La Coalition des Organisations de Jeunesse pour la Sauvegarde du CNJ-Mali (COJS CNJ-Mali), composée d’organisations, mouvements, fédérations et associations de jeunesse n’entend pas se laisser faire après le fiasco de Bougouni. Dans un communiqué produit à cet effet, dont nous vous proposons ici, la COJS-CNJ revient sur les péripéties de la crise que traverse le CNJ-Mali depuis un bon moment, souvent avec l’immixtion dangereuse des personnes extérieures, et même du département de tutelle… Voici le communiqué !
« Le Conseil National de la Jeunesse du Mali, depuis un bon moment, est face à une crise qui entache sérieusement la vie et le fonctionnement de l’organisation. En effet, depuis la mise en place du Conseil National de la Transition qui a vu la désignation de deux camarades sur une liste de 8 personnes, le CNJ-Mali est entré dans un conflit subjectif qui agonise aujourd’hui la faitière. Ainsi quelques membres du Comité Exécutif, pour des fins obscures, ont décidé de porter atteinte à la vie du CNJ-Mali en complicité avec certains cadres du département en charge de la jeunesse, malgré la note technique qui avait été émise par le Directeur National de la Jeunesse adjoint au cabinet du Ministre de la jeunesse. C’est le refus de participer à ces actions nocives qui a motivé la démission du Directeur National de la Jeunesse, à travers la lettre que nous avons vu sur les réseaux sociaux.
Après la démission du Directeur National, tout va être mis en œuvre pour faire démissionner le Président du CNJ-Mali. Par ces démissions consécutives, nous conclurons que le département de la Jeunesse est prêt à en découdre avec tout ce qui est en face. Jusqu’à présent, nous ignorons les raisons et les motivations du président démissionnaire, si la démission est un droit, elle doit cependant être motivée par des raisons qui devront servir la structure et non les hommes. Il est aujourd’hui déplorable pour chacun de nous de constater que les personnes en face font fi des principes fondamentaux de la faitière. Le CNJ-Mali est le regroupement des organisations, mouvements, fédérations et associations de jeunesse. Mais nulle part dans le processus en cours, les organisations de jeunesse n’ont été prises en compte.
Le CNJ-Mali, à la date d’aujourd’hui, c’est 21 fédérations spécialisées et des milliers d’associations affiliées. Ce que nous déplorons cependant, c’est la prise en otage de la faitière à travers des jeunes en complicité avec certains anciens du CNJ-Mali. Il est aussi bon de rappeler que le CNJ-Mali n’est pas un centre commercial, mais un lieu d’apprentissage et de promotion de la jeunesse. Mais à chaque fois que le département s’implique jusqu’à ce niveau dans la gestion du CNJ-Mali, il ne nous apporte que des concentrés de problèmes qui ne font que diviser de plus en plus la jeunesse. Camarades membres, des organisations, mouvements, fédérations et associations de jeunesse, nous sommes aujourd’hui interpellés face à notre responsabilité au regard des autres jeunes qui sont assujettis au CNJ-Mali sans qu’ils en soient impliqués.
Nous pensons, à travers les agissements du département, qu’il y a eu trop d’immixtion venant de leur part. Il est bon de signaler que le CNJ-Mali n’est par un service rattaché au Ministère de la Jeunesse, mais plutôt un partenaire. S’il est vrai qu’il y a une convention qui lie le CNJ-Mali au Ministère de la Jeunesse, il faut signaler que cette subvention est suspendue depuis plus Août 2020. Par le passé, le Ministère a scellé le siège du CNJ-Mali sans en être avisé, mais cela s’est fait sur la demande de certains membres du Comité exécutif en complicité avec certains services techniques du département, en violation flagrante de la convention qui lie les deux parties. S’il est dit que la volonté du département est l’unification de la jeunesse, nous voyons tous sauf cela.
Pour nous, il ne s’agit pas de déplacer les problèmes, il faut les résoudre. Mais malheureusement, c’est tout le contraire, des intimidations et tout ce que vous savez. Il y a certains qui nous disent que l’Etat est fort, comme si la vocation de l’Etat était de nuire aux personnes qui demandent simplement que les lois de ce pays soient respectées. Le plus dommageable, c’est que ces propos sont tenus par certains camarades jeunes et certains cadres du département. Mais nous disons que si leur Etat est fort, l’Etat du Mali, même en situation difficile, se donne l’obligation de traiter tous ses citoyens au même pied d’égalité. Aujourd’hui, c’est bien dommage de le dire, le CNJ-Mali est en train de perdre de vu l’essentiel. Si nous voudrons que les jeunes s’épanouissent, il va falloir que nous allions à l’essentiel.
Le 1er mai dernier, le CNJ-Mali était à Bougouni pour l’organisation de la conférence nationale extraordinaire, conférence pour laquelle l’Etat a injecté plus de 6 six millions. Si cela était dans l’esprit d’unifier la jeunesse, dans la pratique, c’est tout le contraire. Bougouni est la plus grande violation des textes que le CNJ-Mali n’a jamais subi, et malheureusement certains auraient fait croire que c’est de la jurisprudence. Ce pays est tellement plein de juristes autoproclamés que ce n’est pas possible. Si certains se servent de la jurisprudence pour trouver des solutions, d’autres s’en servent pour amplifier et catalyser les problèmes. En effet, les attributions de la conférence nationale sont claires dans les statuts et règlement de l’organisation.
LA CONFERENCE NATIONALE
Article 31: La Conférence Nationale de la jeunesse est l’instance délibérative entre deux congrès. Elle se réunit une fois par an en session ordinaire sur convocation du Comité Exécutif National. Elle peut se réunir en session extraordinaire sur convocation du Comité Exécutif ou à la demande de 2/3 des Conseils Régionaux et ceux du District de Bamako.
Article 32 : La Conférence Nationale comprend : les membres du Comité Exécutif National, 02 délégués par Conseil Régional, 01 délégué par Conseil Communal du District de Bamako, 01 délégué par fédération ou mouvement spécialisé de jeunesse.
Article 33 : Les décisions sont prises à la majorité simple des délégués dûment mandatés et à jours de leurs cotisations.
Article 34 : La conférence nationale entérine les rapports annuels : des projets et programmes exécutés, le rapport moral du Président, le rapport financier du Secrétaire Chargé de l’Economie et des Finances, du Secrétaire chargé des comptes. La conférence nationale peut aussi prendre toutes les décisions importantes intéressant la vie de l’organisation comme l’affiliation de nouvelles fédérations, le remplacement de postes vacants ou démissionnaires.
Il y a des révélations que nous ne ferons pas par patriotisme. Il y a une violation de tous les textes fondamentaux du CNJ-Mali concernant la conférence nationale, qu’elle soit ordinaire ou extraordinaire. La plus grande absurdité, c’est leur histoire de liste de bureau. Ces gens sont tellement inscrits dans le faux, qu’il y a une liste de vice-présidents différente de celle de Bougouni en cours de formation à Bamako au niveau du cabinet du département en charge de la jeunesse et les gens sont retenus en fonction des sensibilités. On ne peut pas vouloir une chose et faire tout le contraire, comme si certains avaient des agendas propres à eux. Nous ne sommes contre personnes, mais nous voulons que le CNJ-Mali soit libéré de cette cabale. Nous réitérons ce que nous avons dit : on ne déplace pas un problème, mais on le résout !
Par conséquent, si le problème du CNJ-Mali sied dans ses textes, il faut une refondation pure et simple : – La suspension du Comité exécutif jusqu’à l’organisation du prochain congrès ; -La mise en place d’une commission de normalisation indépendante ; -La désignation d’une personne neutre pour assurer la gestion des affaires courantes ; -La refondation du CNJ-Mali à travers la relecture des textes. C’est en cela que nous appelons les plus hautes autorités du pays afin d’aider les jeunes à faire renaitre le CNJ-Mali de ses cendres et le mettre au service de ses sujets qui sont les jeunes et les organisations de jeunesse. Signée la Coalition ».
Flani SORA
Source: Notre Voie