C’est officiellement sur la foi de renseignements que des malfaisants se trouvaient à Moura que les FAMa sont intervenues. Il y a eu naturellement des morts des deux côtés, mais plus du côté des obscurantistes pris aux dépourvus et qui ont visiblement tenté de vendre chèrement leur peau. D’aucuns parlent de civils massacrés en plus des éléments à neutraliser. Des exactions, parle-t-on surtout du côté des pays occidentaux, les Etats-Unis et la France notamment.
Aux Américains, il faut rappeler le massacre du village de My Lai au Vietnam. Le 16 mars 1968, dans ce hameau vietnamien, environ 500 civils, dont des femmes, des enfants et des bébés, ont été tués de sang-froid par un groupe de soldats de l’armée américaine. Sans compter les tapis de bombes largués par les B52.
Et la France ne doit pas oublier les massacres de hameaux entiers en Algérie. Le plus dramatique c’est qu’aucun militaire n’a été jugé du côté français. Et cela contrairement aux Etats-Unis qui ont tenu comme responsable de cette boucherie le S/Lieutenant William Calley. Il fût condamné à perpétuité puis gracié par Richard Nixon peu de temps avant de quitter la Maison Blanche en sa qualité de Commandant en chef des Forces armées.
Au vu de cela, il ne faut pas tomber dans le piège de certains pays et organisations «humanitaires» financés par des lobbies ou des pays qui traînent eux aussi des casseroles. Il n’y a pas de guerre propre. C’est pourquoi, les Maliennes et Maliens doivent faire très attention : Hier c’était «qui tue qui» ? Et aujourd’hui ce sont des présumées exactions qui sont mises en avant pour saper le moral du peuple afin d’affaiblir son armée.
Ce qui est quand même surprenant c’est que le Dr Oumar Mariko (pour qui, au passage, j’ai respect et admiration pour sa lutte pour l’avènement de la démocratie au Mali avec la chute des Moussa Traoré), soit tombé dans le panneau en condamnant ce qui s’est passé à Moura et confirme de facto ces tueries rejetées officiellement.
«On ne peut pas faire une omelette sans casser les œufs», dit l’adage. Il faudrait que les populations maliennes s’habituent à ce genre «d’incidents» et surtout à ces réactions de l’Occident conscient que la montée en puissance de l’armée malienne avec le soutien de la Russie marque un tournant décisif dans la géopolitique de la sécurité en Afrique ! Le rétablissement de la sécurité a un prix et cela peut être souvent des effets collatéraux !
Aomar Hammouche
Ancien résident au Mali
Source : Le Matin