Les enlèvements constituent une source de revenus pour les groupes jihadistes.
Enlevé depuis le 13 décembre 2019, le sous-préfet de Farako – une localité de la région de Ségou, au sud-ouest du pays – Ali Cissé, a été libéré, mardi 30 mai.
Pour le moment, aucun détail n’a filtré sur les conditions de la libération de l’administrateur civil, Ali Cissé dont le rapt est l’œuvre de quatre personnes venues à bord de motos. Depuis trois ans, des contacts sont établis avec les ravisseurs pour lui permettre de retrouver les siens.
La dernière apparition de cet administrateur remonte dans une vidéo du GSIM publiée le 5 juillet 2021, dans laquelle il était aux côtés d’un autre administrateur, en l’occurrence Drissa Sanogo, le préfet de Gourma Rharous (Tombouctou) toujours entre les mains de ses ravisseurs. Les deux fonctionnaires demandaient dans cet enregistrement aux autorités maliennes de tout mettre en œuvre en vue de leur libération.
Le préfet de Gourma-Rharous, Drissa Sanogo avait été enlevé le 2 mai 2020 entre Tombouctou et la ville de Rharous où il allait pour regagner son poste juste après les élections législatives de 2020.
La libération du sous-préfet de Farako intervient au lendemain de la publication d’une vidéo de Abdou Agouzer Maïga, l’ancien député du parti de l’actuel Premier ministre malien, non moins opérateur économique.
Il avait été kidnappé, le 23 avril 2023 par le Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM) à Koutiala au sud du pays. Se disant affaibli et rongé par plusieurs maladies dont l’hypertension, le diabète et le glaucome, Abdou Agouzer Maïga a appelé dans la vidéo le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta et le Premier ministre Choguel Kokalla Maiga, à tout mettre en œuvre pour obtenir sa libération. C’était sa première preuve de vie depuis son enlèvement.
Dans une autre vidéo publiée par le GSIM, le lundi 29 mai dernier, l’on voyait apparaître un agent des Eaux et forêts dénommé Abdoulaye Kanté du cantonnement de Kita, capturés au cours d’une attaque contre le poste des Eaux et Forêts à Sanankoro entre Kita et Kayes, dans l’ouest du pays, le 31 mars dernier. Il lance un appel à ses amis de travail, à sa hiérarchie, aux plus hautes autorités de la transition pour l’aider à sortir du joug des insurgés.
Le GSIM a diffusé une autre vidéo datée du dimanche 28 mai 2023, dans laquelle l’on montrait un autre otage du nom de caporal Oumar Diakité du 34ème bataillon du génie militaire. Ce dernier a été enlevé entre Kwala et Mourdiah, dans la région de Koulikoro, le 18 mars 2023 au cours d’une attaque terroriste. Il a également demandé à la hiérarchie militaire, ses parents ainsi qu’au président de la transition et son gouvernement de faire tout pour sa libération.
Le dernier otage montré par le GSIM est le sud-africain Gerco Van Deventer. Lequel est apparu dans une vidéo datant du 26 mai dernier. Il est détenu par ce groupe terroriste depuis son transfert vers le Mali à partir de la Libye où il a été pris en otage en 2017 avec 2 ressortissants turcs vite libérés. Il a demandé à son gouvernement de tout faire pour sa libération.
Depuis 2012 avec le déclenchement de la crise sécuritaire, les enlèvements d’étrangers, principalement des occidentaux, mais aussi de Maliens sont devenus plus fréquents. Très généralement, ces actes sont revendiqués par le GSIM et ses composantes qui demandent des rançons pouvant aller à des milliards de FCFA. Selon plusieurs observateurs, cet argent tiré des enlèvements sert à financer la guerre que ces groupes jihadistes mènent contre les gouvernements.
/APA