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Mali : il faut rétablir l’honneur de la carte nationale d’identité !

La carte nationale d’identité du Mali fait l’objet de méfiance aux frontières entre le Mali et les autres pays de la sous-région. Une situation qui, de plus en plus, renvoie du pays une image un rien ridicule.

Pour faciliter la circulation des voyageurs et limiter le passage illégal aux frontières en matière de sécurité, la Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a décidé, en 2014, de mettre en place une carte d’identité biométrique commune à tous ses États membres. Pendant que des pays comme le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso et d’autres sont déjà dans l’ère biométrique, en ce qui concerne la carte d’identité, le Mali est toujours à la traine. Cette situation n’est pas sans conséquence sur la mobilité des citoyens maliens dans l’espace de la CEDEAO. Sous prétexte que la carte nationale d’identité malienne n’est pas fiable, les agents de sécurité des pays voisins font subir toutes sortes de tracasseries aux Maliens en transit.

Existante déjà depuis 2015, cette pression s’est accentuée au lendemain de l’attentat de Grand-Bassam,ville balnéaire au sud de la Côte d’Ivoire, le 13 mars 2016, et qui a fait 19 morts. Le pire est que des pièces d’identité maliennes avaient été retrouvées en possession des assaillants abattus. Depuis, ce document est discrédité et suscite de la méfiance chez les voisins du Mali.

Passer la frontière en utilisant des stratagèmes

Le dernier incident en date lié à carte nationale d’identité, qui a d’ailleurs défrayé la chronique sur les réseaux sociaux, est le refoulement à la frontière entre le Mali et la Côte d’Ivoire d’une délégation de la Jeune chambre internationale Mali. Composée d’une centaine de jeunes, cette délégation se rendait dans la capitale ivoirienne, le vendredi 12 avril, pour une rencontre inter-organisationnelle universitaire des jeunes chambres d’Afrique. Selon, Aboubacrine Ag Aklini, président de la JCI-universitaire Bamako et chef de la délégation, lorsqu’ils sont arrivés à la frontière, le gros du groupe détenait une carte nationale d’identité au lieu de la carte NINA (Numéro d’identification nationale). La police des frontières ivoirienne, jugeant trop nombreux les détenteurs de la carte nationale d’identité, décide de ne pas laisser passer la délégation.

« La carte d’identité nationale de la République du Mali n’est plus reconnue par l’État ivoirien qui craint pour sa sécurité », aurait lancé le policier qui contrôlait. « Malgré plusieurs appels téléphoniques pour débloquer la situation, les choses se sont compliquées et nous avons été refoulés vers Zegoua, en territoire malien », explique Aboubacrine. Après 48 heures passées à la frontière, les jeunes arrivent à rejoindre la Côte d’Ivoire par astuce : ils abandonnent leurs cars officiels et se fondent parmi les voyageurs ordinaires en prenant des bus de compagnies qui desservent les deux pays.

Carte biométrique avec puce électronique

Le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, Général de Division Salif Traoré, lors d’une audience accordée le mardi 14 mai 2018 à l’équipe de Benbere, a donné la vision du gouvernement sur la question. Aux dires du ministre, le gouvernement avait lancé en 2017 le marché pour la confection de carte nationale d’identité biométrique. Mais, suite à certains problèmes, l’exécution a connu du retard. Il a ajouté que le processus d’attribution d’un nouveau marché par le gouvernement était en cours de préparation pour soulager les Maliens. En ce qui concerne le comportement des pays voisins, qui ne reconnaissent plus notre pièce d’identité, le ministre explique qu’ils sont tous souverains et ont la liberté de reconnaître ou non la pièce d’identité du Mali. « Nous ne pouvons pas les obliger à reconnaître notre pièce d’identité. Nous ne pouvons que mener des actions de diplomatie pour que la carte nationale d’identité soit acceptée avant la mise en œuvre de la carte biométrique », a indiqué le ministre.

De fait, à la différence de l’actuel carte d’identité, la carte biométrique comportera une puce électronique, non visible à la manière des cartes bancaires. Cette puce sécurisée contiendra des informations ou données biométriques sur le propriétaire de la carte : nom et prénom, sexe, date et lieu de naissance, adresse, taille, couleur des yeux, empreintes digitales, photographie. « Cette carte permettra aux populations des États membres de se mouvoir dans l’espace CEDEAO, de servir de carte de séjour, de passeport au niveau des aéroports, tout en permettant d’identifier l’individu détenteur », a conclu le ministre.

 

Source: benbere

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