Ce qui se passe entre les murs de cette institution a les caractéristiques d’une crise interne. Crise de confiance ou de méfiance ? L’article d’un confrère du média lecactusmalien a retenu notre attention avec son titre « Minusma : grave discrimination du personnel national et riposte vigoureuse des maliens ». L’article souligne les « abus d’autorité, ponctions injustifiées opérées sur leurs frais de mission et autres avantages, racisme, insultes, discrimination, refus délibéré d’octroyer des congés réglementaires, gestion arbitraire du personnel ». Un tableau de ce qui pourrait faire écrouler le château de cartes de l’image que renvoie l’organisation onusienne. Mais l’article ne s’arrête pas là. Il note le fait qui aurait fait déborder le vase à l’interne: la « décision du Directeur d’Appui à la Mission interdisant à tout personnel malien des Nations Unies d’embarquer à bord des aéronefs de la Minusma. »
En se livrant au jeu de questions/réponses de la rédaction sur cette situation, le Porte-parole de la Mission en insistant sur les mécanismes de gestion des organisations onusiennes à travers le monde pour le cas du Mali, a précisé que le « professionnalisme, l’intégrité et le respect de la diversité sont des valeurs de l’Organisation » qui « s’appliquent à tout son personnel peu importe son statut contractuel, qu’il soit employé international ou national ». En ce qui concerne la question relative à la crise interne, après des réunions entre la Direction de la Mission et les représentants du personnel, la réponse est sans détour : « l’incompréhension a été complètement levée et nous travaillons à améliorer encore davantage sur le mécanisme existant », rassure le porte-parole.
Cependant des sources au sein de la l’Organisation onusienne, requérant l’anonymat, affirment que des nationaux au sein de la Minusma ont été « privés d’utiliser les vols pour les congés » via une « décision unilatérale du Directeur d’Appui à la Mission ». Le pays étant dans une situation de crise sécuritaire, des nationaux au sein de la Minusma n’ont pas digéré cette décision qui les oblige de fait, d’emprunter la voie terrestre, nonobstant les dangers sécuritaires.
Le personnel a interpellé le Chef de la Mission qui, à l’heure des événements était à moins de trois mois de présence au Mali, estimant qu’il n’avait certainement pas encore fait le tour des dossiers, malgré l’entrée en vigueur de cette mesure considérée par le personnel national comme étant « discriminatoire. » La conclusion de la rencontre du « 16 août » se résume en l’annulation de cette mesure du Directeur d’Appui à Mission et à la promesse comme quoi, aucun personnel national n’empruntera la voie terrestre pour aller en congés tant que les vols de la Minusma existeront. Une réponse qui a contribué à apaiser les tensions.
Mais avant cette rencontre, lors de l’Assemblée générale du personnel national, « le 11 août » dernier, le départ sans condition du Directeur d’Appui à Mission dont nous tairons le nom a été demandé. La pression reste active jusqu’à cette date. Mais une nouvelle rencontre pour essayer de décrisper cette situation plus ou moins tendue serait envisagée dans les jours à venir. Des Maliens au sein de cette structure estiment qu’ils devraient être consultés par le Directeur d’Appui à la Mission afin d’examiner une situation qui leur concerne avant la mise en application de toute disposition.
Source : Journal du Mali