Dans une interview postée sur les réseaux sociaux, Mohamed El Maouloud Ramadane, porte-parole du Cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement (CSP-PSD) se prononce sur le départ de la MINUSMA. Il a affirmé que le cadre n’avait pas été concerté par rapport à la demande du retrait de de la mission onusienne de notre pays.
Au cours de cet entretien, Mohamed El Maouloud Ramadane a dévoilé qu’il y’avait une rupture entre le Cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement et le gouvernement depuis plus de six mois. Le point de discorde : la mise en œuvre de l’accord en lien avec l’élaboration de la nouvelle constitution qui a été soumis au référendum le 18 juin dernier.
Il a indiqué que jusque-là, il n’y avait pas de contact entre les parties signataires ni une minimum réunion pour discuter de quoi que ce soit pour se concerter.
« Ainsi l’Etat ne nous a pas concertés par rapport à la demande de retrait de la MINUSMA », a affirmé le porte-parole du CSP-PSD. Il aurait souhaité que le gouvernement travaille davantage à l’alternative de la MINUSMA avant de demander son retrait.
«On ne peut se lever un beau matin et demander le retrait d’une mission multidimentionnelle», a critiqué le porte-parole du groupement des groupes armés.
Tout en rappelant qu’en raison de l’absence persistante de volonté politique des autorités de transition à appliquer l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali issu du processus d’ Alger signé depuis 2015, les mouvements signataires de l’Accord avaient informé l’opinion de la suspension de leur participation au sein des mécanismes de suivi et de mise en œuvre de l’APR jusqu’à la tenue d’une réunion avec la Médiation Internationale en terrain neutre, afin de statuer sur l’avenir dudit Accord. Et cela depuis décembre 2022, à travers un communiqué, a-t-il rappelé.
Face à ce blocage qui vient d’être compliqué davantage avec le retrait annoncé de la MINUSMA, El Maouloud Ramadane a soutenu qu’il faudrait craindre le pire, car la situation à laquelle le Mali est confronté ne lui permet pas de vivre dans l’impasse du blocage du processus de paix.
Même si la médiation avait joué un rôle pour ramener les uns et les autres à la table de dialogue qui est d’ailleurs resté sans résultat, selon lui, l’Accord est plus que jamais menacé sur tous les plans.
Le porte-parole a affirmé que la confiance entre le gouvernement et le CSP-PSD était quasi inexistante et que si rien n’était fait, on n’en parlerait plus dans un bref délai.
PAR AMINA SISSOKO
Source : Info Matin