Le Premier ministre, Moctar Ouane, a rencontré la classe politique dans son ensemble, le mercredi 10 février pour la première fois. L’ordre du jour portait sur les réformes politiques et institutionnelles dans une approche inclusive et ouverte susceptible de lancer les dés vers une réussite objective de la transition.
Pour la toute première fois depuis de la mise en place des organes de la transition, le PM a rencontré l’ensemble de la classe politique malienne dans son ensemble pour planter le décor d’un environ favorable aux réformes politiques et institutionnelles. Une démarche rassurante selon certains observateurs pour qui, la réussite de cette transition y va de la santé de la démocratie et de l’avenir du pays. Les défis pour la transition sont énormes et les attentes « légitimes du peuple » à combler sont grands. Le PM rassure et donne une lueur d’espoir d’une sortie imminente de « ce gouffre ». « Notre ambition est d’accélérer la cadence pour nous hisser à la hauteur des espérances de notre peuple au niveau sécuritaire, sanitaire, politique, économique et social. » a-t-il affirmé. Pour maintenir le cap et amorcer un vrai dialogue, le PM, entend continuer un cadre d’échange avec la classe politique afin que celle-ci puisse jouer pleinement son rôle dans le processus de démocratisation du pays surtout en cette période crucial de son histoire. « Dans cette quête de mieux-être, personne ne sera laissé sur le quai, car, tous, nous avons une contribution à apporter à la réussite de la Transition. Une transition réussie signifie un climat politique apaisé, un environnement social serein, une économie qui se développe et un pays qui gagne… La classe politique a un rôle de premier plan dans la promotion de notre jeune démocratie et une place centrale dans les réformes politiques et institutionnelles que nous attendons tous avec impatience » a martelé Moctar Ouane. Pour lui, ces réformes politiques et institutionnelles ne sont pas le fait d’un effet de mode, mais une nécessité en raison de l’obsolescence que nous observons dans nos pratiques de tous les jours, dans le service que nous rendons aux usagers ainsi que dans l’inadéquation entre nos actes et les espérances de nos concitoyens.
Au regard de l’évolution des réalités sociopolitiques, des mutations et des menaces d’insécurités qui pèsent sur le pays, les textes législatifs et règlementaires ont montré leurs limites. Le PM compte mettre au point avec la classe politique des mécanismes aptes à répondre aux urgences mais surtout à préparer l’avenir.
Des engagements ont été pris lors de cette rencontre avec la classe politique. « Je compte m’entretenir de manière plus détaillée avec vous sur toutes ces questions qui interpellent tous les acteurs, au-delà des régions, des religions, des ethnies, des obédiences politiques ou autres. », ajoute-t-il. Il a invité la classe politique à mettre de côté toutes les autres formes de divergences et faire le sacrifice de soi pour le bonheur du pays. « Rien de grand et de durable ne peut se réaliser sans esprit de sacrifice.», a indiqué le Premier ministre.
Selon un observateur averti, le discours du PM est très constructif et rassurant. Pour ce dernier, il est important de considérer les chefs de village dans ces réformes car, jusqu’à présent ces derniers sont plus écoutés et plus respectés que les maires dans la plupart de nos communes rurales. Le premier problème de la gestion de notre pays réside dans le fait que toutes nos réformes s’appuient plus sur les réalités de Bamako qui sont différentes de celles des villages. Après vingt ans de démocratie, il existe encore des villages qui n’ont pas d’école.
Pour déclencher la machine de la transition après la mise en place des organes, le PM sera devant le Conseil national de la transition (CNT), le 19 février 2021 prochain, ou il doit présenter le Plan d’action du Gouvernement de la Transition (PAGT), conformément aux dispositions pertinentes de la Charte de la Transition devant les membres du CNT.
Boncane Maiga
Source: Le Point