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Lettre à grand-père ,19 mai

Cher grand-père

Dieu merci nous avons les élections après nous. Un arrêt constitutionnel, en matière électorale, n’est pas divin mais il est irrévocable tant que les institutions et les pouvoirs publics demeurent. Tous, le protègent. Tous, doivent tomber pour qu’on touche à cet arrêt humain mais démocrate.

 

Oui cher grand-père, imagine que l’on donne raison à la violence de faire réviser un arrêt, connais-tu un perdant qui s’arrêterait ? Non ! Ils useront tous de la violence pour modifier les résultats des votes. Alors, que serait le vote ? A quoi servirait-il ? Une erreur constitutionnelle n’est plus une erreur. C’est une loi. Un point, c’est tout.

Cher grand-père là où le bas blesse lors des élections c’est tout d’abord les candidats et les partis politiques. La plupart n’a aucune motivation, aucune conviction politique et très avare en sacrifice pour l’intérêt général. Pour eux, le confort des postes d’élus sont plus importants que les efforts pour le pays.

Encore, Pis, les électeurs ! Si tu es singleton et pauvre, quelque soit le degré de ton patriotisme, tu ne seras jamais élu. On ne vote que les riches et une loi commerciale s’installe. “L’électeur à 2000 F, l’élu à 50 millions et le Mali à zéro franc”. Soyons le changement !

Cher grand-père, je suis nostalgique du Mali d’antan. De notre Mali d’initiative-riz. De ce Mali, te rappelles-tu ? Où nos grands soucis étaient les criquets pèlerins, la période de soudure, et le palu pendant l’hivernage. Je suis nostalgique de ce Mali sans arme et sans larme. Nostalgique de ces périodes de libertés et de dignité où Blanc et Noir pouvaient voyager de Kayes à Kidal sans peur et sans danger. Je suis nostalgique du Mali sans mine, sans Azawad sans Katiba sans Ançar sans Dana Ambassago. Je suis nostalgique du Mali sans guerre, du Mali sans Minusma sans Barkhane. Je suis nostalgique du Mali sans pétrole, sans uranium sans or à Kidal et Taoudéni. Je suis nostalgique du Mali sans des Maliens troquant la paix à un rêve utopique et égoïste. J’en suis grandement nostalgique.

C’est dur ! C’est dur ! Grand-père ! Mais il y’a Espoir ! Il y’a l’Espoir de rêver d’un Mali sans guerre. Un Mali de Droit où tous les droits humains sont respectés. D’un Mali où l’amour a triomphé sur la haine. D’un Mali où le pardon est devenu la seule demande entre nos communautés et nos entités. D’un Mali où la justice est reine et que le Droit est roi. D’un Mali où le citoyen est fier d’être protégé, soutenu et aimé. D’un Mali où les prochaines générations sont plus importantes que les prochaines élections. D’un Mali des textes votés et appliqués. D’un Mali où l’Etat est soumis au Droit et  à ses devoirs. D’un Mali qui sait défendre son territoire et sécuriser sa population. D’un Mali grand et fier ! Je rêve ! Grand-père ! Et j’en ai grandement le droit !

Cher grand-père, ma 53ème lettre écrite entre nostalgie et rêve s’achève ici. Je te souhaite une très bonne fête de ramadan. Qu’Allah nous pardonne et nous protège. Continue de prier le bon Dieu pour ton frère Soumaïla Cissé. Qu’Allah nous le ramène saint et sauf. Et qu’Allah bénisse le Mali. Amine ! A mardi prochain ! Inch’Allah !

Lettre de Koureichy

Mali Tribune

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