L’un des ex-otages français enlevés au Bénin, et dont la libération a coûté la vie à deux soldats des forces spéciales françaises, a estimé samedi qu’ils auraient «certainement» dû «éviter» de se rendre dans la région comme le recommande l’Etat.
«Certainement aurions-nous dû prendre davantage en compte les recommandations de l’Etat et la complexité de l’Afrique, et éviter de nous rendre dans cette magnifique région du monde qui malheureusement bascule dans l’instabilité», a affirmé Laurent Lassimouillas peu après son arrivée à la base aérienne de Villacoublay (Yvelines).
Venu accueillir les otages, le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian avait précédemment affirmé que «les conseils aux voyageurs que le ministère des Affaires étrangères diffuse régulièrement doivent être respectés intégralement».
Sur son site, le ministère déconseille formellement de se déplacer dans l’extrême-nord du Bénin, frontalier du Burkina et du Niger, «compte tenu de la présence de groupes armés terroristes et du risque d’enlèvement».
La libération des deux touristes français, Patrick Picque et Laurent Lassimouillas, enlevés le 1er mai dans le nord du Bénin puis emmenés au Burkina Faso voisin, alors qu’ils étaient sur le point d’être transférés au Mali, s’est soldée par la mort de deux soldats des forces spéciales françaises dans la nuit de jeudi à vendredi dans le nord du Burkina.
M. Lassimouillas a adressé ses «condoléances» aux familles et aux proches des soldats, estimant que «leur sacrifice donne un sens à nos vies et à celle de tous les Français qui défendent les valeurs essentielles de la République».