Il y a cinq ans, la signature de l’APR marquait une étape importante pour le retour de la paix au Mali. Tout n’a pas été réglé par cet accord. Récemment, plusieurs événements importants sont venus donner une nouvelle chance à l’accord de 2015 et au processus DDR : la mort du terroriste Droukdel, l’émir d’AQMI, les combats meurtriers entre le JNIM et l’EIGS, mais aussi le déploiement des bataillons de l’armée reconstituée.
Des amis revenant de Ménaka me disait il y a quelques jours que la situation est en train de changer là-bas. Certains GAT, épuisés par les combats entre JNIM et EIGS, poursuivis par les bombes de Barkhane, découragés par la mort de certains de leurs chefs ne demandent plus qu’une chose : déposer les armes et regagner leur village. Certains le font déjà. On a vu dans certains campements revenir des jeunes hommes qui avaient suivi il y a quelques mois des chefs parfois sanguinaires, qui les ont abandonnés lors des premiers combats. Beaucoup de combattants ont été recrutés de force. Beaucoup ont l’intention de quitter les GAT. Pourquoi mourir en effet, alors que cette guerre n’est pas la leur ?
La réhabilitation des combattants de base peu impliqués dans les attaques du JNIM ou de l’EIGS est sans doute possible. Tous n’ont pas encore du sang de Maliens, de Nigériens ou de Burkinabès sur les mains. C’est aussi de cette manière que se construit la paix. Dans quelques semaines, il sera sans doute possible d’intégrer ces GAT repentis dans les GAS : c’est le principe du DDR. En revanche, ceux qui n’auront pas déposé les armes et rejoint les GAS devront être définitivement considérés comme des terroristes.
Cinq ans après les accords d’Alger, il faut que le Mali profite de la situation nouvelle pour marcher vers la Paix et le désarmement des GAT.
Ibrahim Keïta
Page FB : Association des Victimes du Terrorisme au Mali