Enlevé il y a neuf mois par un groupe djihadiste, le journaliste Olivier Dubois, est le seul otage français dans le monde. Sa famille se mobilise pour le faire libérer et s’insurge du silence autours de son enlèvement.
« Nous ne savons rien. »
Ce sont les mots déchirants de la mère du journaliste français, Olivier Dubois.
Neuf mois après l’enlèvement au Mali du journaliste de 47 ans, par un groupe djihadiste, sa famille a mis en ligne jeudi 6 janvier 2022, une pétition pour demander sa libération.
Consultable sur le site Change.org, le texte a pour but « d’alerter les citoyens français de la situation et d’interpeller les chefs d’États français et maliens sur son cas et demander sa libération », d’après un communiqué de la famille.
Olivier Dubois, vivant et travaillant au Mali depuis 2015, avait lui-même annoncé le 5 mai 2021 son enlèvement par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), alliance principale djihadiste au Sahel liée à Al-Qaida, dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, et indiquant avoir été enlevé le 8 avril à Gao (dans le nord du pays).
Une disparition sous silence
« Nous ne savons rien. Cette absence d’information et ce silence sont insupportables au quotidien, alors qu’Olivier est en situation d’urgence », déplorent en cœur la mère d’Olivier Dubois, sa sœur Canèle Bernard et son conjoint, tous trois révoltés par le silence qu’il y a autours de cette disparition : « Nos multiples demandes de rencontre avec le ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, afin d’obtenir des éléments concrets sur les démarches entreprises pour libérer Olivier restent sans réponse ».
Selon les membres de cette famille, le centre de crise et de soutien du ministère des affaires étrangères est le seul lien qu’ils ont avec l’État, qui se prononce « très rarement », et seulement en réponse à leurs sollicitations. « Fin décembre 2021, pour la première fois, la présidence nous a enfin répondu, par l’intermédiaire de son chef de cabinet, que ‘les services de l’État prêtent la plus grande attention à l’évolution de la situation d’Olivier’, réponse insatisfaisante et dénuée de toute empathie et éludant les éventuelles actions entreprises », souligne la famille.
« Un silence (…) d’autant plus étonnant », selon elle, quand on sait qu’« en 2022, les deux élections présidentielles vont avoir lieu en France et au Mali et que le combat du terrorisme reste au cœur de ces campagnes ».