La lenteur excessive des procédures judiciaires, l’augmentation du taux des détentions préventives, en passant par la main mise totale du pouvoir exécutif sur les nominations des magistrats, telles sont entre autres les maux qui rongent le bon fonctionnement du système judiciaire.
Au Mali, les procédures judiciaires sont toujours marquées par une lenteur excessive.
Cela a pour conséquence, l’augmentation du taux de détention préventive.
Certaines personnes sont maintenues en détention préventive pendant que le délai légal de leur mandat de dépôt est expiré.
Ce sont généralement les personnes issues des couches défavorisées qui sont souvent victimes de ces abus caractéristiques d’un système judiciaire qui s’effondre de nos jours sous le poids de la corruption.
Aussi, pour des raisons économiques, les gens sans ressources ne peuvent accéder à la justice dont le principe de la gratuité n’est en réalité que théorique. Cependant, en vertu du principe d’égalité devant la loi, l’Etat doit promouvoir l’accès de tous (sur un même pied d’égalité) à la justice.
En outre, des mesures doivent être prises en vue d’assurer à tous les citoyens, les garanties liées au droit de la défense, notamment la présomption d’innocence et le droit à un procès équitable.
Quant à l’indépendance du pouvoir judiciaire et l’inamovibilité des magistrats, notre Constitution, en ses articles 81 et 82, consacre la nomination des magistrats par le pouvoir Exécutif.
Ainsi, la nécessité du service, comme motif pour muter les Magistrats est utilisée de façon abusive, au grand dam du Conseil Supérieur de la Magistrature.
Une telle situation entraîne une main mise totale du pouvoir Exécutif sur le judiciaire.
A. Maïga