Un tribunal de Bamako a condamné vendredi à une peine de six mois de prison avec sursis un ex-vice-président de l’organe législatif de transition au Mali, pour notamment “atteinte au crédit de l’Etat”, a appris l’AFP de source judiciaire.
Issa Kaou N’Djim, ancien quatrième vice-président du Conseil national de transition (CNT), l’organe législatif mis en place par les militaires après le putsch de 2020, avait été arrêté fin octobre pour “propos subversifs” sur les réseaux sociaux, “troubles à l’ordre public et atteinte au crédit de l’Etat” avant d’être écroué.
Lors du procès en flagrant délit, le 29 octobre, le Parquet avait requis une peine de trois mois ferme à son encontre. Le jugement avait été mis en délibéré au 3 décembre, après le rejet sa demande de mise en liberté provisoire.
Vendredi, un tribunal de Bamako a rejeté les exceptions soulevées par les avocats d’Issa Kaou N’Djim et l’a condamné à 6 mois de prison avec sursis et 765 euros d’amende pour “atteinte au crédit de l’Etat et injures commises via les réseaux sociaux”, faits punis par le code pénal et la loi sur la cybercriminalité, a confié à l’AFP une source proche du Parquet.
Le CNT avait demandé le 4 novembre dans une résolution la suspension des poursuites contre M. N’Djim et sa libération, invoquant l’immunité parlementaire de ce dernier. Un tribunal a accédé à cette demande le 9 novembre en lui accordant une liberté provisoire. Mais le 10 novembre, le colonel Assimi Goïta, président de transition, a signé un décret abrogeant sa nomination au CNT.
M. N’Djim, personnalité politique connue au Mali, a été l’une des figures de la mobilisation contre le président Ibrahim Boubacar Keïta, renversé en août 2020 par les militaires. Connu pour son soutien au colonel Assimi Goïta, chef des militaires à l’origine d’un autre putsch en mai 2021 et devenu ensuite président de transition, M. N’Djim a formulé des critiques acerbes contre le Premier ministre de transition, Choguel Kokalla Maïga, intronisé par les militaires.
Source: AFP