cette position n’était tellement pas évidente qu’il avait eu, d’abord, de la peine à se faire réélire dans sa commune et que l’opposition était très grande. Une opposition qui ne se manifestait pas, contrairement à ce que l’on pouvait penser, qu’au sein d’une certaine opinion mais aussi de sa propre formation politique.
Il faut rappeler, ici, que la coalition portée par Moussa Timbiné est arrivée deuxième au second tour des législatives et faisait face à la coalition URD (Union pour la République et la démocratie) et que tout portait à croire que les pronostics étaient véritablement en défaveur de la liste RPM jusqu’à ce que la Cour constitutionnelle s’y mette dans le cadre de la proclamation définitive des résultats.
Avant elle, le ministère de l’Administration, dans le cadre des résultats provisoires, avait déjà éliminé le futur président de l’Assemblée nationale du Mali et personne ne pariait plus un sou sur lui. Les jeux étaient loin d’être faits.
Comme d’habitude, Moussa Timbiné a résisté, comme il l’a souvent fait depuis qu’il a commencé à avoir des responsabilités au sein des organisations estudiantines. Son passage à l’AEEM, il faut le rappeler, a été suffisamment commenté dans les médias, surtout ces temps-ci. On met, essentiellement, en avant, la violence sous son mandat au sein de ce mouvement estudiantin.
Une violence qui lui colle toujours à la peau et, lui-même, il faut l’avouer, ne fait rien pour s’en débarrasser. Il en use et abuse d’ailleurs, même en tant que député, pour dissuader les auteurs de certaines pratiques sur la scène politique nationale.
Le dernier cas en date est celui du jour de la désignation, par le Rassemblement pour le Mali (RPM), de Mamadou Diarrassouba, comme candidat au perchoir. Il aurait claqué la porte ce jour en proférant des injures pour marquer sa désapprobation de ce choix.
Il aura, une nouvelle fois, eu raison d’avoir résisté, d’avoir osé et d’avoir lutté. Le résultat est connu : il est le nouveau président de l’Assemblée nationale du Mali. La quintessence de la devise de l’AEEM (Oser lutter c’est oser vaincre), il l’aura comprise mieux que quiconque !
Mohamed Ag Aliou
Source : Nouvelle Libération