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MALI FESTI REGGAE : Du bal poussière à la notoriété sur l’agenda culturel africain

Formation, conférence-débats, comédie musicale, exposition-vente d’objets d’art, concert géant, Sound System, remise de diplômes de reconnaissance… Telles sont les activités prévues par les organisateurs de Mali « Festi Reggae » (MFR). Un événement culturel dont la 14e édition est annoncé du 21 au 23 février 2019 au Musée national de Bamako. Le festival a été présenté lors d’une conférence de presse animée par la présidente de la commission d’organisation et le directeur artistique le mercredi 14 février 2019. C’était dans l’amphithéâtre du Parc national.

 

« Contribuer à l’éducation citoyenne de la jeunesse, au développement et à la construction de notre pays ainsi qu’à la réconciliation des cœurs et à l’instauration d’une paix durable » ! C’est l’ambition de Sista Mam et de son équipe qui se battent chaque année pour organiser « Mali Festi Reggae » (MFR), c’est-à-dire un festival dédié à la musique reggae et tout ce qu’elle symbolise. La 14e édition est ainsi annoncée du 21 au 23 février 2019 au Musée national.

D’une manière générale, cette initiative vise à mettre en exergue le reggae à travers ses sources, ses différentes tendances et son rôle sociopolitique et culturel, promouvoir cette musique afin de trouver des solutions aux différents problèmes qui entravent le développement dans nos pays, inciter les jeunes à prendre conscience de leur rôle et place dans la société, servir de cadre d’échanges, de recherches, de divertissement et de promotion culturelle, informer et sensibiliser la population sur les droits humains et les grands défis de l’heure et promouvoir la musique live menacée par la programmation et le playback.

Et cette année, la commission d’organisation, présidée par Queen Mamy (Aminata Sangaré), promet aux fans de cette musique engagée « un événement haut en couleurs avec un programme riche en culture ».

L’affiche présentée à la presse mercredi dernier est alléchante avec des célébrités nationales comme Koko Dembélé, Sista Mam, Master Soumy, Aziz Wonder et King Lassy Massassy ainsi que des invités de marque. Il s’agit de Jah Alby (Burkina Faso), IB Strange (Congo-Brazzaville), Scotty (Côte d’Ivoire), Abou Philo (Côte d’Ivoire), Black Mojah (Côte d’Ivoire), Karamel (Côte d’Ivoire), Sam’K Le Jah (Burkina Faso), Sista Blunty (France), Takana Zion (Guinée-Conakry)… qui vont animer le concert géant.

Former pour dénoncer et interpeler sans frustrer ou offusquer

Cette édition avait déjà débuté le lundi 11 février 2019 par une formation de jeunes activistes blogueurs au Carrefour des jeunes. « Il s’agissait de former les jeunes qui utilisent régulièrement les réseaux pour les publications à titre informatif et interpellatrices de la société sur certains faits et pratiques pouvant porter atteinte à la bonne gouvernance dans les Etats », a précisé la présidente de la commission d’organisation, Aminata Sangaré dite Queen Mamy.

Douze jeunes ont profité de cette formation pendant une semaine. Pour le directeur artistique du festival et formateur principal, Sharaph Coulibaly du Burkina Faso, il s’agit de « de faire des activistes et des blogueurs des sentinelles qui savent dénoncer et interpeler sans insulter ».

Des conférence-débats sont aussi programmés sur des thèmes comme « Bob Marley et l’unité africaine », « l’évolution du reggae de 1970 à nos jours » et « veille citoyenne et engagement de la société civile ».

Rappelons que MFR a été initié à l’occasion de la célébration de Robert Nesta Marley dit Bob  Marley en février 2005. Et depuis Mariam Sangaré dite Sista Mam a réussi à imposer cet événement dans l’agenda culturel au Mali. Une tradition perpétuée au prix de la passion et d’énormes sacrifices. « Il est difficile de donner un budget réel. Mais, nous devons débourser 3 millions de F CFA rien que pour la sonorisation », a précisé Sharaph Coulibaly. « Et en 13 éditions, nous avons toujours organisé à perte, sauf en 2017 », a indiqué le directeur artistique, Sharaph Coulibaly.

Organiser un tel événement est un véritable casse-tête d’autant que les mécènes et les sponsors (le ministère de la Culture et Orange soutiennent cette édition) ne se précipitent pas quand il s’agit des rastas.

« Les événements liés au mouvement rastafari sont généralement marginalisés à cause des préjugés. Nous persévérons parce nous aimons cette musique et ce mouvement d’émancipation. Et nous tenons la barre grâce à la solidarité de nos familles et aussi des artistes invités qui ne nous imposent pas généralement de cachets », a souligné Queen Mamy.

Une place de choix dans l’agenda culturel africain

A force donc de persévérer, MFR a aujourd’hui gagné en notoriété avec un impact positif sur ce genre musical. De ses débuts sous forme de « balle poussière » à nos jours, il a réellement franchi un cap pour susciter l’espoir d’une prochaine renommée mondiale.

« Ce festival a réussi à briser beaucoup de préjugés sur la perception que les Maliens avaient du reggae et du mouvement rastafari qui véhicule des messages positifs sur la paix, la justice, l’équité, l’amour… Cette initiative est aujourd’hui une référence dans l’univers du reggae en Afrique », s’est réjoui la présidente de la commission d’organisation.

Nous devons toujours avoir à l’esprit qu’il y a des brebis galeuses dans chaque famille. Sinon les rastas ne sont pas des marginaux. Ce sont au contraire des hommes et des femmes résolument engagés pour leurs communautés, pour leurs pays et pour l’humanité en prônant une société juste où les uns et les autres vivent en harmonie en dépit de leurs différences socioéconomiques, culturelles, politiques, raciales ou ethniques, religieuses…

C’est pourquoi d’ailleurs le directeur artistique du festival, notre confrère Sharaph Coulibaly, a exhorté la presse à relayer toujours « une meilleure image du mouvement rastafari » pour aider les organisateurs du festival à briser ce qui reste des préjugés.

Après tout, nous sommes tous les des rastas en notre manière. Peace and love, Jah Rastafaria !

Moussa Bolly

Le Focus 

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