Le Secrétaire général des Nations unies, Antonio GUTERRES, a souhaité, le dimanche 1er mai au Sénégal, voir l’instauration dans «les délais les plus brefs l’ordre constitutionnel» au Mali, en Guinée et au Burkina Faso en transition politique depuis plusieurs mois, selon les pays.
Le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio GUTERRES, a bouclé une visite de plusieurs jours en Afrique qui lui a conduit successivement au Sénégal, au Niger et au Nigéria.
Arrivé le samedi dernier au Sénégal, le patron des Nations unies a été reçu par le président en exercice de l’Union Africaine Macky SALL. Les deux responsables, au cours de cette mission, ont évoqué la situation politique, sécuritaire et le changement climatique en Afrique et dans le monde.
Au terme de la 1ere étape de sa mission, le Secrétaire général de l’ONU et le président Macky SALL ont animé un point de presse.
Ainsi, dans son speech, Antonio GUTERRES s’est exprimé sur la situation politique au Mali, en Guinée-Conakry et au Burkina Faso en rupture du processus démocratique suite aux coups d’État qui ont eu lieu dans ces trois pays de l’Afrique de l’Ouest.
Si le dialogue entre les nouvelles autorités de ces pays et les responsables de la CEDEAO ne semblent pas donner de résultats tangibles en vue du retour à l’ordre constitutionnel, le Secrétaire général de l’ONU a indiqué qu’il est important de «poursuivre le dialogue avec les autorités de facto des trois pays».
En effet, son souhait est de voir d’instaurer « le retour à l’ordre constitutionnel dans les délais les plus brefs ».
Les décisions de la CEDEAO ont du mal a passé malgré les menaces de sanctions plus sévères brandies contre le Burkina Faso et la Guinée Conakry. Mais les militaires au pouvoir dans ces deux pays ont adressé une fin de non-recevoir aux exigences de l’organisation sous régionale.
À ce titre, les autorités de Ouagadougou ont ainsi affirmé qu’elles n’entendaient pas écourter le calendrier de trois ans qu’elles ont retenu avant de rendre le pouvoir à des civils élus.
Quant à la Guinée Conakry, le président de la Transition, le colonel Mamady DOUMBOUYA, a annoncé avoir opté pour une transition de «39 mois » sans préciser le point de départ de cette durée. C’est encore le flou.
Pour le Mali, tout laisse comprendre un dialogue de sourds entre les autorités maliennes et les présidents de la CEDEAO. Alors que le Premier ministre annonce le début d’une nouvelle phase de la transition de 24 mois, la CEDEAO quant à elle maintient un délai de 16 mois maximum.
Après Dakar, Antonio GUTERRES a poursuivi sa mission à Niamey où il a été reçu par le président Mohamed BAZOUM, le lundi 2 mai, dans ce pays en proie à l’insécurité à l’image des autres pays du G5 Sahel.
Ainsi, lors de sa rencontre avec le président nigérien, M. GUTERRES a déclaré que « la communauté internationale doit réaliser » que le terrorisme n’est « pas seulement une question régionale ou africaine, mais bien une menace globale ». Il a réitéré son appel à davantage de ressources pour s’attaquer au problème, affirmant que « la paix, la stabilité et la prospérité du Niger et de l’ensemble du Sahel représentent une priorité absolue pour les Nations unies ».
Le président Mohamed BAZOUM a reconnu l’engagement de M. GUTERRES à trouver une solution au problème du terrorisme qui est « dynamique et a évolué ». « Nous devons adapter notre réponse », a-t-il ajouté.
L’ancien président du Niger, Mahamadou Issoufou, a accepté une demande du président de l’Union africaine et du Secrétaire général des Nations unies de mener une évaluation stratégique conjointe UA-ONU sur la sécurité au Sahel, axée sur l’élaboration de recommandations sur la manière de renforcer la réponse internationale à la crise sécuritaire au Sahel.
L’évaluation sera entreprise en consultation avec la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et le Secrétariat conjoint du G5-Sahel.
La mission de M. GUTERRES a pris fin ce mardi au Nigéria.
PAR SIKOU BAH
Source : Info-Matin