Suite à la décision du Conseil de défense d’instaurer des mesures préventives contre le Coronavirus, le Premier ministre, Boubou Cissé a rencontré, le 19 mars 2020, les représentants des différentes confessions religieuses et les organisations de la société civile du pays. L’objectif de cette rencontre était d’examiner les mesures pouvant permettre de célébrer le culte sans pour autant enfreindre aux mesures édictées par le conseil de défense.
Au terme des échanges, les interlocuteurs du chef du gouvernement se disent tous sensibles à la situation. Néanmoins, ils demandent un temps de réflexion ou de consultation interne pour prendre des décisions utiles. En terme clair, les religieux consultés par le PM n’ont pas de décision dans l’immédiat.
Pour ce faire, les leaders des confessions religieuses de notre pays ont promis de travailler rapidement à la prise d’une décision concernant la gestion des lieux de culte en compatibilité avec les mesures du dernier conseil de défense nationale sur le sujet.
Le secrétaire général du Haut Conseil Islamique du Mali (HCIM), Mamadou Diamoutani, a indiqué qu’une commission va être mise en place avec les Oulémas, les experts du ministère de la Santé pour arriver à des conclusions qui engagent tout le monde. Toutefois, il s’est réjoui de constater que notre pays, par la grâce d’Allah, soit encore préservé de cette pandémie.
« Nous prions Dieu pour cela, nous le remercions », a-t-il clamé.
« Pour ce qui concerne l’Église catholique, nous allons prendre, sans tarder les jours à venir. Puis qu’il y’a urgence, on ne va pas tarder de prendre des mesures de prévention dans les Églises », a indiqué l’Abbé Alexandre DENOU.
« Le principe est là, de laisser les lieux de cultes ouverts jusqu’à preuve du contraire. Mais de les ouvrir intelligemment. Que, ceux qui peuvent respecter la consigne de 50 fidèles à la fois pour aller aux lieux de cultes, à la prière, le fassent. Que ceux qui ne le fassent pas, puissent demander conseil aux services techniques de la santé pour savoir les mesures quand même pour se protéger au maximum possible », a dit le Pasteur Nouh Ag Infa Yattara.
Pour sa part, le Conseil national de la société civile s’inscrit lui aussi dans une démarche d’information et de sensibilisation des populations afin de les amener à changer de comportement face à la pandémie.
« Nous savons que nous sommes toujours dans les mariages, dans les baptêmes et même dans les décès. Il faut qu’on limite le monde. Il faut qu’on accepte. Il faut qu’on se soumette à ces mesures. Ce n’est pas une faiblesse. Au contraire, c’est une protection. Tout le monde doit concourir à cette protection. On n’a pas à résister. Acceptons ! C’est un phénomène qui va passer rapidement. Dieu merci, ça va passer rapidement. On ne souhaite pas qu’il s’installe longtemps. Mais faisons en sorte que cette maladie ne vienne pas dans notre Pays », a souligné Bouréima Allaye Touré.
« Ce sont des endroits de forte contagion. En France, dans la région Alsacienne, c’est au cours d’une rencontre religieuse, que le virus s’est répandu. Dans certains pays (Arabie Saoudite, Iran), les lieux de cultes sont fermés. Nous rencontrerons les leaders religieux, et ces derniers sont dans une logique d’accompagnement des mesures préventives préconisées par le Gouvernement et les services techniques »,a déclaré le Dr Boubou Cissé.
Abdoulaye OUATTARA et Saba BALLO
Afrikinfos-Mali