La nouvelle directrice générale de l’Institut national de prévoyance sociale (Inps) Mme Cissé Zamilatou Sidibé, vient de démonter la gestion de l’ex-directeur Bréhima Noumoussa Diallo. Selon elle, l’Inps a connu une baisse de résultats au cours de l’exercice 2018. Ainsi, ces résultats sont passés de 10 milliards Fcfa en 2017 à près de 700 millions Fcfa en 2018. Peut-être que le désormais ex-directeur général maquillait les chiffres pour dire toujours aux administrateurs que tout allait bien à l’Institut. Voilà, pourquoi, Mme Cissé Zamilatou Sidibé tient beaucoup à faire l’audit de la boite. Déjà, selon nos informations, trois sociétés dont deux étrangères ont été sollicitées pour mener ce travail.
Nommée à la tête de l’Institut national de prévoyance sociale (Inps), Mme Cissé Zamilatou Sidibé vient de tenir son premier Conseil d’administration. Les travaux de cette 90ème session se sont déroulés le 10 octobre dernier, sous la présidence de Yacouba Katilé, président du Conseil d’administration de l’Inps, en présence des administrateurs.
Pour la circonstance, la directrice générale de l’Inps avait à ses côtés ses proches collaborateurs. Il s’agissait, pour les administrateurs, d’examiner et d’adopter le rapport d’activités et les états financiers de l’exercice 2018, ainsi que l’état d’exécution du budget 2019 de l’Inps au 31 août 2019.
D’entrée de jeu, le président du Conseil d’administration, Yacouba Katilé, dira que les activités programmées et réalisées en étroit lien avec le Plan stratégique 2014-2023 ont surtout porté sur la finalisation de l’étude actuarielle des régimes de sécurité sociale gérés par l’Inps, l’augmentation des pensions et rentes de 15% et la poursuite de la déconcentration des activités, avec l’ouverture des agences dans 20 localités dont 12 à Bamako et 8 au niveau des régions. Sans oublier aussi la réorganisation des structures sanitaires de l’Inps en l’adaptant au contexte de l’Assurance maladie obligatoire (Amo), le partenariat avec Orange-Mali pour le paiement des pensions via Orange Money dans les régions de Mopti, Tombouctou et Gao et la signature suivie de la mise en œuvre de l’accord de paiement des pensions et des rentes avec le Gabon.
Yacouba Katilé a saisi cette opportunité pour féliciter Mme Cissé Zamilatou Sidibé pour sa nomination à la tête de l’Inps. “Je puis vous assurer, Mme la Directrice générale, de l’appui et de l’accompagnement de tous les instants des membres du Conseil dans l’accomplissement de votre mission. Avec votre venue, le Conseil d’administration nourrit l’espoir que les difficultés récurrentes auxquelles notre Institution est confrontée depuis quelques temps déjà et qui se rapportent au déficit de certains régimes, au non-respect des normes de gestion Cipres, à l’explosion de certaines charges d’exploitation pour ne citer que ces quelques éléments, vont faire l’objet d’une attention particulière de votre part “ dira Yacouba Katilé. Ce qui prouve à suffisance que l’Inps se trouve dans les difficultés que l’ex-directeur général, Bréhima Noumoussa Diallo, a toujours caché, peut-être, aux administrateurs. Il a fallu donc l’arrivée de Mme Cissé Zamilatou Sidibé pour que les administrateurs puissent se rendre compte que la situation n’est pas bonne.
“En réalité, 2018 n’a pas été une très bonne année pour l’Inps parce que, comme vous l’avez remarqué dans le discours du président du Conseil d’administration. Il y a eu une certaine baisse de résultats qui passent de 10 milliards Fcfa en 2017, avec des résultats d’exploitation de près de 700 millions Fcfa en 2018. Dans ce cadre, le Commissaire aux comptes a identifié certaines insuffisances pour nous permettre d’avancer et remettre l’Inps dans la lancée d’augmentation de ses résultats”, a révélé Mme Cissé Zamilatou Sidibé à la presse.
Selon elle, “cette baisse des résultats s’explique essentiellement par le fait que les dépenses ont progressé en 2018 plus que les ressources. L’une des raisons de cette augmentation des dépenses s’explique par l’achat de beaucoup d’équipements médicaux effectué par l’Inps.
Le défi auquel nous sommes confrontés, aujourd’hui, c’est de voir comment nous pouvons rentabiliser ces matériels médicaux puisque l’Inps dispose des compétences dans le domaine de l’offre de santé au Mali. Ainsi, nous voulons rentabiliser ces matériels afin de faire un retour sur investissement”.
S’agissant de l’exécution du budget au premier semestre 2019, la directrice générale de l’Inps précisera : “Le budget, c’est des ressources et des dépenses. Il s’agit de comparer ce qu’on avait prévu de mobiliser en termes de ressources et aussi le comparer aux dépenses qu’on devrait faire également, c’est-à-dire, voir ce qu’on a pu recouvrir étant donné que l’Inps recouvre pour d’autres structures comme la Canam, l’Anpe et voir combien nous avons mobilisé pour ces ressources.
C’est sur la base du budget 2019 que nous allons préparer le budget 2020. Ce sont les tendances de l’exécution du budget à cette date qui nous permettent de nous projeter sur 2020. C’est pourquoi, il était important de le présenter au Conseil d’administration et avoir les orientations pour la préparation du budget 2020″.
“Au titre des recettes de cotisations, les encaissements se sont élevés à 155195 294 143 Fcfa sur une prévision de 163 099 720 000Fcfa, soit un taux de réalisation de 95%. Au compte des prestations servies, les dépenses sont de 76 072 070 308 dont 56 618 116 548 Fcfa de pension de retraite contre 67 527 234 449 Fcfa, soit une augmentation de 12,65% comparées à l’exercice 2017. Les efforts seront donc poursuivis en vue d’améliorer les performances de recouvrement des cotisations, de diversifier les ressources et de maîtriser l’ensemble des charges. Toutes ces actions sont évidemment orientées vers la satisfaction des usagers et l’élargissement de la couverture sociale”, a précisé le président du Conseil d’administration. Avant de rappeler que “au titre des conventions internationales de sécurité sociale et des accords de paiement signés par le Mali, les prestations payées au Mali s’élèvent à 11 071 042 478 Fcfa aux retraités maliens qui ont exercé leurs activités hors du pays. Sur la même période, l’Inps a versé pour le compte de ses assurés résidents à l’étranger un montant de 477 650 990 Fcfa.
Au plan des subventions faites aux activités socio-sanitaires, culturelles et sportives, l’Institut a soutenu financièrement plusieurs associations d’œuvres en vue d’accompagner la réussite de leurs actions.
Au titre de l’Assurance Volontaire, sur une prévision de 1 018 623 529 Fcfa, il a été encaissé 764 444 219 Fcfa, soit un taux de réalisation de 75 %”.
Au cours de cette session, les administrateurs ont également statué sur les Etats financiers de l’exercice 2018. Il ressort, au 31 décembre 2018, un total bilan de 227,604 milliards de Fcfa contre 192,584 milliards de Fcfa en 2017, un excédent des produits sur les charges de 773,696 millions de Fcfa contre 10,250 milliards de Fcfa en 2017, des réserves de 109,463 milliards Fcfa, des actifs immobilisés de 96,528 milliards de Fcfa, une trésorerie active de 56,019 milliards de nos francs.
Les administrateurs ont aussi examiné l’état d’exécution du budget 2019 au 31 août 2019. “Les réalisations de recettes au 31 août 2019 ont été de 123 074 265 572 Fcfa sur une prévision budgétaire annuelle de 182 665 516 095 Fcfa, soit un taux de réalisation de 67,4%.
Quant aux dépenses, elles se chiffrent à 87 926 861 776 Fcfa sur une prévision 165 148 179 943 Fcfa, soit un taux d’exécution de 53,24%, dont 53 703 354 725 Fcfa au titre des prestations techniques servies”, dira Yacouba Katilé, président du Conseil d’administration.
El Hadj A.B. HAIDARA
Source: Aujourd’hui-Mali