J’ai décidé de venir, en personne, pour témoigner la reconnaissance de la patrie, inconsolable mais nullement vaincue, à ces hommes arrachés à l’affection des leurs, à la fleur de l’âge, pour ce qu’ils sont pour nous: nos héros, nos martyrs. 1/9
Sur les visages des personnes présentes, c‘est la consternation et la désolation. Certains ont le sentiment que le chiffre exact des morts n’est pas communiqué.
Moussa Akasar, directeur de publication du bihebdomadaire l’événement : “Quand le poste a été attaqué et décimé, les chiffres exacts indiqués par nos sources sont 70 morts et une trentaine de disparus. On ne sait pas où se trouvent ces soldats. On peut aujourd’hui dire que le bilan est plus lourd que celui avancé par le gouvernement nigérien.”
Enquête réclamée
Pour Ibrahim Bana, acteur politique de l’opposition, le gouvernement entretient de nouveau le silence et met le doute dans l’esprit des Nigériens sur le bilan de cette attaque : “On n’a aucune idée du nombre de soldats portés disparus. C’est d’abord un sentiment de profonde amertume, dans un pays comme le Niger, où il n y a pas de chiffres exacts pour mesurer la douleur qui est celle des familles et du peuple nigérien.”
Le droit au deuil
Trois jours après le drame, des voix s’élèvent pour exiger la vérité.
Issa Siradji, président du Mouvement des jeunes pour l’émergence du Niger, demande l’ouverture d’une enquête afin de dresser un bilan exact des victimes dont le chiffre pourrait, selon lui, dépasser la centaine : “Nous avions toujours demandé qu’une enquête soit diligentée pour donner de vraies informations et les vrais chiffres des morts. Il est à déplorer que certaines familles qui se sont déplacées pour écouter la liste des victimes n’ont aucune nouvelle. Ils n’ont entendu ni les noms ni des nouvelles de leurs proches.”
Les familles des victimes préfèrent pour l’instant garder le silence. Mais elles souhaitent être mieux informées afin de pouvoir, le cas échéant, faire leur deuil.
Deutsche Welle