Pour réussir le pari de la mobilisation nationale derrière les joueurs et leur encadrement et lancer un message fort de sensibilisation pour la préservation des infrastructures sportives, le ministre de la jeunesse et des Sports, chargé de l’Instruction civique et de la Construction citoyenne, Mossa Ag Attaher était face à la presse ce mardi 22 mars 2022.
Cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la « journée d’échanges » initiée par le ministre Attaher en partenariat avec la Maison de la Presse afin de renforcer la confiance entre autorités sportives et les professionnels de médias et aussi donner davantage de visibilité aux actions du département des sports. Il s’agissait pour le patron des sports du Mali de discuter sans tabou avec les journalistes sur toutes les questions relatives à la gestion de l’équipe nationale. Cette journée qui s’est voulue sous forme de conférence de presse a enregistré la présence du président de la maison de la presse, Bandiougou Danté. On notait aussi la présence de certains responsables des faitières de presse, notamment le président de l’Ajsm (Association des journalistes sportifs du Mali), Oumar Baba Traoré, fraichement réélu à Bougouni, et le président de l’Unajom (Union nationale des journalistes du Mali), Fakara FaïenKé. En effet, « les Aigles du Mali » sont à la porte d’une qualification historique à la phase finale de la coupe du monde FIFA 2022. Une première dans l’histoire du football malien.

De prime à bord, le président de l’Ajsm s’est fait le devoir de rendre un vibrant hommage au département des sports qui sans tambour, ni trompette fait des efforts pharaoniques pour redorer le blason du sport malien en général, mais et surtout le football en particulier. Selon lui, le développement rime avec la positivité. C’est pourquoi, il a regretté le fait qu’au Mali les gens apprécient le plus négativement les efforts louables des gouvernants. Pour changer cette mentalité, Oumar Baba Traoré a souhaité la pérennisation de cette initiative (journée d’échange avec la presse).
A l’entame de ses propos liminaires, le ministre Mossa Ag Attaher a laissé croire que depuis le retour de la CAN 2021 au Cameroun, le département de la jeunesse et des sports a tout laissé pour se consacrer au aux préparatifs du Mondial Quatar 2022. Selon lui, pour matérialiser l’objectif national, des efforts ont été consentis par l’Etat malien à travers le département des Sports pour créer les conditions optimales afin de permettre à notre sélection de s’imposer dans la double confrontation qui l’oppose à l’équipe tunisienne. Pour ce faire, il a indiqué que des dispositions organisationnelles ont été prises à travers une commission mixte (département et fédération) pour prendre en charge toutes les mesures en conformité avec les exigences organisationnelles de la FIFA. A ce titre, il a fait savoir que la campagne de sensibilisions et de mobilisation en cours est l’œuvre de cette commission dont le président lui rend compte régulièrement de l’évolution de l’organisation de ce match décisif.

Réhabilitation, homologation du stade du 26 mars

Sur ce point non moins crucial, le ministre Attaher a soutenu que pour permettre aux Aigles du Mali de recevoir le match de barrage à domicile (leurs matches étaient délocalisés), le stade du 26 Mars a été entièrement rénové à plus de 7 milliards de CFA et répond aujourd’hui aux normes internationales CAF-FIFA avec des installations techniques de dernière génération. Il s’agit des vestiaires, pelouse, tableaux lumineux, banc de touches dernière génération, salle de presse, salle médicale, salon d’honneur avec ascenseur, les mesures sécuritaires en vidéo surveillance, les gradins couverts de sièges (55.000 places assises) et d’autres équipements techniques indispensables à la pratique moderne du sport. Il a également signalé que le Centre d’Entrainement pour Sportifs d’Elite Ousmane Traoré dit Ousmane Bleni de Kabala (CESEK) est fin prêt pour recevoir les joueurs, qui ont d’ailleurs commencé à arriver à Bamako depuis le lundi 21 mars 2022 pour le regroupement de l’équipe nationale. A ce niveau, il a rassuré en disant : « Ils sont bien logés à Kabala dans toutes les commodités requises ».

Régularisation des primes

Abordant cette épineuse question, le patron du département de la jeunesse et des sports a confessé qu’ avant leur départ sur l’Arabie Saoudite pour la deuxième phase de préparation à la CAN Cameroun21, les joueurs et les membres de l’encadrement ont reçu le montant intégral des primes de victoires et primes de qualifications soient 10.000.000 de Francs CFA par joueur et le double pour l’entraineur national, conformément à l’arrêté interministériel N°2015/1423/MS-MEF-SG du 22 mai 2015 fixant les taux de primes et indemnités allouées aux sportifs d’élite et de haut niveau et aux membres de l’encadrement technique. Il en est de même pour toutes les autres primes de la CAN 2021 au Cameroun jusqu’en huitième de finale. « Il n’y a aucun arriéré de primes impayées », a-t-il martelé. En outre, il a souligné que les membres de l’encadrement technique ,les entraineurs ont reçu des rappels conséquents sur leur salaire(en retard) en deux tranches que le ministère des finances a bien voulu mettre à notre disposition malgré les difficultés financières actuelles du pays. « Nous avons hérité d’une situation difficile qui s’élevait à 1milliard 200 millions de FCFA comme d’arriérés de salaires des encadreurs. Mais, en 6 mois, nous avons pu payer 800 millions de FCFA », a précisé le ministre. A en croire Mossa Ag Attaher, d’autres actions sont en cours pour un règlement total. En guise d’argument, il a déclaré : « J’ai instruit à mes services techniques le traitement diligent pour le règlement total des primes de victoires à l’extérieur et à l’intérieur pour cette phase de barrages afin qu’on puisse créer rapidement cette motivation supplémentaire chez nos jeunes vaillants Aigles du Mali pour la victoire à Bamako et à Rades en Tunisie ». Toujours selon le ministre, conformément à ses engagements vis-à-vis des Aigles, le département a pleinement joué tout son rôle et sa responsabilité en accompagnant la Femafoot pour qu’ensemble nous puissions nous qualifier pour la première fois de l’histoire du Football malien à la Coupe du Monde FIFA. A cet égard, il a affirmé que la frustration d’un stade du 26 Mars non homologué est derrière nous maintenant et d’autres actions salutaires de son département sont en cours pour mieux assurer cette mission qui lui a été confiée par les plus hautes de la Transition, en première ligne le Colonel Assimi Goïta, Président de la Transition, Chef de l’Etat ; du Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, Chef du gouvernement et l’ensemble du gouvernement tous sont engagés pour cet ultime objectif, qui est de se qualifier à la plus grande fête du football mondial, où les grandes nations se rencontrent et s’affirment.

L’appel du ministre à la responsabilité

Cependant, pour la préservation des infrastructures sportives, il a invité les supporteurs des aigles au respect du sens de la responsabilité pendant et après les matches à Bamako et à Tunis. En termes claires, il s’agit de faire en sorte que les stades restent intactes, notamment les chaises, les toilettes, la pelouse. « Préservons le 26 mars pour que nous ne soyons pas la risée des autres », a-t-il demandé. Ensuite, il a invité le public de réserver un accueil chaleureux aux Aigles de Cartage à Ba mako. Se prêtant aux questions d’éclaircissement des journalistes, le ministre Mossa Ag Attaher a rassuré toutes les dispositions sont prises avec son collègue de la sécurité et de la protection civile pour sécuriser le stade du 26 mars et les Aigles une fois en Tunisie. Répondant à une question relative à la gestion des salaires de l’entraineur national des Aigles, le ministre de la jeunesse et des sports s’est démarqué en ces termes : « le recrutement et le licenciement de l’entraineur ne relèvent pas du ministre des sports ». Au nom du Président de la Transition, il a remis un bon de 1000 billets au vice-président de l’union des supporters des aigles du Mali, Cheichnè Demba pour permettre à plus d’amoureux du rond de soutenir les poulains du Coach Magassouba.
Jean Goïta

Source: La lettre du Peuple