En visite en Angola, le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, s’en est pris aux militaires au pouvoir dans six pays du continent.
Les putschs successifs en Afrique (Mali, Guinée, Soudan, Burkina Faso, Niger et Gabon) au cours de trois dernières années ne sont guère du goût de Washington. Les États-Unis continueront de soutenir les régimes « dirigées par des civils » en Afrique, a déclaré ce 27 septembre à Luanda le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, blâmant les militaires qui sur le continent ont « renversé la volonté du peuple » à la faveur de coups d’État.
« Quand les généraux renversent la volonté du peuple et mettent leurs propres ambitions au-dessus de l’État de droit, la situation sécuritaire se dégrade, et la démocratie meurt », a-t-il déclaré dans un discours sur les partenariats de sécurité des États-Unis en Afrique, prononcé dans la capitale angolaise.
Le secrétaire à la Défense a réitéré l’engagement des États-Unis à « soutenir des politiques gouvernementales qui font avancer ensemble la paix, la sécurité et la gouvernance démocratique », soulignant que ces « éléments sont inséparables ». « L’Afrique a besoin d’armées au service de ses citoyens, pas l’inverse », a-t-il ajouté.
Alors que les militaires au pouvoir à Bamako se sont tournés vers la Russie, allant même jusqu’à s’assurer les services du groupe paramilitaire russe Wagner, Lloyd Austin a souligné que « l’Afrique mérite mieux que des étrangers essayant de resserrer leur emprise sur ce continent ». « Et l’Afrique mérite mieux que des autocrates qui vendent des armes bon marché, qui appuient des groupes de mercenaires comme le groupe Wagner ou qui privent de céréales des populations affamées partout dans le monde », a-t-il ajouté dans une allusion à la Russie de Vladimir Poutine.
Des progrès avec l’Angola
Cette visite en Angola, une première pour un secrétaire américain à la Défense, constitue la troisième et dernière étape de la tournée africaine d’Austin, qui s’est rendu à Djibouti et au Kenya. Le 25 septembre, à Nairobi, il a indiqué que les États-Unis évaluaient les différentes options concernant l’avenir de leur présence militaire au Niger, au lendemain de l’annonce par la France du retrait de ses troupes. Ces quelque 1 100 soldats américains stationnés au Niger sont engagés contre les groupes jihadistes actifs dans cette région.
Si l’Angola, entretient de longue date des liens étroits avec la Chine et la Russie, l’actuel président, João Lourenço, a depuis 2017 opéré un rapprochement avec Washington, qui financera en partie la rénovation d’une ligne de chemin de fer reliant les régions minières congolaises au port angolais de Lobito, sur l’océan Atlantique. « Durant ces dernières années, la relation entre les États-Unis et l’Angola a fait d’énormes progrès », s’est félicité Austin.
jeuneafrique (avec AFP)