PREMIER LEAGUE – Mardi, les Reds ont officialisé le recrutement de Darwin Núñez pour près de 100 millions d’euros (75+25 de bonus). Une somme record pour un club habitué ces dernières années à miser gros sur un nom par été. Mais, dans le même temps, Sadio Mané n’a pas été retenu tandis que Mo Salah attend encore sa prolongation XXL. Preuve que les Reds sont à part ?
Oui, c’est beaucoup. Mais c’est normal. Beaucoup parce que payer près de 100 millions d’euros (les 25 millions de bonus semblent facilement atteignables) pour Darwin Núñez, venu de Liga Sagres et aux références internationales encore limitées, c’est excessif. Mais c’est logique. En 2022, c’est le prix à payer pour devancer la concurrence (Manchester United, Atlético de Madrid) autour d’un jeune avant-centre qui a brillé en C1 et a dépassé les 30 buts toutes compétitions confondues cette saison.
Alors que Manchester City a réalisé un énorme coup en attirant Erling Haaland, Liverpool a répondu du tac-au-tac avec Núñez. Les deux ne se valent pas, certes. Mais l’Uruguayen colle finalement aux habitudes des Reds : jeune, avec une marge de progression certaine, au profil tactique validé par Jürgen Klopp, entre point d’appui offensif et premier harceleur.
Les scouts des Reds suivaient d’ailleurs les prestations du gamin depuis ses premières fulgurances à Peñarol en U19. Preuve qu’à Liverpool, on continue de rester fidèle à une ligne de conduite qui a fait ses preuves. Et fait sans doute des Reds le club le plus impressionnant sur le marché sur la décennie passée.
Des cris d’orfraie après un méga transfert de Liverpool, il y en a eu quelques-uns. Avant Nunez, il y eut van Dijk. Le profil était différent, les certitudes des Reds similaires. Il y eut aussi Alisson (62,5M), Naby Keïta (60M), Luis Diaz (47M) ou Fabinho (45M). Des choix coûteux au départ mais finalement jamais douteux. Si les hommes changent, la confiance dans la méthodologie des dernières années reste totale.
SACRO-SAINT ÉQUILIBRE SALARIAL
Parce que Liverpool bénéficie de la lucrative Premier League, parce qu’il reste un des clubs les plus riches au monde (4,1 milliards de dollars selon Forbes en 2022), parce que le projet sportif est clair et se projette déjà en 2026 avec Klopp, les millions sont plus simples à aligner car plus simples à oublier. Alors, quitte à surpayer un peu Darwin Núñez pour s’offrir de la tranquillité, autant y aller. Car plus que les 100 millions en indemnités de transfert, ce qui a rassuré Liverpool, c’est sans doute ce salaire annuel de 7,3 millions d’euros, encore éloigné des patrons du vestiaire.
Là où le PSG a offert le plus gros salaire de l’histoire à Kylian Mbappé, là où City offre plus de 24 millions annuels à Kevin de Bruyne, Liverpool reste une “exception”. Les guillemets sont de rigueur : les Reds versent des salaires dans les standards des plus grands clubs européens. La spécificité de Liverpool tient au fait qu’aucune tête ne dépasse vraiment.
L’homme le mieux payé du vestiaire Jürgen Klopp ? Virgil van Dijk à 13 millions d’euros annuels, suivis de Mohamed Salah et Thiago Alcantara (12M). A City, aucun ne figurerait dans le Top 5 salarial. A Manchester United non plus. A Paris non plus. Au Real non plus. Voilà la force de Liverpool. Mais qui peut s’apparenter à une faiblesse à l’heure de récompenser des joueurs qui méritent mieux.
Mohamed Salah et Virgil van Dijk lors de la rencontre Porto – Liverpool en Ligue des champions
Crédit: Getty Images
LE CAS SALAH DIRA BEAUCOUP DE LA SUITE
C’est le cas de Sadio Mané, qui a sans doute été poussé dans sa volonté de départ par un statut négligé chez les Reds. Sportivement, médiatiquement mais aussi politiquement. Il est le 12e homme, seulement, le mieux payé du vestiaire. A 30 ans, après avoir tant prouvé, il aurait mérité d’être aligné sur les chiffres de ses compères. Mais, à Liverpool, on rechigne à prolonger à grand frais, surtout pour des trentenaires. Alors, c’est probablement au Bayern Munich que le Sénégalais gagnera ce que Liverpool n’a pas su lui offrir. La méthode Liverpool est ainsi faite. Cruelle mais implacable.
Si le cas Mané semble déjà résolu, et son départ déjà anticipé (son successeur est déjà présent, en la personne de Luis Diaz), ce n’est pas encore le cas pour Mohamed Salah. L’Egyptien ressemble à celui qui peut tout changer : tout révolutionner ou tout faire imploser. A 30 ans, son contrat se termine en 2023. Cela fait désormais des mois que les deux parties discutent, sans trouver d’accord. S’il a promis de rester à Liverpool la saison prochaine, l’éventualité de le voir partir libre en 2023 est possible tout en paraissant surréaliste pour celui qui incarne les Reds de Klopp.
Logiquement, l’Egyptien réclame de devenir l’un des joueurs les mieux payés de Premier League. Plus important, il veut rester à Liverpool. Mais rien n’est simple dans l’équation, car elle bouleverserait l’équilibre que le club de la Mersey s’est évertué à construire depuis des années. Est-il confiant pour l’issue de ce dossier ? “Je ne sais pas, expliquait-il à Four Four Two en avril dernier. Il me reste un an de contrat. Je crois que les supporters savent ce que je veux mais le contrat ne porte pas que sur l’argent. Mais je ne sais pas, je ne peux pas vous dire exactement ce qu’il en est“. Une manière de mettre la pression sur sa direction. Qui n’a qu’une certitude : son choix pour Salah définira tout le reste pour les années à venir.
Source: eurosport