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L’INPS dans la tourmente : Les pratiques “mafieuses” reviennent !

Le C.A dit “Niet” à la révision à la baisse des traitements des trois principaux dirigeants

 

Marché de gré à gré taillé sur mesure, promotions-sanctions… L’Institut national de prévoyance sociale (Inps) renoue avec les vieux démons, après l’intermède de la gestion vertueuse incarnée par la directrice générale sortante, Mme Sidibé Zamilatou Cissé. Aujourd’hui, c’est devenu un espace de règlements de comptes car il s’agit, tout simplement, de mettre à l’écart tous les proches collaborateurs de l’ancienne directrice générale. Récemment, les membres du Conseil d’administration ont dit “niet” à la révision à la baisse des traitements des trois principaux dirigeants : le directeur général et son adjoint et l’Agent-comptable.

Chassez le naturel, il revient au galop ! Telle est, malheureusement, la maxime qui convient aujourd’hui au cas de l’Institut national de prévoyance sociale (Inps), où c’est visiblement le retour des pratiques mafieuses, après l’embellie notée en matière de bonne gouvernance au temps de Mme Sidibé Zamilatou Cissé, la précédente directrice générale.

Tenez ! Un marché de gré à gré de 5 millions de Fcfa par mois, soit 60 millions de Fcfa dans l’année, vient d’être attribué à un jeune opérateur économique, fils d’une cadre de l’entreprise. Le hic est que le bénéficiaire est un vendeur de basin, sollicité par l’Institut pour le fournir en produits laitiers, en sucre, en boissons et autres vivres. L’affaire fait grincer des dents et, dans les tout-prochains jours, elle devrait éclabousser beaucoup de gens qui pensent avoir un blanc-seing pour gérer les biens publics à leur guise.

Nos sources sont en tout cas formelles sur la crise qui couve à l’Institut national de prévoyance sociale. De nombreux agents ont en effet aujourd’hui les nerfs à fleur de peau concernant par exemple le maintien des salaires et émoluments hors du commun du directeur général, du directeur général adjoint et de l’agent-comptable.

Clanisme

Les révélations sur le salaire du directeur général Bréhima Noumoussa Diallo (prédécesseur de Mme Sidibé Zamilatou Cissé), faisant état d’un net de 54 millions de Fcfa par mois avaient suscité l’ire, voire l’incompréhension des Maliens. Nos compatriotes avaient tellement relayé et dénoncé cette information qu’on croyait notre pays désormais à l’abri d’une telle dérive. Mais c’est raté !

Juste quelques semaines après cette révélation, la ministre Diéminatou Sangaré avait adressé une correspondance en date du 29 octobre 2021 au président du Conseil d’administration de l’Inps afin de revoir le traitement salarial des trois responsables, à savoir le directeur général et son adjoint et bien sûr l’Agent-comptable.

“Avant la tenue de votre plus prochaine session et dans le cadre de l’accompagnement de la nouvelle équipe dirigeante de l’Institut, je vous informe de la suspension à titre de mesure conservatoire de la délibération N°14-013-CA-INPS du 29 septembre 2014 fixant les rémunérations du personnel de la Direction de l’Inps.

En attendant la révision desdites rémunérations par le Conseil d’administration, je vous propose de régler la Prime de 1er équipement sur la base de 5 millions Fcfa pour le directeur général, de 3 millions Fcfa pour le directeur général adjoint et de liquider les salaires du personnel de direction sur la base de 50% de la rémunération nette augmentés des primes et indemnités prévues et fixées par l’Accord d’établissement”, précisait la ministre Diéminatou Sangaré.

Effectivement, un Conseil d’administration extraordinaire de l’Inps a été convoqué après la prise de service du nouveau directeur général, Ousmane Coulibaly. Le Conseil a réservé une fin de non-recevoir à la proposition de la ministre Diéminatou Sangaré, soulignant qu’il n’a d’ordre à recevoir ni de la ministre de la Santé et du Développement social encore moins de la Conférence interafricaine de la prévoyance sociale (Cipres) dans ce sens.

C’est donc dire que les salaires du nouveau directeur général Ousmane Karim Coulibaly, de son adjoint et de l’Agent-comptable sont maintenus en l’état, dans un contexte où la nouvelle Direction procède à des mutations qui ont les relents de règlement de comptes.

Aussi pour échapper à la vindicte de la nouvelle équipe dirigeante, l’inamovible directeur du recouvrement (il était en poste depuis 11 ans), M. Soumaré, a rendu son tablier au grand dam de ses partisans et même de ses adversaires, qui louent unanimement sa compétence et son engagement pour le rayonnement de l’Institut.

En tout état de cause, au service de la Comptabilité, le couperet des mutations est tombé. Délit de faciès !

Autres faits, ce sont les nominations au sein de la structure. Une situation décriée aujourd’hui par beaucoup de cadres et agents.

Ainsi, l’Agent-comptable entrant a été installé dans ses nouvelles fonctions le 30 novembre 2021, soit 5 jours après la nomination du nouveau directeur général Ousmane Karim Coulibaly.

Premier acte, c’est le renvoie pur et simple de l’Assistante de la directrice générale sortante, Mme Sidibé Zaminatou Cissé. Elle devient  simple agent, alors qu’elle était Assistante de Direction depuis sous Bréhima Noumoussa Diallo.

Pire encore, un chauffeur de la Direction régionale de l’Inps de Sikasso vient d’être affecté à Bamako comme chauffeur du directeur général Ousmane K. Coulibaly, alors qu’il était le chauffeur personnel de l’une des filles du Pr Dioncounda Traoré, Mme Golfa.  Selon nos informations, ce chauffeur avait été recruté sous la protection de cette dame lors du recrutement de l’Inps en 2017.

Depuis l’arrivée de la nouvelle équipe dirigeante, elle s’est beaucoup battue pour que ce dernier puisse être le chauffeur personnel du directeur général.

Aujourd’hui, Mme Golfa a son mot à dire au sein de l’Inps. Elle a placé ces gens aux postes juteux.  Le directeur financier et son adjoint sont tous redéployés. Sans oublier le directeur du recouvrement des cotisations et ses chefs de service.

L’inspection générale est complètement vidée de tous les anciens inspecteurs. Avec toutes les missions effectuées et en cours d’exécution, que deviendront les recommandations issues des différentes missions en cours ?

Mêmes les syndicalistes sont nommés à des postes pour les éloigner du centre de gestion de la boîte. Circulez, y a rien à voir !

       El Hadj A.B. HAIDARA

Source : Aujourd’hui-Mali

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